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Moyen-Orient - CONFLIT

S’en prenant aux infrastructures civiles, Israël fait sauter la dernière université de Gaza

Face à l’indignation provoquée par les images, Washington demande des clarifications à l’État hébreu, mais laisse entendre que le bâtiment a pu servir de base militaire aux combattants du Hamas.

L’université al-Israa quelques secondes avant l’explosion provoquant la destruction totale du bâtiment, le 17 janvier 2024. Capture d’écran/Réseau X

C’était la dernière université de la bande de Gaza qui tenait encore debout. Le campus al-Israa, situé dans le centre de l’enclave palestinienne, a été entièrement pulvérisé dans une gigantesque explosion, vraisemblablement causée par la détonation de centaines de mines terrestres placées sous le bâtiment. L’université al-Israa, qui dispensait essentiellement des formations scientifiques, revendiquait une place de « leader dans la science, la connaissance et la recherche scientifique aux niveaux national, arabe et international » et promettait à ses étudiants de devenir des « diplômés distingués capables de répondre aux besoins du marché du travail », comme indiqué sur le site de l’académie. L’établissement avait interrompu ses activités le 7 octobre, jour de la triple incursion des combattants du Hamas en territoire israélien, pour « raisons de sécurité », avait annoncé la direction sur la page Facebook du campus. Un arrêt confirmé le lendemain, alors que les bombardements israéliens commençaient à pleuvoir sur la bande de Gaza. « Vu les circonstances actuelles, l’université décide de suspendre ses travaux académiques et administratifs jusqu’à nouvel ordre. Que Dieu garde tout le monde en sécurité », était-il écrit le 8 octobre.

Entre-temps, l’université était occupée par les forces israéliennes « depuis 70 jours », selon l’administration, qui a déclaré sur Facebook que l’armée avait « transformé le bâtiment en base militaire et en centre de tireurs isolés, ainsi qu’en lieu de détention temporaire pour interroger les Palestiniens, avant de le faire exploser ». De quoi contredire le narratif jusqu’ici avancé par la partie israélienne et son allié américain, laissant entendre que l’université servait de base aux combattants du Hamas, justifiant ainsi la destruction totale du bâtiment. L’argument a déjà été employé lors de l’attaque israélienne ciblée de l’hôpital al-Chifa, le 3 novembre, dans le centre-ville de Gaza. « Je ne sais pas ce qu’il y avait sous le bâtiment ni à l’intérieur », a répondu Matthew Miller, porte-parole du département d’État américain, jeudi au cours d’une conférence de presse, semblant très confus face à la question d’un journaliste qui pointait l’impossibilité pour l’armée israélienne de mener une telle manœuvre si la présence de combattants dans l’enceinte de l’académie était réelle. « Cela nécessite beaucoup de préparation sur le terrain pour provoquer une telle explosion. S’il y avait eu une menace, ils (les Israéliens) n’auraient pas été capables de le faire », a insisté le journaliste. Matthew Miller a toutefois affirmé que l’administration Biden demandait à Israël des éclaircissements sur ces images.

« Rendre Gaza inhabitable »

L’administration de l’université a quant à elle condamné une « agression barbare visant les capacités des étudiants à accéder au savoir ». L’explosion a également détruit un musée national affilié au ministère gazaoui de l’Archéologie et hébergé dans l’établissement. Il comprenait 3 000 objets d’art « pillés par les soldats de l’occupation avant que le bâtiment n’explose pour couvrir les méfaits de leur crime », a ajouté la direction dans son communiqué. Le ciblage de cet établissement d’enseignement « s’inscrit dans le cadre de la politique israélienne visant à maintenir les Palestiniens dans l’ignorance et à les empêcher de suivre la marche du savoir et de la civilisation, en tuant des scientifiques et en expulsant en dehors de la Palestine des esprits et des piliers de la société », est-il aussi écrit.

La vidéo extrêmement diffusée a suscité l’indignation de nombreux internautes. Basée en Cisjordanie, l’université de Bir Zeit a réagi jeudi sur le réseau social X, affirmant que l’explosion de l’académie « fait partie de l’objectif de l’occupation israélienne de rendre Gaza inhabitable ; une continuation du génocide perpétré dans l’enclave ». Des vidéos filmées par des soldats israéliens ont également circulé, tournant en dérision la destruction d’établissements publics. « Les gars, ils ne m’ont pas accepté à l’université de Tel-Aviv, je suis donc venu étudier à Gaza, mais on dirait que le campus est fermé », ironisait l’un d’eux dans une vidéo diffusée le 12 janvier, montrant un champ de ruines.

Après plus de trois mois et demi de combats intensifs dans l’enclave palestinienne, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) présente un bilan dramatique en termes de dégâts sur les infrastructures civiles de la bande de Gaza. Les sept universités que compte la bande de terre ont été partiellement endommagées ou complètement détruites, neuf écoles sur dix ont subi des « dégâts importants », alors que les deux tiers des hôpitaux ont cessé de fonctionner, provoquant une crise humanitaire que le secrétaire général des Nations unies a qualifiée de « catastrophique ».

C’était la dernière université de la bande de Gaza qui tenait encore debout. Le campus al-Israa, situé dans le centre de l’enclave palestinienne, a été entièrement pulvérisé dans une gigantesque explosion, vraisemblablement causée par la détonation de centaines de mines terrestres placées sous le bâtiment. L’université al-Israa, qui dispensait essentiellement des formations...
commentaires (3)

Cette armée, c'est Daesh. Il n'y a pas d'autre mots pour qualifier cette barbarie absolue.

Jean abou Fayez

17 h 34, le 22 janvier 2024

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Commentaires (3)

  • Cette armée, c'est Daesh. Il n'y a pas d'autre mots pour qualifier cette barbarie absolue.

    Jean abou Fayez

    17 h 34, le 22 janvier 2024

  • Pouvez-vous nous certifier que cet université islamiste na'vait pas d'accès à des Tunnels, des stocks d'armes ou d'explosifs ? L'entité sioniste a pété un plomb depuis le 7/10 . Combien d'habitants de Gaza se sont révoltés contre le Hamas ? Combien y ont perdu la vie ou sont blessés comme on le voit en Iran. " Tous ces civils sont juste des victimes innocentes ? "

    Dorfler lazare

    00 h 49, le 22 janvier 2024

  • Enorme cette Playstation Gaza 2.0

    Abdallah Barakat

    05 h 42, le 20 janvier 2024

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