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Culture - Rencontre

Laura Lahoud : au Festival al-Bustan, continuer est devenu notre devise

Pour son 30e anniversaire, le rendez-vous annuel des mélomanes s’offre 15 dates, du 21 février au 17 mars, où la musique se doit de résonner « Against all odds » (Contre vents et marées), thème de cette édition. 

La 30 édition du Festival al-Bustan accueillera 15 concerts du 21 février au 17 mars. Photo DR

Avec l’hiver arrive aussi ce rendez-vous incontournable que les mélomanes adeptes du Festival al-Bustan attendent ardemment. Un festival qui, en dépit de la déliquescence du pays, continue d’offrir à ses aficionados un florilège de concerts d’une qualité assurée. Derrière ces prouesses, deux figures de proue féminines que rien ne démonte : Myrna Boustani, présidente du festival et Laura Lahoud, vice-présidente qui protège farouchement l’héritage et enrichit sa mission. Pour son 30e anniversaire, l’évènement musical s’offre un thème à la mesure de son combat, « Against all odds » envers et contre tout, chapeautant 15 concerts programmés du 21 février au 17 mars.

Et c’est contre tous les courants que Laura Lahoud se bat. « Trente ans malgré les guerres chez nous et autour de nous et ceci n’est pas un cliché », dit-elle. « C’est la vraie réalité du festival que ma mère a fondé en 1994. Elle l’a justement créé après la guerre pour qu’il reflète la beauté du Liban et non pas sa destruction, et qu’il soit l’occasion de porter sa créativité et son amour pour la culture, l’art et la musique », précise la vice-présidente du festival. « C’est aussi la réalité de tous ceux qui œuvrent dans ce milieu, ajoute-t-elle. D’année en année, les crises se suivent et ne se ressemblent pas, et nous nous sommes souvent demandé si nous devions continuer ou nous arrêter, mais finalement malgré tous les problèmes, nous nous retroussions les manches. En fait, la vraie question au Liban est pourquoi s’arrêter ? Est-ce possible de s’arrêter ? Si on s’arrête, cela suppose que nous abandonnons, mais nous ne voulons pas baisser les bras », martèle Laura Lahoud.

Laura Lahoud, vice-présidente du Festival al-Bustan. Photo DR

« D’ailleurs, à quel moment les astres nous ont-ils été favorables ? La crise financière est tout aussi mauvaise et nous affecte un peu plus tous les jours », enchaîne celle qui dit abhorrer, « comme la plupart de mes compatriotes, le mot résilience ». « Mais la résistance du festival en période de crise est devenue la norme et continuer est devenu notre devise, poursuit-elle. Trente ans et rien n’a changé sinon que notre détermination à avancer est devenue encore plus importante, tout comme notre attachement à l’idée que le festival soit et reste un acte de foi en notre pays face à l’adversité qui tue l’espoir, le bonheur et la vie. »

Concernant le financement du festival, Laura Lahoud concède que les sponsors sont de plus en plus difficiles à trouver chaque année. « C’est grâce à quelques mécènes, qui comme nous, comprennent l’importance de la culture au Liban, que nous arrivons à survivre et aller de l’avant. »

Qui sont les artistes à l’affiche ?

Le coup d’envoi se fera avec un hommage à Puccini pour commémorer le centenaire de sa disparition avec quelques-uns des plus beaux arias de ses opéras dont La Bohème, Tosca, Madame Butterfly et d’autres, un évènement organisé en collaboration avec la Fondazione Festival Pucciniano, l’Institut culturel italien et l’ambassade d’Italie qui prête main forte au festival avec la présence du pianiste Giuseppe Andaloro qui jouera entre autres du Rachmaninov et du Liszt, lors de deux prestations, l’une au Bustan et l’autre à Byblos.

Le festival souhaite proposer une musique qui rassemble et célèbre l’amitié. Celle notamment de Mario Stefano Pietrodarchi et Khaled Mouzannar qui se sont justement connus pour la première fois au Bustan. De cette rencontre est née une grande amitié et une complicité qui les mène ensemble dans un périple à travers plusieurs pays où ils mettent à l’honneur l’œuvre de Piazzola et celle de Khaled Mouzannar. Ce dernier retrouvera donc le bandonéon de Pietrodarchi, ainsi que le violon de Ribal Molaeb et le contrebasse de Makram Aboul Hosn, le 27 février lors d’une soirée durant laquelle il interprétera sa composition la 5e saison ainsi qu’un best of de ses musiques de films.

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Et de 9 pour Boris Berezovsky !

Le 2 mars, rendez-vous avec un duo de charme : l’accordéoniste Félicien Brut et la jeune trompettiste Lucienne Renaudin Vary qui interprèteront des extraits du répertoire de Leonard Bernstein, Astor Piazzolla, Michel Legrand, Édith Piaf et d’autres.

Ce même duo se produira par ailleurs le 3 mars avec un contrebassiste et une chanteuse pour un concert dédié aux chansons françaises.

Le pianiste russe Boris Berezovsky, un fidèle du festival, sera de retour pour deux soirées, les 5 et 6 mars. Au programme du premier récital, du Beethoven, Prokofiev et Stravinsky. Le lendemain, il retrouvera sur scène sa fille Evelyne Berezovsky, également pianiste. Elle l’accompagnera sur la première partie du concert avant que le talentueux claviériste ne s’adonne lors de la seconde partie, à sa nouvelle passion : le blues.

Le 8 mars, place au jazz avec un trio britannique mené par Julian Joseph au piano. À l’affiche du 10 mars, un jeune prodige du clavier, Alexandre Kantorow, lauréat de nombreux prix dont le Gilmore Artist Award 2024, et Daniel Lozakovitch un violoniste suédois très recherché ayant joué dans les salles les plus prestigieuses et, notamment, aux côtés de Renaud Capuçon avec lequel il avait offert un concert privé au couple présidentiel français et ses invités le roi Charles et la reine Camilla à Versailles.

Le 12 mars, rendez-vous avec l’Ensemble de musique orientale du programme Zaki Nassif à l’AUB qui interprètera de la musique soufi, des prières à la Vierge Marie, des chansons égyptiennes populaires de Sayed Darwish et des chansons libanaises de l’époque de la Nahda. Le 14 mars, la soprano française Julie Fuchs accompagnée par le pianiste Alfonse Cemin chantera, entre autres, du Fauré, du Massenet et du Bizet.

Le 15 mars, à l’église Saint-Joseph, les deux artistes prêteront leur talent à la Petite Messe solennelle de Rossini qui sera jouée en version originale avec la participation de la chorale de la NDU.

Et pour clôturer le festival le 17 mars, un concert en collaboration avec l’Orchestre philarmonique libanais, avec le violoncelliste Victor Julien-Laferrière et le chef d’orchestre et directeur artistique du festival, Gianluca Marciano. Au menu : le Concerto en si mineur de Dvorak et la Symphonie n° 40 de Mozart.

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 « Notre volonté est de projeter une belle image du Liban et des Libanais, une image qu’ils méritent largement dans le monde de la culture, de l’art et de la musique, celle d’un pays dont le cœur bat au rythme de cette culture », lance Laura Lahoud en précisant qu'un cycle de conférences, de master class, de prestations improvisées dans la rue et de collaborations avec des personnes atteintes de troubles visuels et auditifs sont également prévus au programme de cette trentième édition.

Les billets sont en vente dans les librairies Antoine à 20, 35 et 50 $ avec un prix étudiant de 15 dollars. Le programme dans son intégralité est à découvrir en ligne sur le site internet du Festival al-Bustan.

Avec l’hiver arrive aussi ce rendez-vous incontournable que les mélomanes adeptes du Festival al-Bustan attendent ardemment. Un festival qui, en dépit de la déliquescence du pays, continue d’offrir à ses aficionados un florilège de concerts d’une qualité assurée. Derrière ces prouesses, deux figures de proue féminines que rien ne démonte : Myrna Boustani, présidente du festival...

commentaires (1)

L’article est sorti mais le calendrier 2024 du festival n’est toujours pas en ligne, ni sur leur site, ni sur Antoine ticketing !

BARED Louise

10 h 11, le 18 janvier 2024

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Commentaires (1)

  • L’article est sorti mais le calendrier 2024 du festival n’est toujours pas en ligne, ni sur leur site, ni sur Antoine ticketing !

    BARED Louise

    10 h 11, le 18 janvier 2024

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