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Lifestyle - Histoires de thérapie

Les dessous des fêtes de fin d’année

Alors que dans sa rubrique bimensuelle, le Dr Chawki Azouri partage des histoires et des cas qu’il a vécus tout au long de sa carrière, cette semaine, il a choisi de parler des sentiments et des comportements qui accompagnent cette période festive, mais pas que.

Les dessous des fêtes de fin d’année

Photo d'illustration DR

La première fête dans l’histoire de l’humanité est ce que Freud appelle « le repas totémique ». Tous les tabous que se sont imposés les premiers hommes, nos plus lointains ancêtres, étaient autorisés au cours de ce repas.

Le chef de la horde primitive avait un pouvoir absolu : tout lui appartenait. Aussi bien les femmes que les objets appartenant à la horde. Les fils de la horde décident de le tuer et de manger son corps. Ils le firent. Mais au lieu que l’un d’eux prenne la place du père mort, ils décident de désigner un animal qui représente le père et qui devient le « drapeau » de la horde, le « totem ».

Quant aux femmes de la tribu, ils vont se les interdire et ne prendre que des femmes en dehors de leur horde : c’est l’exogamie, qui remplace l’endogamie. Pendant le repas totémique, on se permet de transgresser les tabous. On se permet par exemple de manger l’animal qui est le totem de la tribu et de partager les femmes.

Plus on s’éloigne de ces temps originaires, plus grand est l’oubli.

Voilà pourquoi on oublie le sens qu’ont les fêtes pour nous : il y a des transgressions, invisibles pendant leur déroulement, mais qui nous permettent de souffler, respirer un peu face au refoulement permanent imposé par le Surmoi, l’instance psychique qui interdit.

Pour cela le point commun entre les fêtes, c’est l’alcool. On boit beaucoup durant cette période, et l’alcool anesthésie les interdits. In Vino Veritas, comme le dit le proverbe, veut dire précisément qu’avec le vin, les langues se délient et on peut dire la vérité. La sienne d’abord et celle des autres, que l’on tait habituellement parce que « la vérité blesse », comme on dit. Mais celui ou celle de nos proches qui sont visés pardonnent vite, car l’ivresse excuse la faute. « Il ou elle était ivre. »

L’autre point commun aux fêtes c’est la nourriture. On se permet d’acheter les mets les plus délicieux et les plus chers selon son pouvoir d’achat. Car habituellement on fait attention aux prix en respectant un budget précis. D’une certaine façon, pendant ces deux dernières semaines de l’année, la différence entre les classes sociales s’atténue un peu. Car, sans que cela ne soit nécessairement conscient, faire la fête rapproche les gens, comme on le voit dans les salles de jeux. Et c’est une autre caractéristique des fêtes, on joue aux jeux de hasard. Et quand on joue à la roulette par exemple, on voit bien la différence entre ceux qui jouent gros et les autres. Mais l’important, c’est le joueur et non pas sa classe sociale. Tous les joueurs se ressemblent.

Un autre aspect des fêtes c’est de veiller tard. Pour le réveillon de fin d’année, on en fait une fierté : à celui et celle qui veillera le plus tard.

Enfin l’ivresse. C’est un autre point commun entre les fêtes. On l’a vu plus haut avec l’alcool, et l’ivresse n’est rien d’autre qu’un abus d’alcool ou un abus de drogue. Chez les jeunes, l’abus de drogue est très courant, et parfois malheureusement très dangereux. L’overdose n’est pas loin.

Un dernier point commun se trouve dans l’attente et l’espoir que la nouvelle année va changer les choses. Comme l’être humain est pris dans les répétitions et qu’il a du mal à s’en débarrasser quand ces répétitions, qui lui procurent de la jouissance, lui font mal quand même, il attend que la solution lui vienne de l’extérieur. Ici, la nouvelle année.

On le voit nettement, c’est une occasion rêvée de se permettre des transgressions, plus ou moins importantes. Le contrôle que l’on s’impose tous les jours tombe pendant les fêtes. Et cela fait du bien.

La première fête dans l’histoire de l’humanité est ce que Freud appelle « le repas totémique ». Tous les tabous que se sont imposés les premiers hommes, nos plus lointains ancêtres, étaient autorisés au cours de ce repas.Le chef de la horde primitive avait un pouvoir absolu : tout lui appartenait. Aussi bien les femmes que les objets appartenant à la horde. Les fils...

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