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Politique - Focus

Au Liban, le plus grand bloc parlementaire pourrait bientôt voir le jour

Des contacts sont en cours entre plusieurs députés indépendants pour former un « rassemblement » qui pourrait ravir la place aux deux groupes majoritaires chrétiens et faire pencher la balance.

Au Liban, le plus grand bloc parlementaire pourrait bientôt voir le jour

Le Parlement libanais réuni le 14 décembre 2023 place de l’Étoile, à Beyrouth. Photo Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour

Les deux plus grands blocs parlementaires actuels risquent d’avoir de la compétition. À l’heure où le Courant patriotique libre et les Forces libanaises se félicitent d’avoir les groupes les plus larges (17 et 19 députés respectivement), plusieurs élus, dont le nombre s’élèverait à une vingtaine, pourraient se rassembler et leur ravir ainsi la première place. Pour le moment, la démarche est encore au stade embryonnaire. Mais elle ne peut être dissociée du contexte de l’élection présidentielle, d’autant qu’elle concerne une écrasante majorité de députés « gris », c’est-à dire ceux qui ne se sont pas clairement prononcés en faveur d’un candidat. S’ils parviennent à accorder leurs violons, ces députés pourraient donc bien faire pencher la balance dans un sens comme dans un autre.

L'édito de Issa GORAIEB

La guerre dans la guerre

Contacté par L’Orient-Le Jour, Abderrahmane Bizri, député indépendant de Saïda, précise que cette dynamique ne va pas déboucher sur un bloc parlementaire dans le sens traditionnel du terme. « Il s’agira d’un rassemblement de députés qui peuvent coordonner, voire converger sur plusieurs sujets », explique-t-il. À la question de savoir le nombre exact de parlementaires composant le « rassemblement » en question, le député de Saïda précise que plus d’une quinzaine en font déjà partie, mais que les contacts en cours pourraient augmenter le nombre jusqu’à 20. Outre M. Bizri, le groupe en gestation devrait englober Oussama Saad, autre député de Saïda, et son collègue de Jezzine Charbel Massaad, ainsi que les quatre députés du bloc baptisé « Le nouveau Liban » : Nabil Badre, Imad el-Hout, Neemat Frem et Jamil Abboud. « Nous nous réunirons mardi à 17 heures pour définir les grandes lignes de notre action », confie M. Badre. 

La Modération nationale aussi
Il y aura aussi, et surtout, les 6 membres de la Modération nationale (majoritairement sunnites ex-haririens). Depuis le début du feuilleton présidentiel, en septembre 2022, ces anciens haririens, de par leur positionnement centriste, ont pu s’affirmer comme un des éléments-clés de l’échéance. D’où les efforts déployés par plusieurs protagonistes pour les pousser à prendre une position claire au lieu de continuer à voter pour le slogan « Le nouveau Liban ». Mais le bloc profitait de son positionnement qui lui donnait une certaine marge de manœuvre. Au point d’opter pour une forme de chantage sur certains dossiers. « Nous voterons contre tout candidat qui ne s’engagerait pas à mettre sur les rails le projet de l'aéroport de Qleiate (Akkar) », déclarait ainsi à L’OLJ Sajih Attié, membre de la Modération nationale, en juillet dernier. Plus récemment, son collègue Walid Baarini a tenu des propos similaires. « Celui qui veut nos voix doit avaliser notre proposition de loi », avait-il dit à notre journal, dans la foulée de la bataille de la prorogation du mandat du commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun. Un pari gagné pour la Modération nationale puisque c’est son texte (prévoyant le maintien à leur poste de tous les chefs d’appareils sécuritaires) qui a été adopté à la Chambre le 15 décembre dernier.

Pour mémoire

Aéroport de Qleiaat : la bataille se corse sur fond de présidentielle

Pourquoi ces députés ont-ils donc donné leur accord de principe pour faire partie du rassemblement parlementaire en question ? « Nous ne serons pas dilués dans le nouveau bloc. Nous préservons notre marge de manœuvre. Mais nous voulons encourager toutes les démarches visant à renforcer la tendance centriste », répond Walid Baarini. Et de faire valoir que le nouveau rassemblement devrait être un premier pas sur la voie d’une sortie du flou, en vue de voter pour un candidat bien déterminé. « Si nous ne parvenons pas à nous entendre sur la présidentielle, la démarche risque de s'avérer inutile », abonde M. Badre, disant qu'il « est temps de voter pour un candidat ».  Pour sa part, Abderrahmane Bizri préfère faire preuve de prudence. « Nous n’avons pas encore parlé de candidats ni de présidentielle. Même si nous convergeons sur la nécessité de combler le vide à la tête de l’État le plus rapidement possible », souligne-t-il, tout en se disant conscient de « l’importance de l'incidence de ce groupement sur l'échéance présidentielle ».

Cette dynamique vient consacrer l’effritement du bloc des députés de la contestation. Trois d’entre eux entendent en effet rejoindre le nouveau groupe. Il s’agit de Halimé Kaakour, Cynthia Zarazir et Élias Jaradé. Parallèlement, leurs collègues Marc Daou, Waddah Sadek et Michel Doueihy (qui se sont alignés sur les positions du camp de l’opposition depuis plusieurs mois) ont récemment formé leur propre groupe, « l’Alliance du changement ». « Nous sommes d’accord sur 95 % des dossiers. Il est donc normal d’avoir un bloc indépendant », souligne M. Sadek, sans exclure l’éventualité de collaboration avec les protagonistes « qui nous ressemblent ».  

Les deux plus grands blocs parlementaires actuels risquent d’avoir de la compétition. À l’heure où le Courant patriotique libre et les Forces libanaises se félicitent d’avoir les groupes les plus larges (17 et 19 députés respectivement), plusieurs élus, dont le nombre s’élèverait à une vingtaine, pourraient se rassembler et leur ravir ainsi la première place. Pour le moment,...

commentaires (14)

Felicitations pour vous êtres enfin reveilles de votre coma.

hrychsted

19 h 05, le 06 janvier 2024

Tous les commentaires

Commentaires (14)

  • Felicitations pour vous êtres enfin reveilles de votre coma.

    hrychsted

    19 h 05, le 06 janvier 2024

  • De la poudre aux yeux... go back to sleep all of you, wou khalouna nmazmiz aal aarak tout en pleurant notre Patrie... aaaaaaaakh ya baladna

    Wlek Sanferlou

    15 h 32, le 06 janvier 2024

  • L’atmosphère crépusculaire du Régime se confirme avec la formalisation de ce ventre mou du parlement.

    Ashjian Andreas

    15 h 03, le 06 janvier 2024

  • "sahel nom" mieux vaut tard que jamais. En espèrent que ce long comma fini avec un peu de lucidité et surtout du patriotisme.

    Sarkis Dina

    11 h 06, le 06 janvier 2024

  • Cette bande d’incompétents doivent faire parler d’eux de temps en temps. Il est donc venu le moment de jouer aux guignols. Pour ceux qui ne l’ont pas encore compris, un Président dans la forme actuelle du Liban doit être soumis au Hezbollah sinon il ne sera pas désigné. Il est plus important est de réfléchir à une nouvelle solution politique pour le pays plutôt que de faire des rassemblements hétéroclites qui se font et se défont en fonction des intérêts personnels de ces députés. La cohabitation est un beau mot mais qui a prouvé son incapacité à unifier et gouverner le pays

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 56, le 06 janvier 2024

  • Tout cela ne sert plus a rien, nous avons déjà une personne qui décide pour le Liban... sont discours calme et posé d'hier nous a bien fait comprendre qu'il était le patron...

    Vero M

    10 h 11, le 06 janvier 2024

  • Que des zozos qui ne se soucient que de leur ego. Il est grand temps qu’ils se réveillent et se rassemblent pour peser dans la balance face à tous les vendus pour extraire notre pays de sa misère qui ne finit pas de peser sur tout le peuple à cause de leur manque de patriotisme et de leur naïveté. Ils croient pouvoir peser une fois le président fantoche élu par leurs soins? Ils sont vraiment plus bêtes qu’ils le croient. Le seul vainqueur sera l’Iran qui fera de notre pays sa province et son champ de bataille pour l’éternité. Allez y, rassemblez vous le pays a besoin d’un sursaut patriotique.

    Sissi zayyat

    10 h 10, le 06 janvier 2024

  • Seule une entente nationale pourrait produire un président qui puisse gouverner en utilisant ses pouvoirs constitutionnels. Sans quoi, un président, même élu par la chambre, risque bien de ne pouvoir participer aux décisions politiques vitales pour le Liban. L'expérience du mandat Aoun l'a bien prouvé. Si l'un des deux camps ne donne pas son aval, on aurait empirer la situation actuelle en se retrouvant avec une nouvelle crise politique. Si on a pas compris l'essence du système politique Libanais qui repose sur "l'entente" , c'est qu'on a rien compris...

    Raed Habib

    09 h 40, le 06 janvier 2024

  • La plupart de ces députés dit Haririen ont trahi Hariri le pere et le Liban depuis bien longtemps. Si l'Iran a tissé ca toile sur le Liban c est bien a cause de leur faiblesse.

    Aboumatta

    09 h 30, le 06 janvier 2024

  • Mais quel cinéma ! Il est temps d'agir maintenant.

    Brunet Odile

    09 h 12, le 06 janvier 2024

  • "S’ils parviennent à accorder leurs violons". Tout est là. Jusqu'à présent, uls n;ont réussi à se mettre d'accord sur aucun point. Le miracle serait-il possible?

    Yves Prevost

    07 h 30, le 06 janvier 2024

  • Bonne continuation et bonne chance. De cœur avec vous.

    Mohamed Melhem

    06 h 24, le 06 janvier 2024

  • abonde M. Badre, disant qu'il « est temps de voter pour un candidat »... Et avant ce n'était pas encore le temps ? Tous ces olibrius en quête d'un poste !!!

    C…

    05 h 42, le 06 janvier 2024

  • Il est véritablement effarant, un an et demi après leur “élection”, de voir à quel point ces individus sont toujours incapables de voir que le pouvoir au Liban ne réside pas dans les institutions formelles du non-état communautaire et que toutes leurs simagrées ne mèneront à rien.

    Mounir Doumani

    01 h 33, le 06 janvier 2024

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