L'armée américaine a affirmé dimanche avoir coulé trois navires des rebelles houthis du Yémen, après des attaques en mer Rouge d'un porte-conteneurs du transporteur danois Maersk, qui a suspendu pour 48H le transit de ses navires dans la zone.
Visés par des tirs houthis, des hélicoptères américains « ont riposté en état de légitime défense, coulant trois des quatre petits navires, et tuant les équipages », a indiqué le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) dans un communiqué, précisant que le quatrième bateau avait « fui la zone ». La marine américaine, a précisé le Centcom, répondait à une demande d'assistance du Maersk Hangzhou, un porte-conteneurs battant pavillon de Singapour, du transporteur danois Maersk, victime de la « 23e tentative d'attaque menée par les houthis contre des navires internationaux depuis le 19 octobre ».
Selon le Centcom, le bateau avait signalé avoir été touché par un missile. Alors que deux navires américains répondaient à sa demande d'assistance, il a de nouveau été visé par deux missiles balistiques lancés depuis le territoire yéménite contrôlé par les houthis, que l'armée américaine avait abattus. Le navire n'a pas été endommagé, selon Maersk.
Depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas, après l'attaque sanglante menée le 7 octobre en Israël par le mouvement islamiste palestinien, les houthis ont multiplié les attaques en mer Rouge contre des navires qu'ils estiment « liés à Israël », en solidarité avec le territoire palestinien, bombardé et assiégé par Israël.
Maersk suspend le transit pour 48h
Ces attaques mettent en péril une voie de transit qui achemine jusqu'à 12 % du commerce mondial, ce qui a incité les États-Unis, premier allié d'Israël, à mettre sur pied, au début du mois, une force navale multinationale chargée de protéger les navires de la mer Rouge.
Le géant danois du transport maritime Maersk a dans la foulée de l'attaque annoncé suspendre pendant 48 heures le transit de sa flotte en mer Rouge. Ses navires venaient juste de retourner dans la zone, tout comme ceux de l'armateur français CMA-CGM, après le déploiement de la force navale multinationale.
Avec d'autres compagnies, ces géants du transport maritime avaient auparavant suspendu à la mi-décembre le passage de leurs navires dans la zone.
CMA-CGM a pour sa part indiqué à l'AFP ne pas envisager d'éviter à nouveau provisoirement la zone.
Dans le dernier incident en date dans la zone, la marine américaine avait abattu jeudi un drone et un missile balistique anti-navire tirés par les rebelles houthis, un mouvement proche de l'Iran et qui contrôle une grande partie du Yémen.
Les Etats-Unis ont par ailleurs annoncé jeudi une série de sanctions visant les circuits de financement des houthis, ciblant plusieurs personnes et entités au Yémen et en Turquie qu'ils jugent impliquées dans ces financements. Washington accuse Téhéran d'aider les rebelles yéménites à mener ces attaques, mais la République islamique a toujours démenti leur fournir des équipements militaires.
Les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza ont fait 21.822 morts, en majorité des femmes, des enfants et des adolescents, depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon le gouvernement du Hamas, suscitant la colère dans nombre de pays arabes et musulmans. Elles ont été lancées en représailles à une attaque d'une ampleur sans précédent menée par des commandos du Hamas qui a entraîné la mort d'environ 1.140 personnes en Israël, en majorité des civils, selon les dernières données officielles israéliennes.