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Politique - Décryptage

Présidentielle : une nouvelle initiative de Berry, aux contours encore flous

Alors que la page de 2023 est en train de se refermer sur beaucoup de questions angoissantes, le président de la Chambre Nabih Berry annonce une possible réouverture du dossier présidentiel en janvier 2024. Selon ses proches, Berry compterait lancer une nouvelle initiative à partir de la seconde quinzaine de janvier pour parvenir à une élection dans les plus brefs délais. Si la nouvelle ouvre la porte à de nouveaux espoirs dans un horizon qui semblait totalement bouché, elle n’en soulève pas moins beaucoup de questions sur ses chances de succès : pourquoi ce qui n’a pas réussi depuis plus de 14 mois pourrait-il aboutir ? Quels sont les nouveaux éléments qui permettent au président de la Chambre de croire que, cette fois-ci, son initiative aurait des chances d’opérer une percée ?

Sans donner des réponses claires, les proches de Berry estiment qu’il y a désormais plusieurs facteurs qui pourraient favoriser l’élection présidentielle. D’abord, il y aurait l’arrivée imminente de l’émissaire qatari à Beyrouth pour justement relancer ce dossier avec des propositions concrètes. Il est vrai que cet émissaire a déjà fait plusieurs séjours au Liban au cours de l’année écoulée pour pousser les Libanais à élire un président, sans parvenir à des résultats notables. Mais cette fois-ci, il serait porteur d’un message plus ferme qui consiste à dire qu’avec les grands changements régionaux qui se profilent à l’horizon, le Liban a intérêt à avoir un président qui serait en mesure de parler en son nom dans les négociations internationales futures, qui concerneront forcément ce pays ainsi que l’ensemble de la région. Cette position qatarie bénéficierait de l’appui du fameux groupe des Cinq (États-Unis, France, Égypte, Arabie saoudite et Qatar) qui avait été constitué pour traiter le dossier présidentiel libanais et qui jusqu’à présent n’a pas réussi à enregistrer de véritables progrès, en raison notamment de divergences cachées entre ses membres. Toujours selon les proches de Aïn el-Tiné, il y aurait donc désormais des efforts concertés entre l’émissaire français Jean-Yves Le Drian, lui aussi attendu à Beyrouth dans le courant du mois de janvier, et celui du Qatar, Abou Fahed.

À ce climat (relativement) favorable sur le plan international et régional, correspond aussi un changement dans les positions internes. Selon les proches de Aïn el-Tiné, le président de la Chambre aurait perçu un changement positif dans les positions de certaines parties de l’opposition, ce qui l’encouragerait à lancer une nouvelle initiative dans le dossier présidentiel. Ce changement se serait ainsi concrétisé lors des dernières séances parlementaires (les 14 et 15 décembre), au cours desquelles ces parties, dont certains députés du changement et le bloc de la République forte (Forces libanaises), ont changé leur position à l’égard de la nécessité de voter certaines lois urgentes, dont celle concernant la prolongation pour une période d’un an du mandat du commandant en chef de l’armée. En effet, jusqu’à présent, ces parties considéraient que le Parlement ne peut pas légiférer puisqu’il est en session ouverte permanente pour élire un président. Berry estimerait ainsi que ce changement ne serait pas tactique et qu’il pourrait même aboutir à une révision des positions de ce camp au sujet du dossier présidentiel. Le président de la Chambre pense ainsi qu’au bout de plus de 14 mois de vacance et en dépit de toutes les tentatives pour élire un nouveau chef d’État, qui ne serait pas le fruit d’une entente, les différentes parties internes devraient avoir compris qu’il est impossible à chacun des camps de faire parvenir son candidat à Baabda. Les situations changent, les rapports des forces aussi, mais le Liban reste, aux yeux de Berry, le pays du compromis. Les différentes parties qui ont essayé de présenter un candidat contre celui du tandem chiite ont dû comprendre désormais qu’elles peuvent entraver l’élection du candidat du camp adverse, mais elles ne peuvent pas faire élire le leur. Ce qui signifie qu’elles devraient accepter l’idée d’un compromis. De même, l’élection d’un candidat considéré comme celui d’un camp précis contre l’autre, à supposer qu’elle soit possible, n’aboutirait qu’à envenimer la situation interne à un moment où le Liban a plus que jamais besoin d’unité et surtout de parler d’une seule voix, face aux développements régionaux à venir. Pour Berry, le Liban fait l’objet de tiraillements régionaux et internationaux qui pourraient avoir des conséquences graves s’il reste divisé et sans président comme il l’est actuellement.

C’est pour cette raison que les proches de Aïn el-Tiné annoncent que le président de la Chambre devrait « rallumer ses moteurs présidentiels » dans la première quinzaine de janvier. Pour l’instant, les contours de cette initiative ne sont pas clairs et Berry devrait commencer par lancer une série de contacts préliminaires avec les différentes parties pour tâter le terrain. Lorsqu’il avait lancé son initiative précédente en août 2023, qui consistait en sept jours de dialogue au Parlement suivis par des séances parlementaires successives pour élire un président, certaines parties s’étaient opposées à l’idée du dialogue préliminaire. C’est pourquoi il compte commencer par des entretiens bilatéraux destinés à écouter les propositions de chaque partie avant de définir son plan d’action. Mais la clé de voûte de son initiative repose sur la nécessité d’aboutir à un compromis entre le plus grand nombre possible de parties politiques en vue d’élire un président jouissant d’une base politique certaine et donc, en mesure de dialoguer avec tous les Libanais. Toutefois, est-il prêt lui aussi, avec son allié le Hezbollah, à renoncer à son candidat Sleiman Frangié au profit d’un autre choix qui serait acceptable par le camp adverse ? Pour l’instant, les proches du tandem chiite estiment que cette question est prématurée. Il faudrait d’abord voir si la bonne volonté existe et si l’idée d’un candidat pour éliminer celui du camp adverse est réellement abandonnée.

Alors que la page de 2023 est en train de se refermer sur beaucoup de questions angoissantes, le président de la Chambre Nabih Berry annonce une possible réouverture du dossier présidentiel en janvier 2024. Selon ses proches, Berry compterait lancer une nouvelle initiative à partir de la seconde quinzaine de janvier pour parvenir à une élection dans les plus brefs délais. Si la nouvelle...
commentaires (3)

On a pas encore compris que seule une entente nationale sur plusieurs dossiers structurels est le seul espoir pour sauver ce qui reste du Liban (???)

Raed Habib

09 h 32, le 29 décembre 2023

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Commentaires (3)

  • On a pas encore compris que seule une entente nationale sur plusieurs dossiers structurels est le seul espoir pour sauver ce qui reste du Liban (???)

    Raed Habib

    09 h 32, le 29 décembre 2023

  • - LE BERRIOTE ET MIKO, - ET L,ENVOYE LEDRIAN ! - JUSQU,AUJOURD,HUI LE FIASCO. - ET DU NOUVEAU L,ON ENTEND. - QUE PEUT ETRE CE NOUVEAU ? - D,ENTENDEMENTS MILITAIRES, - ENTRE LE NETAN-YAHO ! - ET D,IRAN LES MERCENAIRES. - CONCESSION SUR LE TERRAIN, - CONCESSION A LA MAISON. - L,UNE A L,ENNEMI CERTAIN, - L,AUTRE DU FRERE *EN RANCON* . - DU LEST A LA RISQUEE CRISE, - CHEZ NOUS, EXCES DE MAINMISE. - VOILA CE QUE LE TRIO, - VEUT NOUS SERVIR EN GATEAU. - COMBINE PERCHE, BARBU, - ET PRESIDENT LE FRANJU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 48, le 28 décembre 2023

  • Des "initiatives", des :dialogues", des "propositions"... Autrement dit, tout et n'importe quoi ... sauf la Constitution!

    Yves Prevost

    07 h 33, le 28 décembre 2023

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