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Moyen-Orient - Éclairage

Gaza : ce que Doha et Le Caire préparent pour le jour d’après

Les négociations concernent la libération des otages et la future gouvernance de l’enclave palestinienne.

Gaza : ce que Doha et Le Caire préparent pour le jour d’après

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi saluant le roi Abdallah de Jordanie en marge d’un sommet sur le conflit à Gaza, tenu au Caire, le 27 décembre 2023. The Egyptian Presidency/Handout via Reuters

L’Égypte et le Qatar poursuivent leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et proposer des solutions politiques pour la gestion de l’enclave une fois l’opération israélienne terminée. Si les responsables israéliens continuent de déclarer que la guerre va encore durer des mois, celle-ci devrait entamer une nouvelle phase au mois de janvier, a appris L’Orient-Le Jour auprès d’un diplomate arabe et d’un responsable palestinien. « L’offensive terrestre devrait prendre fin dans les deux prochaines semaines mais sans qu’un cessez-le-feu ne soit déclaré », assure un diplomate arabe qui participe aux négociations. L’opération israélienne devrait entrer dans une phase de plus basse intensité avec des frappes plus ciblées qui devrait permettre aux habitants de la bande de Gaza de se déplacer à l’intérieur de celle-ci.Dans le contexte de ces négociations, l’avenir de Gaza reste flou, en particulier en raison de la détermination d’Israël à déplacer un grand nombre de Palestiniens vers des pays voisins. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment confirmé qu’il négocie avec plusieurs pays pour accueillir les Palestiniens de l’enclave. De plus, les dégâts considérables infligés par Israël dans le nord de la bande de Gaza, ainsi que la destruction de toutes les infrastructures laissent les habitants du nord confinés dans le sud, qui ne sera pas en mesure de les accueillir, ouvrant ainsi la voie à des déplacements importants de population.

Face à cette menace, l’Égypte et le Qatar cherchent à parvenir à un accord autour d’une formule qui impliquerait le retrait d’Israël de Gaza et la constitution d’une nouvelle autorité politique.

Dahlane à Doha

Ce sujet a notamment fait l’objet de discussions à Doha où se sont rendus le chef de la CIA, William Burns et le directeur du Mossad, David Barnea. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a chargé l’un des responsables de l’OLP, Azzam al-Ahmad, de négocier avec le Hamas les contours d’une nouvelle formule politique. D’après les informations de L’Orient-Le Jour, ces négociations n’ont toutefois pas atteint un stade avancé pour le moment.Un autre personnage potentiellement clé pour la suite des événements s’est rendu à Doha à trois reprises depuis le 7 octobre. Il s’agit de l’ex-chef de la sécurité à Gaza, Mohammad Dahlane. Le candidat des Émirats arabes unis a rencontré des responsables du Hamas à Doha, ont affirmé à L’OLJ deux sources qui ont suivi les discussions. L’un de ses proches est d’ailleurs resté sur place pour poursuivre les négociations avec le mouvement islamiste.L’ancien ministre palestinien, par ailleurs neveu de Yasser Arafat, Nasser al-Qudwa, et l’ancien candidat à la présidence de l’OLP, Moustafa Barghouti, ont également participé à certaines de ces réunions, dont l’objectif est de restructurer la direction de l’Organisation de libération de la Palestine. Compte tenu de l’ampleur de la popularité du Hamas dans les rangs palestiniens depuis le 7 octobre, personne ne songe à écarter le mouvement, qu’Israël veut éradiquer.

Une hypothèse est évoquée à ce sujet. Il s’agirait d’intégrer le Hamas dans la gouvernance de Gaza de la même façon que le Hezbollah a été intégré dans les gouvernements libanais après la guerre de juillet 2006. Si le Hamas ne peut être mis à l’écart, il ne peut toutefois plus être en première ligne.

Trois étapes

Le Caire prépare aussi des initiatives de son côté après la visite du chef du Hamas Ismaël Hanyié la semaine dernière. L’OLJ a appris auprès d’un responsable arabe que la proposition égyptienne implique un plan en plusieurs phases. Dans la première, une trêve humanitaire d’une durée de dix jours serait décrétée, au cours de laquelle le Hamas libérerait tous les civils détenus en échange de la libération par Israël d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens. Il s’agirait ici de détenus condamnés à des peines réduites et n’ayant pas un poids politique majeur. Cette phase implique également un arrêt complet des tirs dans toutes les parties de la bande de Gaza, avec le redéploiement des forces israéliennes loin des zones résidentielles et la possibilité de mouvement des citoyens du sud vers le nord de la bande de Gaza, y compris la circulation des véhicules et des camions. Cette phase inclut également l’arrêt de toutes les formes de survol israélien, y compris les avions de reconnaissance, et l’intensification de l’acheminement de l’aide humanitaire et de secours, y compris dans les régions du nord.La deuxième étape impliquerait ensuite la libération de toutes les femmes soldates détenues par le Hamas en échange de la libération par Israël d’un certain nombre de prisonniers palestiniens convenus par les deux parties, ainsi que la remise de tous les corps détenus depuis le 7 octobre par les deux côtés. Une distinction serait faite entre les « réservistes israéliens » et les soldats en service actif, et Israël libérerait de son côté des Palestiniens affiliés au Hamas impliqués dans des activités politiques, militaires et sécuritaires. Les Israéliens chercheraient également à inclure des individus récemment arrêtés à Gaza dans cet accord. Cette deuxième étape s’étendrait sur une période de sept jours selon les mêmes critères et procédures que la première. La troisième implique des négociations d’une durée d’un mois au cours desquelles le Hamas s’engagerait à libérer tous les soldats qu’il détient en échange de la libération par Israël d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens. Il s’agirait ici de la libération des officiers et des soldats en service actif, en échange de la libération de prisonniers importants tels que Marwan Barghouti, le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine Ahmad Saadat, et le dirigeant du Hamas Abdullah Barghouti. Cette étape comprend également le redéploiement des forces israéliennes en dehors des frontières de la bande de Gaza, ainsi que la poursuite de la suspension de toutes les activités aériennes, tandis que le Hamas s’engagerait à cesser toutes les activités militaires contre Israël.D’après un diplomate arabe qui suit les négociations de près, Israël aurait accepté le principe d’une solution par étapes.Parallèlement à la dernière phase, des discussions progresseraient sur la proposition d’une vision politique pour l’avenir de Gaza, y compris la manière dont elle serait gouvernée et administrée. Il serait question de la possibilité de prendre une décision internationale similaire à la résolution 1701 au Liban, bien que cela puisse être sous le chapitre VII plutôt que le chapitre VI, obligeant l’envoi de forces internationales ou arabes dans la bande de Gaza pour superviser la cessation des opérations militaires et consolider la stabilité.

L’Égypte et le Qatar poursuivent leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et proposer des solutions politiques pour la gestion de l’enclave une fois l’opération israélienne terminée. Si les responsables israéliens continuent de déclarer que la guerre va encore durer des mois, celle-ci devrait entamer une nouvelle phase au mois de janvier, a appris...
commentaires (8)

Doha est pro palestinienne, on l'a vu à la CDM 2022, elle a l'argent pour financer les falestininens. Pourquoi ne pas les accueillir , elle a montré son savoir faire durant la CDM. A partager avec les algériens !!!

Dorfler lazare

20 h 27, le 28 décembre 2023

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Commentaires (8)

  • Doha est pro palestinienne, on l'a vu à la CDM 2022, elle a l'argent pour financer les falestininens. Pourquoi ne pas les accueillir , elle a montré son savoir faire durant la CDM. A partager avec les algériens !!!

    Dorfler lazare

    20 h 27, le 28 décembre 2023

  • Si on observe de près ce qui se se passe en mer rouge, on saura qui va hériter des réfugiés palestiniens malgré son nez. Comment admettre que quelques pirates improvisés puissent bloquer cette route maritime qui rapporte gros à l’Egypte sans que l’armada occidentale en poste ne puisse réagir en amont pour les stopper net avant que cela ne deviennent un rituel pour les terroristes en herbe qui sont à leurs premières tentatives de contrôler le monde civilisé. Les pays occidentaux et surtout les E.U n’ont rien appris des expériences néfastes qui ont fini par échapper à tout contrôle.

    Sissi zayyat

    11 h 53, le 28 décembre 2023

  • Mais qu'est-ce que ces nations soit-disant unies peuvent etre ridicules de songer une seconde que le Hamas ne va pas recommencer de plus belle???? Aveugles?? Incapables?? Incompetents??? Que sais-je encore????

    RAYMOND SAIDAH

    11 h 43, le 28 décembre 2023

  • Ce sont des approches raisonnables, La proposition arabe me semble contenue cependant je fais moins confiance aux ambitions sionistes !

    Sberna Salvatore

    11 h 41, le 28 décembre 2023

  • Associer le Hamas à la gouvernance de Gaza, comme le Hezbollah a été associé au gouvernement du Liban depuis 2006 ??? Sont ils devenus aveugles ceux qui sortent des inepsies pareilles ? Ne voient-ils pas le résultat calamiteux dans lequel le Hesbollah a mis le Liban ?Ils sont sérieux avec ces idées loufoques ? Croient-ils un seul instant à ce qu'ils avancent ?

    GM92190

    09 h 27, le 28 décembre 2023

  • Et qu’elle garantie donnerait les génocidaires d’israël pour respecter ces accords-cadres?

    Aouatef Benlemmouden

    05 h 40, le 28 décembre 2023

  • Que la Belgique, l’Espagne et l’Irlande reconnaissent l’état de Palestine pour que cela encourage d’autres états comme la perfide Angleterre responsable de tous les maux, l’arrogance de l’Allemagne qui a massacré six millions de juifs, ceci est à prouver et qui n’a pas à se présenter comme un interlocuteur fiable, l’Italie avec son Mussolini qui a essayé de faire main basse sur l’Ethiopie d’où sont partis les rois mages a Bethleem et qui n’a jamais été colonisé et enfin la France avec ses xénophobes racistes et ses prétextes de la laïcité oubliant le sacrifice de ses résistants.

    Mohamed Melhem

    04 h 47, le 28 décembre 2023

  • Que ce soit côté arabe, israélien et même ONU: Les résolutions décidées n’engagent que ceux qui y croient. C’est comme les promesses des candidats en période d’élections. On promet, On signe même … Quant à l’application c’est un tout autre sujet.

    LE FRANCOPHONE

    00 h 55, le 28 décembre 2023

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