L’Égypte et le Qatar poursuivent leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et proposer des solutions politiques pour la gestion de l’enclave une fois l’opération israélienne terminée. Si les responsables israéliens continuent de déclarer que la guerre va encore durer des mois, celle-ci devrait entamer une nouvelle phase au mois de janvier, a appris L’Orient-Le Jour auprès d’un diplomate arabe et d’un responsable palestinien. « L’offensive terrestre devrait prendre fin dans les deux prochaines semaines mais sans qu’un cessez-le-feu ne soit déclaré », assure un diplomate arabe qui participe aux négociations. L’opération israélienne devrait entrer dans une phase de plus basse intensité avec des frappes plus ciblées qui devrait permettre aux habitants de la bande de Gaza de se déplacer à l’intérieur de celle-ci.Dans le contexte de ces négociations, l’avenir de Gaza reste flou, en particulier en raison de la détermination d’Israël à déplacer un grand nombre de Palestiniens vers des pays voisins. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a récemment confirmé qu’il négocie avec plusieurs pays pour accueillir les Palestiniens de l’enclave. De plus, les dégâts considérables infligés par Israël dans le nord de la bande de Gaza, ainsi que la destruction de toutes les infrastructures laissent les habitants du nord confinés dans le sud, qui ne sera pas en mesure de les accueillir, ouvrant ainsi la voie à des déplacements importants de population.
Face à cette menace, l’Égypte et le Qatar cherchent à parvenir à un accord autour d’une formule qui impliquerait le retrait d’Israël de Gaza et la constitution d’une nouvelle autorité politique.
Dahlane à Doha
Ce sujet a notamment fait l’objet de discussions à Doha où se sont rendus le chef de la CIA, William Burns et le directeur du Mossad, David Barnea. De son côté, le président palestinien Mahmoud Abbas a chargé l’un des responsables de l’OLP, Azzam al-Ahmad, de négocier avec le Hamas les contours d’une nouvelle formule politique. D’après les informations de L’Orient-Le Jour, ces négociations n’ont toutefois pas atteint un stade avancé pour le moment.Un autre personnage potentiellement clé pour la suite des événements s’est rendu à Doha à trois reprises depuis le 7 octobre. Il s’agit de l’ex-chef de la sécurité à Gaza, Mohammad Dahlane. Le candidat des Émirats arabes unis a rencontré des responsables du Hamas à Doha, ont affirmé à L’OLJ deux sources qui ont suivi les discussions. L’un de ses proches est d’ailleurs resté sur place pour poursuivre les négociations avec le mouvement islamiste.L’ancien ministre palestinien, par ailleurs neveu de Yasser Arafat, Nasser al-Qudwa, et l’ancien candidat à la présidence de l’OLP, Moustafa Barghouti, ont également participé à certaines de ces réunions, dont l’objectif est de restructurer la direction de l’Organisation de libération de la Palestine. Compte tenu de l’ampleur de la popularité du Hamas dans les rangs palestiniens depuis le 7 octobre, personne ne songe à écarter le mouvement, qu’Israël veut éradiquer.
Une hypothèse est évoquée à ce sujet. Il s’agirait d’intégrer le Hamas dans la gouvernance de Gaza de la même façon que le Hezbollah a été intégré dans les gouvernements libanais après la guerre de juillet 2006. Si le Hamas ne peut être mis à l’écart, il ne peut toutefois plus être en première ligne.
Trois étapes
Le Caire prépare aussi des initiatives de son côté après la visite du chef du Hamas Ismaël Hanyié la semaine dernière. L’OLJ a appris auprès d’un responsable arabe que la proposition égyptienne implique un plan en plusieurs phases. Dans la première, une trêve humanitaire d’une durée de dix jours serait décrétée, au cours de laquelle le Hamas libérerait tous les civils détenus en échange de la libération par Israël d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens. Il s’agirait ici de détenus condamnés à des peines réduites et n’ayant pas un poids politique majeur. Cette phase implique également un arrêt complet des tirs dans toutes les parties de la bande de Gaza, avec le redéploiement des forces israéliennes loin des zones résidentielles et la possibilité de mouvement des citoyens du sud vers le nord de la bande de Gaza, y compris la circulation des véhicules et des camions. Cette phase inclut également l’arrêt de toutes les formes de survol israélien, y compris les avions de reconnaissance, et l’intensification de l’acheminement de l’aide humanitaire et de secours, y compris dans les régions du nord.La deuxième étape impliquerait ensuite la libération de toutes les femmes soldates détenues par le Hamas en échange de la libération par Israël d’un certain nombre de prisonniers palestiniens convenus par les deux parties, ainsi que la remise de tous les corps détenus depuis le 7 octobre par les deux côtés. Une distinction serait faite entre les « réservistes israéliens » et les soldats en service actif, et Israël libérerait de son côté des Palestiniens affiliés au Hamas impliqués dans des activités politiques, militaires et sécuritaires. Les Israéliens chercheraient également à inclure des individus récemment arrêtés à Gaza dans cet accord. Cette deuxième étape s’étendrait sur une période de sept jours selon les mêmes critères et procédures que la première. La troisième implique des négociations d’une durée d’un mois au cours desquelles le Hamas s’engagerait à libérer tous les soldats qu’il détient en échange de la libération par Israël d’un nombre convenu de prisonniers palestiniens. Il s’agirait ici de la libération des officiers et des soldats en service actif, en échange de la libération de prisonniers importants tels que Marwan Barghouti, le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine Ahmad Saadat, et le dirigeant du Hamas Abdullah Barghouti. Cette étape comprend également le redéploiement des forces israéliennes en dehors des frontières de la bande de Gaza, ainsi que la poursuite de la suspension de toutes les activités aériennes, tandis que le Hamas s’engagerait à cesser toutes les activités militaires contre Israël.D’après un diplomate arabe qui suit les négociations de près, Israël aurait accepté le principe d’une solution par étapes.Parallèlement à la dernière phase, des discussions progresseraient sur la proposition d’une vision politique pour l’avenir de Gaza, y compris la manière dont elle serait gouvernée et administrée. Il serait question de la possibilité de prendre une décision internationale similaire à la résolution 1701 au Liban, bien que cela puisse être sous le chapitre VII plutôt que le chapitre VI, obligeant l’envoi de forces internationales ou arabes dans la bande de Gaza pour superviser la cessation des opérations militaires et consolider la stabilité.
Doha est pro palestinienne, on l'a vu à la CDM 2022, elle a l'argent pour financer les falestininens. Pourquoi ne pas les accueillir , elle a montré son savoir faire durant la CDM. A partager avec les algériens !!!
20 h 27, le 28 décembre 2023