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Lifestyle - Rétrospective

Triste bilan pour la pop libanaise en 2023

Najwa Karam, Elissa, Hiba Tawaji, Waël Kfoury et d'autres artistes ont ponctué en musique, chacun à leur manière, une année qui a connu peu de grands succès.

Triste bilan pour la pop libanaise en 2023

Retour très attendu de Najwa Karam avec l'album « Karizma » qui n’a pas connu le succès escompté. Photo DR

2023, qui touche à sa fin dans quelques jours, aura été une année bien tristounette sur le plan musical pop. Après 2022, qui fut riche en succès, les stars libanaises se sont quelque peu relâchées, avec peu de tubes, et la scène musicale n’a pas vu percer de nouveaux talents prometteurs au Liban. Si les concerts ont marqué l’été, la guerre de Gaza a également mis en suspens de nombreux projets à partir d’octobre et rendu perplexe des artistes désireux de se produire mais soucieux de ne pas froisser l’opinion publique. Rétrospective en demi-teinte pour cette fin d’année.

Elissa, litiges et reports (encore !)

L’année 2023 aurait sans doute dû être celle d’Elissa qui, après un premier report en 2022, comptait sortir son nouvel album, le premier qu’elle autoproduit. Annoncé pour avril, l’album a été une nouvelle fois reporté à la suite d'un contentieux avec le label de distribution Watary.

Des problèmes pour Elissa malgré des titres séduisants. Photo DR

Le single Batmayel aal beat a finalement vu le jour fin juin, et a rappelé par son style les grands succès de la chanteuse  Tisadaa bi min » et Ayami bik. En août, alors que sa dispute avec le chanteur libanais Ziad Bourji autour de la chanson Ana w bass continuait de connaître des remous juridiques, Elissa a révélé le hit El-okd. Mais la vidéo a été supprimée de Youtube en raison du conflit avec Watary, apparemment non réglé, et la chanteuse a dû se contenter de promouvoir sa chanson, très réussie, sur d’autres plateformes. Le projet de sortie de l’album en octobre est ainsi tombé à l’eau, et ce n’est qu’en décembre qu’Elissa a obtenu gain de cause. L’album, lui, ne devrait pas voir le jour avant 2024.

Un seul tube pour Waël et Nancy

Plutôt paresseux en 2023, malgré un grand concert en été au Forum de Beyrouth et un autre à Paris, Waël Kfoury a pu compter sur une seule nouvelle chanson, Halef aal hob. Le titre s’inscrit dans le registre habituel de l’artiste qui n’aime pas prendre des risques, mais continue quand même de faire danser les Libanais en cette fin d’année. Autre artiste qui n’a sorti qu’un seul titre en 2023, la pétillante Nancy Ajram, avec Tegy nembeset, une nouvelle variation de son inlassable hymne à la joie, qui a plu sans créer de surprise.

Carole Samaha, un album peu commercial

En parlant de risques, l’artiste libanaise Carole Samaha, dans une tentative de renouveau, a sorti en mars un album baptisé L’Album en or regroupant des poèmes du grand Mahmoud Darwich, mis en musique.

Les chansons de l'album de Carole Samaha, engagées pour la plupart, n'ont pas rencontré le succès espéré. Photo DR

Si le lead single Satantahi el harbou  a tourné en boucle sur les chaînes locales, force est de constater que les chansons, engagées pour la plupart, n’étaient pas faites pour le grand public. La chanteuse a toutefois pu compter sur le succès de Nasskha menni, un single libanais romantique comme on les aime, et qui a comptabilisé 20 millions de vues en 6 mois. À Stockholm, au festival Malmo, 20 000 personnes ont participé à son concert et entonné les plus grands tubes de la chanteuse au mois d’août. 

Najwa Karam, l’album du flop

Elle était la grande absente de 2022, et le public attendait son retour depuis 6 ans. Mais Najwa Karam, revenue en mai 2023 avec Karizma, un album purement libanais regroupant 7 titres, n’a pas connu le succès escompté. Malgré une ou deux chansons entraînantes, pas de tube jusque-là sur cet album, et le lead single Chaghel mousika, porté toutefois par la vision du réalisateur Dan Haddad, ne comptabilise aujourd’hui « que » 5 millions de vues. Pour 2024, la chanteuse devra revoir sa copie, et penser à surprendre de manière positive, comme elle a su le faire à de nombreuses étapes de sa carrière à succès.

Hiba Tawaji, le renouveau

Revenue en 2023 avec un cinquième opus intitulé Baad snin, Hiba Tawaji est sortie de sa zone de confort et a choisi des sonorités modernes plus pop et inspirées de ses multiples influences ainsi que de son parcours atypique.

Hiba Tawaji, un parcours atypique mais réussi. Photo DR

Sous la supervision musicale d’Oussama Rahbani, l’album regroupe des titres très efficaces, comme le lead single en dialecte égyptien Baad snin, Raji’on men ramadihi un poème de Mansour Rahbani et de nombreuses collaborations, notamment avec le chanteur Luis Fonsi connu pour le titre Despacito. Sur le plan personnel, la belle Hiba qui vit entre Beyrouth et Paris avec le compositeur et musicien Ibrahim Maalouf, a mis au monde son second enfant en février. En été, elle a offert un grand concert au Festival international de Byblos et, en automne, était de retour sur les planches du Palais des congrès à Paris pour célébrer les 25 ans de la comédie musicale Notre-Dame de Paris en endossant son costume d’Esmeralda.

Joseph Attieh et Marwan Khoury : une mention spéciale

Parmi les artistes de sa génération, le chanteur libanais Joseph Attieh est parmi les plus actifs et propose une activité musicale régulière avec des albums et des singles qui plaisent. En 2023, c’est avec le titre libanais Koun et le hit égyptien Al-Baghdada qu’il se démarque. De son côté, Marwan Khoury, chanteur, auteur et compositeur, a marqué les esprits avec sa ballade romantique Yeslamli elli bighar, mais surtout avec le titre de la série Crystal, qui a été le feuilleton libanais phare en 2023. Ce dernier aura fait l’année des deux rivales à l’écran Pamela el-Kik et Stéphanie Atallah, devenues de vraies stars dans le monde arabe.

Guy Manoukian, partout sur son piano

En 2023, le public s’est perdu dans le décompte des concerts de Guy Manoukian. Le pianiste a multiplié les scènes, au Liban comme ailleurs, réunissant des milliers de fans qui ont dansé sur Batwannes bik et des titres qu’il a puisés dans le répertoire folklorique libanais. Beiteddine, Byblos, Dhour Choueir, Casino, Zahlé, Kobayat, ou encore Tripoli, Punta Cana, Dubaï Arménie, tous les concerts ont affiché complet. Sur la scène de Beirut Chants, il a également animé les fêtes de fin d’année avec un seul et unique message qu’il répète aux Libanais : « Ne perdez pas espoir. »

Séparations

L’année 2023 aura finalement été marquée par des chagrins sur le plan personnel pour de nombreux artistes. La grande Abir Nehmé a ainsi annoncé son divorce, dans les larmes et sur scène, il y a quelques jours. Marié depuis tout juste 3 ans, Farès Karam a lui aussi mis un terme à son union il y a quelques mois. Mais c’est surtout Georges Wassouf qui a connu le plus grand drame avec la perte de son fils, Wadih, en début d’année. Fort de l’amour de son public, le chanteur, déjà affaibli par la maladie, était malgré tout de retour sur scène avant la fin de l’année. Avec elle, 2023 emporte également de nombreuses légendes musicales comme Najah Salam, morte à 92 ans, et dont le tube Barhoum hakini reste dans les mémoires. Mais aussi le chanteur et musicien prolifique Élie Choueiry qui a collaboré avec les frères Rahbani, Feyrouz, Wadih es-Safi et Sabah (Ayam el Loulou, Teela w tetaamar ya dar), Abdallah Homsi, connu sous le personnage d’Assaad dans la série d’Abou Salim, et Mohammad Jamal, acteur et chanteur qui a animé de ses tubes les nuits de nombreux Libanais.

2023, qui touche à sa fin dans quelques jours, aura été une année bien tristounette sur le plan musical pop. Après 2022, qui fut riche en succès, les stars libanaises se sont quelque peu relâchées, avec peu de tubes, et la scène musicale n’a pas vu percer de nouveaux talents prometteurs au Liban. Si les concerts ont marqué l’été, la guerre de Gaza a également mis en suspens de...

commentaires (1)

La pop Libanaise est tres 1990s devenu démodé... il faut suivre les undergrounds du Liban et de la région.. les jeunes alternatives.

Murad Mazen

15 h 01, le 29 décembre 2023

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Commentaires (1)

  • La pop Libanaise est tres 1990s devenu démodé... il faut suivre les undergrounds du Liban et de la région.. les jeunes alternatives.

    Murad Mazen

    15 h 01, le 29 décembre 2023

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