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Société - Intempéries

Au Liban, la pluie et la boue font des morts et des ravages

Plusieurs départements de l’hôpital du Sacré-Cœur à Hazmieh ont été inondés.

Au Liban, la pluie et la boue font des morts et des ravages

Un camion de la Défense civile et un véhicule pris au piège des eaux sur l'autoroute de la Quarantaine, à l'entrée nord de Beyrouth, le 23 décembre 2023. Photo Mohammad Yassine/L'Orient-Le Jour

Les Libanais résidents, et ceux de la diaspora revenus pour les vacances de fin d'année, ont dû composer avec un facteur dont il se seraient bien passés à deux jours de Noël et dans un contexte déjà tendu par les débordements de la guerre à Gaza.

Un nouvel épisode de pluies torrentielles, semblable à celui d'il y a dix jours, a, en moins de 48 heures environ, provoqué d’importants dégâts et perturbations sur tout le territoire. Les passagers de deux bus scolaires ont dû être secourus dans le Kesrouan par la Défense civile. Aussi, quatre réfugiés syriens sont morts au Liban-Nord, selon des sources sécuritaires contactées par notre correspondant dans cette région, Michel Hallak.

Le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a tenu plusieurs réunions pour suivre l’évolution de la situation, alors que le ministre sortant des Travaux publics et des Transports, Ali Hamiyé, a réagi aux événements, notamment à l’inondation, dans la soirée de vendredi à samedi, d’une portion de route à la Quarantaine du port de Beyrouth, tout en rejetant la responsabilité sur le ministère de l’Énergie et de l’Eau. Dans un communiqué, le ministre sortant de l'Énergie a indiqué que plus de 100mm de précipitations avaient été enregistrés en quelques heures, ce que les infrastructures actuelles du pays ne pouvaient pas supporter, "quelles que soient" leurs capacités initiales.

Les inondations ont également provoqué d’importants bouchons sur les principaux axes routiers sur la côte. La pluie et le brouillard ont aussi fortement réduit la visibilité en basse montagne, et certaines routes ont été bloquées par la neige tombée en altitude.


Missions de sauvetage

Jusqu’à ce que la pluie se calme samedi en milieu de journée, les membres de la Défense civile ont multiplié les interventions, parfois spectaculaires, pour débloquer des routes, secourir des automobilistes ou évacuer l’eau de bâtiments inondés. Une avalanche de missions que l’institution a énumérées dans un communiqué publié samedi et dont certaines ont été filmées et publiées sur les réseaux sociaux par des internautes.

Une de ces vidéos montrait, par exemple, un camion de pompiers évoluer très difficilement sur la route de la Quarantaine du port de Beyrouth, où le niveau de l’eau était monté à bien plus d’un mètre, engloutissant les véhicules qui n’avaient pas pu se dégager à temps.

Dans un message publié sur X, montrant des images du Fleuve de Beyrouth, le ministre des Travaux publics a assuré qu’il était clair que l’eau « ne s’évacuait pas en direction de la mer parce que le réseau d’évacuation des eaux pluviales n’avait pas été nettoyé ». Il a assuré que le nettoyage des infrastructures accolées au cours d’eau incombait au ministère de l’Énergie et de l’Eau, conformément à la loi n°221 du 29 mai 2000 et ses amendements. Un argument qu’il a répété dans un entretien à la chaîne LBCI. Le ministre de l'Énergie a rejeté en bloc les griefs formulés à son encontre. D'autres cours d’eau au Liban sont carrément sortis de leur lits, dont le fleuve Ghadir, près de l’Aéroport international de Beyrouth (AIB).


La route maritime reliant Beyrouth à Jounieh, le tunnel de la route reliant la capitale à son aéroport ou la montée de Mansourieh (caza du Metn) au départ du rond-point de Mkalles, en banlieue de Beyrouth, figurent parmi les autres tronçons de routes particulièrement inondés et identifiés par la Défense civile et des témoignages d’automobilistes que nous avons recueillis. De manière générale, les axes routiers partant de la côte vers les hauteurs ont été particulièrement affectés, surtout ceux où certaines sections du réseau d’évacuation des eaux usées et pluviales ont fini par déborder ou exploser sous la pression de l’eau.

A Nahr el Kalb, à la jonction entre Kesrouan et le Metn, la Défense civile affirme avoir aidé à évacuer 64 élèves répartis sur deux bus et pris au piège par la montée des eaux. L’un d’eux a dû être hospitalisé dans la foulée de l’intervention.


Au Liban-Nord, dans les environs de Miziara (caza de Zghorta), une famille de réfugiés syriens a été prise au piège par un torrent de boue qui a enseveli une des pièces de la construction où ils avaient élu domicile, selon les sources sécuritaires citées par notre correspondant dans la région. Quatre enfants sont morts et trois autres personnes, dont deux adultes, ont survécu.

La Défense civile a d’ailleurs évacué plusieurs personnes de leurs domiciles inondés entre vendredi soir et samedi. Elle est également intervenue pour débloquer des routes, notamment dans le caza de Baabda (Deir el Harf et Wadi Chahrour). Arrivés sur place à 3h du matin, les secours étaient encore en train d'intervenir à l’hôpital du Sacré-Cœur dont une portion a été inondée, selon le même communiqué.

L'enceinte de l'hôpital du Sacré-Cœur à Hazmieh. Photo D.R.

Selon un porte-parole de l’hôpital, les urgences, les bureaux de l’administration et « le plateau technique » qui inclut notamment le service de radiologie et les laboratoires, ont été inondés et les dégâts sont « considérables ». « Il y a un réseau d’évacuation qui passe près de l’hôpital. Sous la pression liée aux précipitations, un mur a explosé et l’eau s’est engouffrée », a indiqué le porte-parole avant de souligner que la direction de l’hôpital appelle, depuis des années, les municipalités de la région à effectuer des travaux pour dévier la canalisation concernée.

Selon notre correspondant Michel Hallak, les secours étaient aussi mobilisés au nord de Tripoli (Liban-Nord), pour tenter de vider l’eau inondant un bâtiment dans la localité de Aabdé.

Les Libanais résidents, et ceux de la diaspora revenus pour les vacances de fin d'année, ont dû composer avec un facteur dont il se seraient bien passés à deux jours de Noël et dans un contexte déjà tendu par les débordements de la guerre à Gaza. Un nouvel épisode de pluies torrentielles, semblable à celui d'il y a dix jours, a, en moins de 48 heures environ, provoqué d’importants...
commentaires (10)

Y a t-il eu des victimes parmi les politiciens ou des membres de de leurs familles? Bien sûr que non. Jusqu’au jour où une catastrophe s’abattrait sur eux tous, ils comprendront à ce moment là que personne n’est à l’abri d’une volonté divine et que tôt ou tard ils récolteront le fruit de ce qu’ils ont semé ou plutôt volé. Pour rappel. Nous ne sommes qu’au premier jour de l’hiver.

Sissi zayyat

13 h 14, le 24 décembre 2023

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Commentaires (10)

  • Y a t-il eu des victimes parmi les politiciens ou des membres de de leurs familles? Bien sûr que non. Jusqu’au jour où une catastrophe s’abattrait sur eux tous, ils comprendront à ce moment là que personne n’est à l’abri d’une volonté divine et que tôt ou tard ils récolteront le fruit de ce qu’ils ont semé ou plutôt volé. Pour rappel. Nous ne sommes qu’au premier jour de l’hiver.

    Sissi zayyat

    13 h 14, le 24 décembre 2023

  • Ne vous en faite pas Quand Israel se retirerais de tillal de kfarchouba Le gouvernement présenté par le moumanaa serait prêt à s’occuper de tous

    William SEMAAN

    02 h 33, le 24 décembre 2023

  • Cher peuple vous avez eu l‘occasion de changer la donne en 2021 mais vous avez elus les mêmes politiciens qui vous pourrissent la bve depuis toujours. Alors ne vous pleignez surtout pas.

    Staub Grace

    00 h 29, le 24 décembre 2023

  • Nous sommes tous fautifs. Les autorités compétentes (haha) n’ont peut-être rien fait pour enlever les déchets, mais qui c’est qui les a jeté ces déchets? Mmmm? Nous, eh oui…

    Gros Gnon

    20 h 49, le 23 décembre 2023

  • - SI PAS LES BOUES DU CINGLE, - C,EST DONC CELLES DE LA PLUIE. - TOUTES DEUX DU CIEL BRULE, - EN TOMBANT PERCENT L,OUIE, - LES UNES FONT DES FORAGES, - POUR DES ETRES DE TOUS AGES. - LES AUTRES COUVRENT LES RUES, - POUR DE MACABRES RECRUES. - LE CINGLE TROUVE UN ALLIE, - EN L,ORAGE DECHAINE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 17, le 23 décembre 2023

  • Quand la majorité des fonds publics couvrent a peine le salaire des fonctionnaires at que le presidents des municipalités utilisent les fonds restants pour gérer un NGO pur qu'ils restent au pouvoir, il n'y a plus de fonds pour dépenser sur les infrastructures.

    hrychsted

    19 h 19, le 23 décembre 2023

  • Il faut bien mourir de quelque chose au Liban alors ça ou autre chose... P.S. : C'est de l'humour.

    Benjamin Le Biavant

    18 h 38, le 23 décembre 2023

  • "… Le ministre de l'Énergie a rejeté en bloc les griefs formulés à son encontre …" - Si seulement il pouvait mettre autant de conviction et d’énergie à accomplir son devoir… le problème est que les "responsables" sont convaincus que leur "devoir" justement se limite à mettre des bâtons dans les trous de "l’autre", c’est à dire celui qui n’est pas sur la liste d’amis du "zaïm" qui l’a nommé à son poste…

    Gros Gnon

    18 h 06, le 23 décembre 2023

  • A vous bandes de politiciens, dirigeants, hauts fonctionnaires Ex et actuels, je vous affirme, sauf censure de l’OLJ, que la population libanaise vous maudit vous et votre descendance. Vous n’êtes qu’une bande d’incompétents et gangsters jusqu’au bout des ongles ainsi que pourris jusqu'à la moelle. Si la Justice des hommes ne pourra pas vous punir, la Justice divine vous attend avec les portes de l’Enfer grandes ouvertes car c.est le seul lieu que vous méritez. OLJ faites moi un cadeau de Noel et publiez SVP.

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 46, le 23 décembre 2023

  • L’estuaire du fleuve de Beyrouth est bouché faute d’entretien, l’hôpital du Sacré-Cœur à Hazmieh est touché, ce n’est pas la guerre mais presque dans tout le pays. Qu’on accuse qui ? On n’a pas le sens du devoir accompli, ni de la conscience professionnelle, pour se contenter par après moi le déluge…. Ya haram .

    NABIL

    16 h 28, le 23 décembre 2023

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