La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a prévenu lundi que « le risque d'un engrenage demeure très élevé » au Liban-Sud, insistant sur « l'inquiétude » de la France quant à un risque d'escalade et « d'embrasement régional ». Des propos tenus lors d'une conférence de presse à la Résidence des pins, à Beyrouth, après une tournée éclair effectuée par Mme Colonna auprès de plusieurs responsables politiques et militaires locaux.
« Nous sommes ici pour éviter un embrasement régional », a insisté la locataire du Quai d'Orsay, qui en a également profité pour s'en prendre au Hezbollah et à l'Iran. Le parti chiite libanais maintient un front tendu avec Israël au Liban-Sud, et a perdu 111 de ses membres depuis le 8 octobre, au lendemain de l'attaque meurtrière du mouvement palestinien Hamas sur l'État hébreu.
Risque d'engrenage et « mauvais calculs »
« Le risque d’un engrenage demeure très élevé », a affirmé Catherine Colonna à Beyrouth. « Il est de la responsabilité de tous les acteurs de tout faire pour éviter un embrasement qui ne bénéficierait à personne. Il augmenterait les dangers et éloignerait chacun de la sécurité », a-t-elle poursuivi.
La cheffe de la diplomatie française s'est ensuite adressée directement à « ceux qui, au Liban, feraient de mauvais calculs ». « Si le Liban se plongeait dans la guerre, il ne s'en remettrait pas. Je porte ce message avec beaucoup d'inquiétude », a-t-elle déclaré, précisant immédiatement les cibles de ses critiques : « Je pense ici à l'Iran ainsi qu'à tous ses affidés en Irak, en Syrie, en mer Rouge (...) C'est une erreur. L'escalade doit cesser. » Mme Colonna a également indiqué ne pas s'être entretenue avec des responsables du Hezbollah lors de sa visite.
Joseph Aoun ? « Il était temps ! »
Abordant également la situation politique locale, Catherine Colonna a rappelé que le Liban « est dans une position d’extrême faiblesse », du fait de l'absence d'un président depuis la fin du mandat de Michel Aoun le 31 octobre 2022. Les députés libanais ont échoué à plusieurs reprises à élire un président lors des différentes séances électorales du Parlement, débutées en septembre 2022.
« La prolongation du mandat du chef de l'armée est certes une bonne nouvelle. Mais j'ajoute qu'il était temps !», a lancé la ministre française des AE, trois jours après la prorogation du mandat de Joseph Aoun par les députés de la Chambre. « Mais cela ne suffit pas. Les dirigeants doivent continuer à faire preuve d'esprit de responsabilité. Ce pays doit avoir un président », a poursuivi Mme Colonna.
Elle a enfin rappelé que « la France est solidaire du peuple israélien face au terrorisme », après sa visite en Israël. Mais elle a ajouté que l'État hébreu « doit respecter bien davantage le droit international humanitaire, et protéger les populations », insistant sur le nombre de morts trop important à Gaza et sur la nécessité d'une trêve humanitaire durable.
Catherine Colonna est arrivée ce lundi à Beyrouth et s'est entretenue avec le président du Parlement, Nabih Berry, à Aïn el-Tiné, ainsi qu'avec le commandant de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) Aroldo Lazaro, qui a souligné que la situation est « tendue » et « dangereuse » dans le sud du Liban.
Elle a également discuté avec le Premier ministre sortant Nagib Mikati, qui a souligné l'importance d'« appliquer la résolution 1701 [du Conseil de sécurité des Nations Unies] dans la lettre et l'esprit, à condition qu'Israël adhère à ses dispositions ». Cette résolution avait mis fin à la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël et prévoit un déploiement de l'armée libanaise dans une zone contrôlée par la Finul.
Madame, Vous avez le devoir de faire appliquer la résolution signée par les vendus, armés par un pays étranger pour causer le plus de dégâts à notre pays. Israel ne bombarderait pas notre pays ni ne le survolerait si le HB n’était pas là à le provoquer pour satisfaire ces maîtres iraniens qui n’en cure des libanais ni des gazaouis qu’ils sont en train de sacrifier pour leur propre gloire. Ils veulent faire subir le même sort aux libanais qu’ils utilisent depuis des décennies comme bouclier humain pour en découdre avec les américains. Le reste n’est que baliverne.
13 h 34, le 19 décembre 2023