L'organisation internationale Human Rights Watch a accusé lundi Israël d'avoir recours à une tactique qualifiée de « crime de guerre » dans la bande de Gaza, en y affamant la population civile. Dans un rapport publié sur son site Internet, l'ONG appelle Tel-Aviv à ne « pas attaquer les éléments nécessaires à la survie des civils, à lever son blocus » de l'enclave et à « restaurer l'électricité et l'eau ».
« Les forces israéliennes bloquent délibérément les livraisons d'eau, de nourriture et de carburant, entravent sciemment l'aide humanitaire, rasent des zones agricoles et privent la population des éléments nécessaires à sa survie », a fustigé l'ONG.
Pour étayer ses accusations, HRW a notamment cité des déclarations de responsables israéliens « exprimant leur objectif de priver les civils gazaouis de nourriture, eau et carburant » et d'autres « affirmant publiquement que toute aide humanitaire pour Gaza serait conditionnée à la libération d'otages » détenus par le Hamas depuis son attaque sanglante du 7 octobre. L'organisation a également recueilli les témoignages de onze Palestiniens à Gaza. « Nous n'avons ni nourriture, ni électricité, ni Internet. Rien. Nous ne savons pas comment nous avons survécu » jusqu'à présent, a notamment déclaré un de ces témoins. « Nous sommes constamment à la recherche de moyens pour survivre », a également affirmé un père de famille.
Le droit humanitaire international interdit d'affamer les civils comme tactique de guerre, a souligné HRW, rappelant que, selon le Statut de Rome, qui définit les règles de fonctionnement élémentaire de la Cour pénale internationale, « le fait d'affamer délibérément des civils comme méthode de guerre, en les privant de biens indispensables à leur survie, y compris en empêchant intentionnellement l'envoi des secours prévus » est un crime de guerre. « Le blocus continu de Gaza et sa fermeture depuis plus de seize ans s'apparente à une punition collective de la population civile, ce qui est également un crime de guerre », accuse encore l'association.
Le Programme alimentaire mondial de l'ONU a déjà mis en garde contre « un risque sérieux de famine à Gaza », a poursuivi HRW.
« Les responsables du monde entier doivent dénoncer ce crime de guerre abominable, qui a des effets dévastateurs sur la population de Gaza », a dénoncé dans le rapport Omar Shakir, directeur de HRW pour Israël et la Palestine.
Israël est la Russie de Staline qui a fait des crimes de guerre en affamant cinq millions de personnes.
17 h 53, le 18 décembre 2023