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Politique - Décryptage

Le dossier des migrants syriens au cœur des préoccupations du CPL


De Genève à Beyrouth, le dossier des migrants syriens au Liban redevient un sujet d’actualité. Entre le Forum sur les réfugiés qui se tient actuellement à Genève (du 13 au 15 décembre) et auquel participe le président du Conseil sortant, Nagib Mikati, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, et le congrès organisé samedi à Raboué par le CPL sur la présence syrienne au Liban et la nécessité de préserver la stabilité sociale, il est clair que ce sujet reste très préoccupant pour les Libanais, même si on avait cru qu’il était passé au second plan en raison d’une actualité plus pressante.

Depuis le Déluge d’al-Aqsa, la présence des migrants syriens au Liban n’était plus le grand sujet d’actualité. Pourtant, selon différentes sources, ils continuent de venir au pays du Cèdre, fuyant les mauvaises conditions économiques dans leur pays. En raison de la concentration des efforts internes sur le front du Sud, ils ont même pu passer la frontière plus facilement que par le passé, à travers les voies de passage clandestines. Aux yeux de nombreux Libanais, leur nombre massif devient ainsi de plus en plus pesant pour ce pays, sur les plans économique, sécuritaire et démographique. De plus, en raison de leur présence sur l’ensemble du territoire libanais, et entre autres dans les localités à la frontière sud, il a été question, selon des rumeurs relayées par des médias, de leur implication dans la guerre qui se déroule au Sud, tantôt aux côtés des combattants de la « résistance » libanaise et palestinienne, et tantôt, au contraire, en tant qu’indicateurs au profit d’Israël. Il ne s’agit nullement de les considérer comme des espions, mais plutôt de prendre conscience des mauvaises conditions dans lesquelles ils vivent, face à l’impuissance des autorités libanaises à les prendre en charge ou à leur apporter la moindre aide.

C’est d’ailleurs là une des raisons qui ont poussé Nagib Mikati à participer à Genève au Forum mondial sur les réfugiés organisé par le HCR et le gouvernement suisse. Dans son discours devant les participants, le Premier ministre a voulu attirer l’attention de la communauté internationale sur le fait que le Liban ne peut plus accueillir un surplus de migrants syriens ni même garder à long terme, sur son territoire, ceux qui s’y trouvent déjà. Mikati n’a pas réclamé le rapatriement des Syriens, mais il a insisté sur le fait que le Liban ne peut pas assumer seul la responsabilité et le poids d’une telle présence.

Attirer l’attention de la communauté internationale sur la nécessité d’aider le Liban dans la gestion de ce dossier est sans doute un pas indispensable, mais ce n’est pas ce que réclame le CPL qui, depuis le début de la guerre en Syrie, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur la menace que représentent les migrants pour le Liban. Dans les milieux aounistes, on rappelle qu’au cours des premières années du conflit syrien, beaucoup de parties internes ne prenaient pas au sérieux les avertissements du CPL, allant même jusqu’à l’accuser de racisme ou de xénophobie. Mais aujourd’hui, tout le monde s’accorde à dire que les migrants syriens sont trop nombreux au Liban et qu’il faudrait entamer un processus de retour en Syrie, en respectant les normes humanitaires et sécuritaires. Mais même ce discours-là ne semble pas convaincre la communauté internationale qui continue à insister sur un retour « volontaire et digne ». Ce qui signifie indirectement que le Liban doit composer avec cette présence massive jusqu’à ce qu’il y ait une solution globale et politique à la guerre qui se déroule depuis 2011 en Syrie.

Or c’est justement ce que refuse le CPL. Et, pour relancer l’idée d’une meilleure organisation de la présence syrienne au Liban, en attendant de pouvoir entamer un processus de retour progressif dans les régions dites « calmes », en accord avec les autorités syriennes qui reconnaissent que le pays ne peut pas absorber pour l’instant un retour important en raison des conditions sociales très mauvaises, il organise un congrès élargi samedi. Il s’agit pour lui de trouver des solutions pour atténuer l’impact de la présence syrienne sur le Liban, en attendant un règlement de ce dossier. L’idée principale de ce congrès est d’impliquer les municipalités, les mohafazats ainsi que le plus grand nombre possible de parties politiques, aussi bien dans la gestion de la présence des Syriens que dans la programmation d’un retour éventuel bien étudié et sûr en Syrie. Les différentes municipalités, notamment au Metn, dans la Békaa et au Nord, devraient exposer leurs expériences à ce sujet, en particulier leurs réalisations et leurs failles. Cela devrait permettre de définir les moyens et les difficultés. Les instances économiques sont aussi invitées à participer au congrès pour expliquer les conditions de travail des migrants syriens, ceux qui ont des papiers en règle et ceux qui n’en ont pas. Cela devrait ainsi permettre de faire des distinctions entre les travailleurs et les autres, entre ceux qui ont des permis de travail et qui amènent leur famille au Liban et ceux qui ne travaillent pas et gardent le statut de réfugié.

En dépit des multiples problèmes sous lesquels ploient les Libanais, le dossier des migrants syriens reste une priorité et le CPL considère qu’il l’est devenu encore plus avec la position européenne « qui insiste sur le maintien de leur présence au Liban à n’importe quel prix et quelles que soient les conditions de vie des Libanais ». Avec les développements graves qui se déroulent dans la région, aux yeux du CPL, ce sujet ne peut pas être occulté ou reporté. Mais le Liban a-t-il les moyens de peser sur le cours des événements ? Pour le CPL, il faut en tout cas tenter d’agir et ne pas se contenter de solliciter l’aide de la communauté internationale.

De Genève à Beyrouth, le dossier des migrants syriens au Liban redevient un sujet d’actualité. Entre le Forum sur les réfugiés qui se tient actuellement à Genève (du 13 au 15 décembre) et auquel participe le président du Conseil sortant, Nagib Mikati, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, et le congrès organisé samedi à Raboué par le CPL sur la...
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Que ne font-ils pression sur leur allie damascene...?

Khoueiry Marc

12 h 11, le 15 décembre 2023

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Commentaires (1)

  • Que ne font-ils pression sur leur allie damascene...?

    Khoueiry Marc

    12 h 11, le 15 décembre 2023

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