Le Premier ministre sortant Nagib Mikati a déclaré que le peuple libanais était « uni » dans son appel à la communauté internationale pour le rapatriement des réfugiés syriens présents au Liban.
« Les Libanais ne sont pas d'accord entre eux sur de nombreux dossiers, mais ils sont unis d'une seule voix pour demander à la communauté internationale de résoudre le dossier des déplacés syriens et de ne pas faire pression sur le Liban pour qu'ils restent sur son sol », a affirmé mardi M. Mikati dans un discours prononcé lors du Forum mondial des Nations unies sur les réfugiés à Genève, selon un communiqué de son bureau.
Le Liban accueille 1,5 million de réfugiés syriens, selon les chiffres du gouvernement. Environ 950 000 de ces ressortissants sont enregistrés auprès du HCR, le Haut commissariat pour les réfugiés qui a cessé de les enregistrer en 2015 à la demande de Beyrouth.
« Nous sommes préoccupés par la nouvelle vague de déplacements de Syriens par des passages illégaux, principalement pour des raisons économiques », a poursuivi M. Mikati. « L'armée et les forces de sécurité (libanaises) travaillent dur pour empêcher les nouvelles vagues injustifiées qui menacent notre existence », a-t-il dit mettant en garde contre « un déséquilibre important ciblant, intentionnellement ou non, la formule libanaise ».
Les hommes politiques libanais de tous bords appellent régulièrement au rapatriement immédiat des déplacés syriens, qu'ils tiennent pour responsables de la crise économique dans le pays. Ils affirment que les conditions de sécurité permettent un tel retour, alors que les Nations unies et des groupes de défense des droits avertissent que ce n'est pas le cas.
« Bombes à retardement »
S'adressant à la communauté internationale, en particulier à l'Europe, M. Mikati a déclaré : « Cela fait des années que avertissons contre les répercussions négatives de ces déplacements, non seulement sur le Liban, mais aussi sur tous les pays ».
Ces dernières années, un grand nombre de bateaux de migrants clandestins ont quitté le Liban à destination des pays européens, en particulier après le début de la crise socio-économique sans précédent dans le pays en 2019.
« Ces vagues vont certainement s'amplifier et représenter des bombes à retardement en Europe si l'on ne s'attaque pas à leurs véritables raisons », a encore souligné le chef du gouvernement. « Ce qu'il faut, c'est un plan complet qui traite des raisons essentielles de la crise (des réfugiés syriens) et qui garantisse leur retour volontaire et en toute sécurité dans leur pays ».
Il a ajouté que « ce plan donnerait la priorité à la réintégration et au soutien des déplacés syriens en Syrie ». « Nous ne resterons pas inactifs alors que certains considèrent (le Liban) comme une nation alternative » pour les réfugiés, a conclu M. Mikati.
Le ministre sortant libanais des Affaires sociales, Hector Hajjar, a exigé à plusieurs reprises que le HCR fournisse au gouvernement libanais des données sur les réfugiés. L'agence des Nations unies a accepté de le faire mais n'a pas encore soumis de rapport à ce sujet.
commentaires (6)
Attendez-vous à avoir une opinion défavorable concernant ce sujet épineux qui viendrait du parti qui a toujours prétendu être contre la présence de ces pseudos réfugiés et qui a toujours servi les intérêts d’un autre pays, si ce pays en question lui ouvre ses portes pour lui faire croire qu’il gagnerait la bataille des présidentielles. Suivez mon regard.
Sissi zayyat
13 h 41, le 19 décembre 2023