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Environnement - Environnement

Le torchage du gaz menace la santé de millions de personnes, selon un rapport de la BBC

Une enquête du groupe media britannique met en relief l’impact du brûlage du combustible à la torche dans plusieurs pays du Moyen-Orient, sur la santé de millions de leurs ressortissants.

Le torchage du gaz menace la santé de millions de personnes, selon un rapport de la BBC

L'affiche de la COP 28 qui se tiendra aux Émirats arabes unis. Photo DR

Alors que les Émirats arabes unis (EAU) accueillent jeudi à Dubaï la 28ème conférence sur le climat de l'ONU (COP 28), une enquête de BBC News a récemment mis en relief les dangers produits par certains polluants toxiques libérés lors du brûlage des gaz à la torche sur la santé de millions de personnes, notamment dans le royaume émirati, à Abou Dhabi, en Irak et au Koweit.

La COP28, à laquelle devraient participer les représentants de 197 États, ainsi que pour la première fois le pape, très engagé sur le climat, a pour principal objectif de rechercher des solutions pour stabiliser les émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique.

Selon l’étude de la BBC, le torchage contribue largement à de telles émissions. Cette pratique consiste notamment à brûler à la torche l'excédent de gaz provenant de puits de pétrole pendant les forages pétroliers, c'est-à-dire brûler le gaz résiduel dissous dans le pétrole, et séparé lors de l'extraction de celui-ci. Il s’agit d’une destruction, sans contrepartie économique, d'une ressource énergétique non renouvelable, due souvent à un manque d’infrastructures de transport et de traitement (gazoduc ou unité de liquéfaction) qui permettraient sa commercialisation.

La BBC affirme que le torchage se pratique dans tout le Golfe arabe, y compris aux Émirats arabes unis hôtes de la COP28. Elle indique que, bien que les EAU ont interdit il y a 20 ans le torchage « de routine » (à distinguer de celui d’ « urgence »), des images satellites analysées montrent le maintien de cette pratique sur des sites offshore. Le rapport relève toutefois que la compagnie pétrolière émiratie nationale, Adnoc, a assuré qu’elle cherche à « éliminer le torchage de routine d'ici à 2030 », soutenant qu’ « aux EAU, le taux de ce torchage est inférieur à la moyenne de l'industrie mondiale ».

L’Irak, plus grand brûleur de gaz en torchère

La pollution provenant de puits en Irak, en Iran et au Koweït a également été analysée dans le cadre de l'étude britannique. Celle-ci s’est notamment focalisée sur l’Irak, relevant que selon les données de la Banque mondiale, ce pays est, après la Russie, celui qui brûle le plus de gaz en torchère au monde, « soit près de 18 milliards de mètres cubes par an ». Toujours selon la BBC, la plus grande source mondiale de torchage provient d'un gigantesque champ pétrolifère, Rumaila, géré par BP et Petrochina (compagnies de production et de distribution de pétrole et de gaz), et situé au sud de l'Irak, à une trentaine de kilomètres de la frontière avec le Koweït. Contactée par le média britannique, PetroChina a assuré cependant qu'elle travaille avec BP pour « soutenir la réhabilitation de Rumaila ».

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Les recherches de la BBC montrent par ailleurs qu’au Koweit, « la pollution d'origine humaine provient de torchères situées à 140 km de là, en Irak ». « Les gaz se propagent sur des centaines de kilomètres dans la région », note le rapport, indiquant qu’au nord du Koweit, le benzoapyrène, polluant cancérigène, est dix fois plus élevé que les normes de sécurité européennes.

Pronostic vital engagé

Le benzoapyrène, ainsi que le PM2,5, l'ozone et le NO2 provoquent des maladies, lorsqu’ils sont émis à des niveaux élevés, ou en cas d'exposition continue. Parmi ces pathologies, le cancer, l'asthme, des maladies cardiaques, et des accidents vasculaires cérébraux.

Les niveaux du PM2,5 atteignent dans certaines régions des pics horaires de 100 microgrammes par mètre cube, alors que la limite de sécurité recommandée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est de 5 microgrammes par mètre cube. Selon un chercheur de la Harvard T.H. Chan School of Public Health, Barrak Alahmad, cité par la BBC, les particules PM2,5 pénètrent dans la circulation sanguine des personnes qui les respirent et peuvent atteindre rapidement leurs organes. « À un certain point, le pronostic vital peut être engagé », a-t-il ajouté.

Les résultats de l’enquête ont également inquiété David R. Boyd, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme et l'environnement. Il a ainsi noté via la chaîne britannique que « les grandes compagnies pétrolières et les États du Moyen-Orient violent les droits humanitaires de millions de personnes en s’abstenant de s’attaquer à la pollution atmosphérique due aux combustibles fossiles ».

Selon le rapport d’enquête, le brûlage à la torche peut être évité et le gaz « capturé » et utilisé pour produire de l'électricité ou alimenter annuellement près de 20 millions de foyers européens par an. La Banque mondiale a affirmé dans ce cadre que si le coût initial de l'installation de la technologie nécessaire à cette fin est élevé (environ 100 milliards de dollars), le gaz pourrait cependant rapporter 16 milliards de dollars par an.

Alors que les Émirats arabes unis (EAU) accueillent jeudi à Dubaï la 28ème conférence sur le climat de l'ONU (COP 28), une enquête de BBC News a récemment mis en relief les dangers produits par certains polluants toxiques libérés lors du brûlage des gaz à la torche sur la santé de millions de personnes, notamment dans le royaume émirati, à Abou Dhabi, en Irak et au Koweit.La COP28,...

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