La Franco-Libanaise Vera El-Khoury Lacoeuilhe élue au conseil exécutif de l'Unesco

La Franco-Libanaise Véra El-Khoury Lacoeuilhe a été élue vendredi au poste-clé de présidente du conseil exécutif de l'Unesco, sous l'étiquette de la petite île caribéenne de Sainte-Lucie qui est représentée au sein de l'organisation onusienne par le milliardaire nigériano-libanais Gilbert Chaghoury, plusieurs fois inquiété par la justice. 

Mme El-Khoury Lacoeuilhe a obtenu 36 voix, contre 20 pour la Brésilienne Paula Alves de Souza - avec deux abstentions -, sur un total de 58 membres votant du conseil exécutif. Et ce, sachant que les candidats devaient obligatoirement représenter la région d'Amérique latine et Caraïbes, lors de ce scrutin.

Pour mémoire

Vera el-Khoury Lacoeuilhe, une diplomate chevronnée qui ambitionne de changer l’Unesco

Cette importante instance, qu'elle préside désormais, proposera l'an prochain aux Etats-membres le successeur de l'actuelle directrice générale de l'Unesco, la Française Audrey Azoulay, partante fin 2025.

"Je suis extrêmement touchée par cet honneur et cette reconnaissance", a commenté la candidate retenue, chaleureusement applaudie par le conseil exécutif. Après des semaines de campagne houleuse, "nous tournons une page, une page d'unité, de solidarité, de coopération entre nous tous", a poursuivi la candidate de Sainte-Lucie, qui avait postulé en 2017, sans succès, au poste de directrice générale, au nom du Liban.

Elue après des semaines de psychodrame

Son élection met un terme à plusieurs semaines de psychodrame au sein de l'Organisation onusienne pour l'éducation, la science et la culture. Refusant la candidature de Vera El-Khoury Lacoeuilhe, de nombreuses chancelleries avaient en effet soutenu celle de l'ancienne ministre argentine de la Justice Marcela Losardo. Mais elle avait été retirée en dernière minute mercredi après l'élection du très controversé Javier Milei à la présidence argentine, une candidate brésilienne rentrant alors en lice.

Plusieurs diplomates s'étaient indignés auprès de l'AFP de la candidature de Sainte-Lucie du fait de l'identité de son délégué permanent à l'Unesco, Gilbert Chagoury, milliardaire nigériano-libanais controversé. Si une plaque au musée du Louvre atteste de ses activités de mécénat, ce philanthrope, proche de l'ex-dictateur nigérian Sani Abacha, a été condamné en 2000 à Genève à une amende d'un million de francs suisses dans une affaire de blanchiment. 

La justice suisse a pris acte de "son engagement à restituer à la République fédérale (nigériane) le montant de 66 millions de dollars" (60,4 M EUR) selon un jugement disponible en ligne.

Il a également payé 1,8 million de dollars à la justice américaine en 2021 pour clore une enquête sur le financement illégal de campagnes électorales. M. Chagoury a fait fortune dans le pétrole, selon deux sources sécuritaires, quand l'Unesco lutte contre le réchauffement climatique.