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Nos Lecteurs ont la Parole

Fête du Drapeau... en privé

La journée est magnifique. Un ciel bleu à flocons cotonneux, la lumière inimitable du Liban et déjà, au loin, une ligne de montagnes enneigées. Une journée à flonflons, musique de fête à tambour et trompettes et vieilles chansons bravaches qui, depuis l’enfance, vous piquent bêtement les yeux.

Mais voilà que les « officiels » débarquent. Accueillis en triomphe par une fanfare militaire, sur un tapis rouge déroulé pour la circonstance, par d’autres « personnalités en vue », ils sont entourés d’une armée de « bodyguards » baraqués, jetant aux alentours des regards farouches à la Kevin Costner destinés à démasquer d’improbables tireurs embusqués sur les toits de cette bourgade tranquille…

Sur la tribune, de jeunes soldats en treillis militaires entonnent d’une voix étonnamment juste des chants patriotiques. Yeux noirs brillants de fierté et poings bruns massifs virils levés au ciel, ils soulèvent l’enthousiasme des présents qui battent des mains et reprennent à tue-tête les airs familiers.

Et l’on y croit… Surtout lorsqu’un drapeau géant frappé de ce vieux cèdre toujours vaillant est déployé dans le ciel, recouvrant toute la scène et flottant haut, très haut dans l’horizon de tous les espoirs, même les plus insensés…

C’est la fête du Drapeau, prélude à celle de l’indépendance.

Une cérémonie officielle ? Un événement solennel organisé par les autorités de l’État ? Un rendez-vous annuel réglementé, au millimètre près, par les services du protocole de la présidence de la République ?

Vous n’y êtes pas. Nous sommes dans une station de télévision privée. Devant l’impuissance des pouvoirs publics et l’absence de fête de l’Indépendance cette année, l’initiative a été prise d’y fêter le grand jour malgré tout, en pompe et avec les ors républicains disponibles.

Le secteur privé prenant le relais d’un État défaillant, les communautés et les associations prenant en charge l’État non providentiel et les « expats » assumant la responsabilité de la reconstruction et des services publics, ça on connaissait déjà.

La privatisation de la fête de l’Indépendance, ça, par contre, c’est nouveau.

« La nature a horreur du vide », disait déjà Aristote.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

La journée est magnifique. Un ciel bleu à flocons cotonneux, la lumière inimitable du Liban et déjà, au loin, une ligne de montagnes enneigées. Une journée à flonflons, musique de fête à tambour et trompettes et vieilles chansons bravaches qui, depuis l’enfance, vous piquent bêtement les yeux.Mais voilà que les « officiels » débarquent. Accueillis en triomphe par une...

commentaires (1)

Quel drapeau ?

Eleni Caridopoulou

18 h 00, le 24 novembre 2023

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Commentaires (1)

  • Quel drapeau ?

    Eleni Caridopoulou

    18 h 00, le 24 novembre 2023

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