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Moyen-Orient - ISRAËL-HAMAS

Accord pour une trêve Israël / Hamas et la libération d'otages : 5 choses à savoir

L'accord marquerait la première trêve dans la guerre. Israël affirme que 50 otages seraient libérés. Le Hamas indique qu'il est en échange de 150 prisonniers palestiniens. Mais, comme le montrent les précédentes négociations d'otages, la mise en œuvre de l'accord sera complexe.

À Tel Aviv, des manifestants brandissent des pancartes exigeant la libération des otages détenus dans la bande de Gaza après avoir été enlevés par le Hamas le 7 octobre, le 21 novembre 2023. Reuters / Amir Cohen

Le gouvernement israélien a approuvé mercredi un accord pour la libération de 50 femmes et enfants détenus en otage par Hamas à Gaza depuis le 7 octobre, en échange d'une pause de quatre jours dans les combats, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le mouvement islamiste annonce que les otages seront libérés en retour de la libération de 150 femmes et enfants palestiniens dans les prisons israéliennes.

Que savons-nous des détails de l'accord entre Israël et le Hamas ?

1. Trêve ou cessez-le-feu ?

La terminologie est significative. Le gouvernement israélien a approuvé une pause de quatre jours et a accepté un deal avec le Hamas pour la libération de 50 otages. Une déclaration, publiée via le Centre d'Information Palestinien, indique qu'en échange 150 femmes et enfants palestiniens seront libérés des prisons israéliennes.

Il s'agit d'une "trêve", une pause temporaire dans les hostilités, et non d'un cessez-le-feu. Nous avions de fortes indications dans ce sens dès mardi, lorsque le leader du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a déclaré qu'Israël et le Hamas étaient "proches d'un accord sur une trêve", utilisant le mot arabe "houdna", qui suggère une pause temporaire plutôt qu'un cessez-le-feu prolongé. Israël s'est constamment opposé à un cessez-le-feu, craignant que le Hamas ne l'utilise pour se réarmer.

Photo prise dans une position près de Sderot le long de la frontière israélienne avec la bande de Gaza. De la fumée s'échappe lors d'un bombardement israélien sur le territoire palestinien le 21 novembre 2023. Photo de Fadel Senna / AFP

2. Trois points clés de l'accord sur une trêve

La libération des otages et des prisonniers palestiniens : Selon un communiqué du Premier ministre israélien, 50 des quelque 230 otages encore détenus par le Hamas à Gaza depuis l'assaut du 7 octobre seront relâchés. Il s'agira de femmes et d'enfants, et il n'est pas question de libérer des soldats israéliens. Le Hamas indique que l'accord prévoit en échange la libération de 150 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Il semble que l'accord ait été conçu de manière à encourager la libération d'un plus grand nombre d'otages que les 50 otages initiaux, ce qui pourrait prolonger la pause dans les combats. Pour chaque tranche de 10 otages supplémentaires libérés, la pause serait prolongée d'un jour supplémentaire, selon un communiqué du bureau du Premier ministre israélien, sans mentionner la libération de prisonniers palestiniens en échange.

Des familles d'otages israéliens détenus à Gaza lors d'une manifestation devant le ministère de la Défense à Tel Aviv, le 21 novembre 2023. Photo Ahmad Gharabli / AFP

Un haut responsable américain a déclaré mardi aux journalistes que « la manière dont l'accord est structuré encourage grandement la libération de tout le monde », a rapporté BBC News.

Depuis le 7 octobre, le Hamas a libéré quatre otages : les citoyennes américaines Judith Raanan, 59 ans, et sa fille, Natalie Raanan, 17 ans, le 20 octobre, invoquant des « raisons humanitaires », et les Israéliennes Nurit Cooper, 79 ans, et Yocheved Lifshitz, 85 ans, le 23 octobre.

La branche armée du groupe palestinien Jihad islamique a annoncé mardi que l'un des otages israéliens qu'elle détenait était décédé. « Nous avions précédemment exprimé notre volonté de la libérer pour des raisons humanitaires, mais l'ennemi tergiversait et cela a conduit à sa mort », rapporte Reuters, citant les Brigades Al Qods sur sa chaîne Telegram.

Pause dans les combats : Avec 13 000 personnes tuées par les bombardements israéliens à Gaza depuis l'assaut du Hamas le 7 octobre, la pression a monté de la part des agences d'aide, de la communauté internationale et des acteurs régionaux pour une pause dans les combats. Des pans entiers de l'enclave densément peuplée, gouvernée par le Hamas, ont été aplatis. Environ deux tiers de ses 2,3 millions d'habitants se retrouvent sans abri, rapporte Reuters, citant les autorités de Gaza. Plus de 5 350 enfants palestiniens ont été tués, selon l'UNICEF.

Dans l'accord, une pause de quatre jours a été convenue. Il n'y aura pas de trafic aérien israélien dans le sud de Gaza pendant quatre jours, ainsi qu'une pause de six heures, de 10h00 à 16h00, heure locale, dans le nord de Gaza. Selon la correspondante de la BBC, Yolande Knell, l'accord permettra le passage en toute sécurité des personnes du nord au sud de Gaza, mais « il ne permettra pas aux centaines de milliers de Palestiniens déplacés du nord de rentrer chez eux ».

Les médias israéliens, dont la 12e chaîne, ont affirmé que la première libération des otages était attendue jeudi. Le Qatar, qui a négocié l'accord, a indiqué qu'il annoncerait le calendrier du début de l'accord dans les prochaines 24 heures.

Aide : Une aide urgente est nécessaire pour aider environ 1,7 million de personnes déplacées dans la bande de Gaza et quelque 30 000 qui ont été blessées depuis le 7 octobre, selon le ministère de la Santé de Gaza.

Après des semaines de bombardements intenses et de graves pénuries de carburant et de fournitures médicales, la plupart des hôpitaux de Gaza ont cessé de fonctionner. Selon le rapport du 18 novembre du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), 25 des 35 hôpitaux de la bande de Gaza sont hors service et 55 ambulances sont endommagées, rapporte l'AFP.

Un Palestinien blessé, Mohammed Wesam Qadora, du camp de réfugiés de Jabalia, arrive à l'hôpital Naser de Khan Younès après avoir été transféré de l'hôpital indonésien de la bande du sud de Gaza, le 21 novembre 2023. (Photo de Mohammed Abed / AFP)

Désormais, dans le cadre de cet accord, le médiateur Qatar a déclaré que des centaines de camions transportant de l'aide, des fournitures médicales et du carburant seraient autorisés à entrer à Gaza, rapporte BBC News.

En réaction à l'annonce de l'approbation de l'accord par le gouvernement israélien, le président américain Joe Biden a indiqué, dans un communiqué, que l'aide humanitaire convenue dans l'accord « allégerait les souffrances des familles palestiniennes innocentes à Gaza ».

3. Ce que nous enseignent les cas précédents de négociations israéliennes sur des otages avec le Hamas

Le précédent le plus notable en matière de négociation d'otages est le cas de Gilad Shalit, un soldat de l'armée israélienne, kidnappé en 2006 par le Hamas qui avait creusé des tunnels vers Israël. Après cinq ans de captivité, il a été libéré, marquant la première fois qu’un soldat israélien était rendu vivant depuis 1985. Il s’agissait du plus grand échange de prisonniers de l’histoire d’Israël, avec 1 027 prisonniers palestiniens libérés.

Parmi les personnes libérées, figurait Yahya Sinwar, actuel dirigeant du Hamas à Gaza. À l'époque, le président palestinien Mahmoud Abbas s'était adressé à une foule enthousiaste à Ramallah, qualifiant les anciens détenus de « combattants de la liberté ».

Mardi, le ministre israélien d'extrême droite Itamar Ben Gvir a cité la libération de Sinwar en échange de Gilad Shalit comme exemple d'un « échange de prisonniers qui s'est mal terminé », rapporte le Times of Israel.

Un homme passe devant des portraits d'otages israéliens sur un mur à Tel Aviv le 21 novembre 2023. Photo Ahmad Gharabli / AFP

4. Pourquoi les enjeux sont différents

Avec 230 otages retenus, le calcul du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de son cabinet de guerre est aussi complexe que dangereux. Après avoir insisté pendant des semaines sur la nécessité de mener une campagne militaire pour faire pression sur le Hamas afin qu'il libère les otages, il semble que le gouvernement ait changé d'avis.

Le chroniqueur du quotidien Haaretz, Amos Harel, estime que cela est dû « principalement au fait que le ministre de la Défense [Yoav] Gallant et le chef d'état-major de l'armée israélienne, Herzl Halevi, se sont rendu compte qu'il était impossible de se concentrer uniquement sur l'offensive militaire dans le nord de la bande de Gaza ».

5. Que va-t-il se passer ensuite ?

Une question clé demeure : si cet accord est exécuté avec succès, combien de temps durera-t-ile ? Et que se passera-t-il ensuite dans la campagne militaire israélienne ?

Le Premier ministre israélien a déclaré, au début de la guerre, que son objectif ultime était de « detruire » le Hamas et son réseau de tunnels. Mercredi, un communiqué du bureau du Premier ministre a réitéré son intention, à la suite de l'accord sur les otages, affirmant que le gouvernement israélien et son armée « poursuivront la guerre afin de rapatrier tous les otages, achever l'élimination du Hamas et garantir qu'il n’y aura pas de nouvelle menace pour l’État d’Israël venant de Gaza ».

Mardi, le Wall Street Journal a rapporté qu'une campagne militaire israélienne dans le sud de Gaza était toujours d'actualité. Le journal américain a ajouté que des avions de guerre israéliens ont largué des tracts sur le sud de Gaza ces derniers jours, encourageant les personnes qui y vivent à fuir vers Al-Mawasi pour créer une « zone humanitaire ».

« Certains responsables militaires israéliens reconnaissent qu'il serait impossible de rassembler deux millions d'habitants de Gaza à Al-Mawasi, qui est à peu près de la taille de l'aéroport LAX de Los Angeles », précise le journal.

Le gouvernement israélien a approuvé mercredi un accord pour la libération de 50 femmes et enfants détenus en otage par Hamas à Gaza depuis le 7 octobre, en échange d'une pause de quatre jours dans les combats, a déclaré le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Le mouvement islamiste annonce que les otages seront libérés en retour de la libération de 150 femmes et enfants...

commentaires (1)

Il serait intéressant de savoir de quels crimes sont accusés les femmes et enfants palestiniens qui vont être libérés. Intéressant aussi de savoir qu'en cinq semaines, il y a eu plus de morts à Gaza qu'en Ukraine en presque deux ans. Alors que l'Occident condamne la Russie et lui inflige des sanctions, que fait-il contre Israël , sinon poursuivre en jugement les personnes qui osent traiter Netanyahou de nazi? (!!!)

Politiquement incorrect(e)

11 h 42, le 22 novembre 2023

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Commentaires (1)

  • Il serait intéressant de savoir de quels crimes sont accusés les femmes et enfants palestiniens qui vont être libérés. Intéressant aussi de savoir qu'en cinq semaines, il y a eu plus de morts à Gaza qu'en Ukraine en presque deux ans. Alors que l'Occident condamne la Russie et lui inflige des sanctions, que fait-il contre Israël , sinon poursuivre en jugement les personnes qui osent traiter Netanyahou de nazi? (!!!)

    Politiquement incorrect(e)

    11 h 42, le 22 novembre 2023

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