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Nos Lecteurs ont la Parole

L’histoire, mon père, la Palestine et moi !

À Lina, mon amie, qui m’a demandé de lui raconter l’histoire…

Mon père me disait que, notre histoire, est un trésor précieux que nous devons conserver, défendre et préserver. Il me dessina l’histoire comme un amalgame d’expériences, de cultures, de connaissances, un ensemble d’instructions, de coutumes et d’actions, ou encore une composition d’agressions, de délits et d’invasions. Il me répéta qu’en humains responsables, nous devons assumer notre histoire et, qu’à la lecture de celle-ci, nous nous devons d’être équitables, justes et impartiales, dans nos opinions, nos analyses ou nos observations.

Dans l’éducation qu’il m’offrit, mon père m’enseigna l’objectivité, principe fondamental qui se référerait à la capacité de discerner, de percevoir et de juger l’histoire de manière intègre, sans être aucunement influencée par des représentations, des préjugés ou des émotions.

En me lisant l’histoire et me la rapportant objectivement et fidèlement, il m’amena à former mes propres impressions avec assurance, mes pensées et mes perceptions avec confiance, pour cheminer et évoluer dans la vie à laquelle il m’aurait initiée.

Mon père n’était pas un historien, mais un témoin qui se souvenait, et les souvenirs sont comme des illustrations, des épreuves et des reproductions d’un cycle passé que l’on garde enfoui au plus profond de sa mémoire, comme des souvenances, des commémorations et des résurgences, un temps certes passé, mais qui sera seul capable de dessiner l’avenir, d’esquisser la destinée.

L’histoire de la Palestine et celle d’un peuple dans l’abandon, en exode, en exil ou en prison…, il me les exposa avec une affirmation qui effaçait tout doute, une conviction qui dissipait toute dispersion, une assurance qui éliminait toute hésitation.

Mon père me raconta qu’à la fin de la Première Guerre mondiale, l’Empire ottoman s’effondra. La Société des nations confia à l’Empire britannique le mandat de la Palestine. En 1917, Arthur James Balfour, homme de l’Empire britannique, se croyant maître chez lui, choisit de formuler sa propre déclaration favorable au sionisme, un mouvement politique et national juif qui visait à établir un État juif en Palestine, soulignant une volonté pure et dure de fonder un « foyer national pour le peuple juif » en Palestine. Les dirigeants sionistes, notamment Chaim Weizmann, firent pression sur les alliés, en particulier l’Empire britannique, pour obtenir un soutien en échange de l’influence politique et financière des juifs sionistes. Tout s’achète, tout se marchande, tout se vend, à coups de rémunérations d’intérêts et de décorations, même la terre de Palestine…

Cette fameuse déclaration de Balfour eut des implications importantes pour la région, contribuant aux fondements politiques du mouvement sioniste et influençant le tracé ultérieur des frontières et des développements politiques en Palestine. Elle fut également source de discordes entre les communautés juive et arabe, contribuant aux conflits sur la terre de Palestine.

Des tensions entre Juifs et Arabes continuèrent de s’aggraver… Forte de la fameuse déclaration de Balfour, la migration juive du monde entier, ayant subi des atrocités en Europe centrale et orientale, continua d’affluer en Palestine, s’y étaler, s’y déployer, s’y prolonger pour s’élargir et s’agrandir, s’épanouir, sans sourciller, empiétant sur les droits des Palestiniens, usurpant leur autorité, écrasant leur dignité, broyant leur fierté et volant leur liberté… sur la terre de Palestine, par la force usurpée.

En 1947, les Nations unies paniquées, effrayées et tourmentées par une nouvelle parvenue insolente, effrontée et impertinente adoptèrent un plan de partage de la Palestine, prévoyant la création d’un État juif et d’un État arabe, avec Jérusalem sous administration internationale. Les Arabes épouvantés, apeurés et complètement déboussolés rejetèrent le canevas de tous les points brodés.

Mais déterminée, résolue et décidée, la petite survenue déclara son indépendance en 1948, sur la terre de Palestine !

Cela conduisit à une guerre féroce, un massacre impitoyable, au cours de laquelle des centaines de milliers de Palestiniens furent tués, chassés, expulsés, dépossédés, éloignés et exilés. La Nakba s’installait… Conquérante, envahissante, occupante, la petite gourmande élargit ses frontières : le Sinaï, la bande de Gaza, la Cisjordanie et le Golan, la vieille ville de Jérusalem, elle en fit une bouchée. Les guerres contre les Palestiniens persistèrent, se poursuivirent, se perpétuèrent devant le silence du monde entier.

Mais après ? Il y eut la guerre du Kippour, le sommet de camp David, le sommet de Madrid, les accords d’Oslo et toujours des déplacements, des migrations, des souffrances, des humiliations, des égarements, des aliénations pour tout un peuple violenté, souillé, enfermé dans une grande et froide prison ayant pour nom la terre de Palestine et toujours devant le mutisme du monde entier.

Et plus tard ? Plus tard, il y eut les intifadas ou les guerres des pierres, menées par des enfants et des adolescents vivant dans la répression, les châtiments et l’expiation. Pour se défendre, ils s’attaquèrent aux forces israéliennes en leur jetant des pierres et des engins explosifs improvisés. Ils leur bloquèrent les routes avec des pneus incendiés. Ils furent massacrés, exécutés, fusillés pour s’être révoltés, pour avoir clamé la liberté.

Les intifadas, c’est la révolution de toute une jeunesse palestinienne contre une autorité absolutiste et dominatrice. Des centaines d’enfants et d’adolescents, de jeunes, de femmes et des vieillards furent arrêtés et jetés en prison sans procès ! Des centaines d’autres furent tués assassinés au nom de la liberté de la Palestine… Toujours devant l’omerta du monde entier.

Et les enfants ont grandi. Et leur soif de liberté aussi. Et de intifada en intifada, le peuple de Palestiniens se dressait, se battait, se défendait jusqu’au dernier souffle, jusqu’au dernier cri, jusqu’au dernier soupir…

Et puis ? Et puis, le 7 octobre 2023 s’est levé sur Gaza sous blocus israélien. Les Palestiniens se sont soulevés aussi. Ils firent face à une guerre disproportionnée, sans merci… Plus de 11 000 victimes dont plus de 4 000 enfants. Sans répit, camps de réfugiés, hôpitaux, écoles, maisons furent bombardés. Des destructions, des écroulements, des dévastations, un cataclysme épouvantable, hallucinant, effroyable encerclèrent Gaza. Même les hôpitaux furent envahis et occupés, malades, femmes, enfants et vieillards, tout y passait sous la botte de la cruauté. Privés d’eau, d’électricité, de médicaments, de nourriture, de carburant, les Palestiniens subirent martyre, calvaire et souffrance.

Des condamnations, des châtiments, des damnations, la Palestine aurait tout vu durant des décennies d’occupation, victime de la vengeance d’une idéologie absolutiste se déverser sur un peuple qui réclame son identité, sa souveraineté, son indépendance et sa liberté.

Non, ils ne prendront pas la Palestine. La Palestine a appartenu, appartient et appartiendra aux Palestiniens, c’est l’histoire qui le dit en toute objectivité, moralité et impartialité.

Et je vous l’ai racontée, en toute intégrité, comme mon père me l’a enseignée !


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

À Lina, mon amie, qui m’a demandé de lui raconter l’histoire…Mon père me disait que, notre histoire, est un trésor précieux que nous devons conserver, défendre et préserver. Il me dessina l’histoire comme un amalgame d’expériences, de cultures, de connaissances, un ensemble d’instructions, de coutumes et d’actions, ou encore une composition d’agressions, de...

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Il fallait accepter deux états comme Chypre et la Corée

Eleni Caridopoulou

17 h 24, le 22 novembre 2023

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  • Il fallait accepter deux états comme Chypre et la Corée

    Eleni Caridopoulou

    17 h 24, le 22 novembre 2023

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