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Moyen-Orient - Guerre Hamas - Israël

Israël fouille l'hôpital al-Chifa à Gaza, malgré la présence de civils

Le gouvernement du Hamas a affirmé que les soldats israéliens avaient « détruit » plusieurs services de l'hôpital.

Un soldat Israélien à l'extérieur de l'hôpital Al-Shifa à côté de caisses de fournitures médicales que l'armée a déclaré avoir livrées au centre de santé lors de son opération à Al-Shifa dans la ville de Gaza. Photo des forces de défense israéliennes/AFP

L'armée israélienne a annoncé jeudi fouiller chaque bâtiment de l'hôpital al-Chifa, le plus grand de Gaza, au lendemain du raid mené dans ce site qu'elle présente comme un repaire du Hamas, malgré la présence de malades et de civils piégés par les combats.

Le gouvernement du Hamas a affirmé que les soldats israéliens avaient « détruit » plusieurs services de l'hôpital, un immense complexe situé dans l'ouest de la ville de Gaza, au coeur des combats qui font rage depuis des jours entre l'armée et les combattants islamistes. Israël a juré « d'anéantir » le Hamas, qui a pris le pouvoir dans la bande de Gaza en 2007, depuis l'attaque meurtrière qu'il a lancée sur le sol israélien le 7 octobre, et bombarde depuis sans répit le petit territoire palestinien assiégé.

L'armée israélienne, qui a lancé le 27 octobre des opérations terrestres, a pris le contrôle de bâtiments gouvernementaux, « vides » selon le Hamas, avant de lancer mercredi un raid dans l'hôpital al-Chifa, refuge pour des milliers de Palestiniens fuyant la guerre, qui a suscité des appels pressants à protéger les civils. Le Conseil de sécurité de l'ONU a appelé à des « pauses humanitaires urgentes et prolongées » dans la bande de Gaza. Sur X, l'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a estimé cette résolution « déconnectée de la réalité ». Israël a également annoncé jeudi la prise du port de Gaza, affirmant que ce petit port de pêche était utilisé par le Hamas comme centre d'entraînement « afin de planifier et d'exécuter des attaques terroristes navales ». L'activité du port est très limitée par le blocus qu'impose Israël à la bande de Gaza depuis 2007.

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L'armée a également confirmé à l'AFP que ses soldats étaient toujours déployés dans l'enceinte de l'hôpital al-Chifa, dans le même secteur, où se trouvent, selon l'ONU, environ 2.300 personnes, patients, soignants et civils déplacés par la guerre. Israël estime que cet hôpital abrite des infrastructures stratégiques du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, notamment dans des tunnels creusés sous le complexe, ce que dément le mouvement islamiste.

Depuis plusieurs jours, l'armée resserre son étau sur la ville de Gaza et plus particulièrement ses hôpitaux, accusant le Hamas de les utiliser comme des bases et de se servir des malades comme de « boucliers humains ». Jeudi, un responsable de l'armée a annoncé que les soldats procédaient « à la fouille de chaque étage, bâtiment après bâtiment alors que des centaines de patients et de membres du personnel médical se trouvent encore dans le complexe ».

Des « images relatives aux otages »

Des « images relatives aux otages », capturés lors de l'attaque du Hamas contre Israël, ont été trouvées sur des ordinateurs saisis au cours du raid et appartenant au mouvement islamiste, a ajouté ce responsable.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a affirmé que l'armée israélienne avait frappé plusieurs services de l'hôpital, « détruit le service de radiologie et bombardé le service des grands brûlés et des dialyses ». Le Croissant-Rouge palestinien a par ailleurs annoncé jeudi après-midi qu'une « violente attaque » était menée par des chars israéliens sur un autre hôpital de la ville de Gaza, Ahli Arab, et que celui-ci était « assiégé ».

En Israël, l'attaque lancée le 7 octobre par des commandos du Hamas depuis la bande de Gaza a fait environ 1.200 morts, essentiellement des civils tués ce jour-là, selon les autorités. Depuis l'attaque, 51 soldats ont été tués dans le territoire palestinien, selon l'armée israélienne. L'armée israélienne estime à environ 240 le nombre d'otages emmenés par le Hamas à Gaza. Les bombardements israéliens menés en représailles dans la bande de Gaza ont fait 11.500 morts, majoritairement des civils, parmi lesquels 4.710 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Selon le Hamas, plusieurs dizaines de personnes ont été tuées dans des frappes israéliennes sur Gaza pendant la nuit de mercredi à jeudi. Neuf civils ont péri dans une frappe sur une station-essence du camp de Nousseirat, dans le centre, où des dizaines de déplacés avaient trouvé refuge.

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A l'hôpital al-Chifa, « les bulldozers israéliens ont détruit en partie l'entrée sud » du complexe, « près de la maternité », déjà endommagée par des tirs d'obus de chars ces derniers jours, avait annoncé dans la nuit le ministère de la Santé du Hamas. L'armée israélienne affirme y avoir trouvé « des munitions, des armes et des équipements militaires » du Hamas, et a publié des images de ce qu'elle affirme être des armes, des grenades et d'autres équipements.

Le ministère de la Santé du Hamas a démenti les annonces israéliennes, affirmant « ne pas autoriser » la présence d'armes dans ses établissements. L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations des deux camps.

Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a demandé jeudi une enquête internationale pour vérifier les « allégations extrêmement graves » de violations du droit international, « quels que soient leurs auteurs ». Le président américain Joe Biden, soutien clé d'Israël, a appelé son allié à être « extrêmement prudent » dans la conduite de son opération à l'hôpital.

Libération « immédiate » des otages

En Israël, la pression s'accentue sur le Premier ministre Benjamin Netanyahu sur la question des otages. Une marche des proches des otages partis mardi de Tel-Aviv pour réclamer un accord sur leur libération, doit arriver vendredi à Jérusalem. Alors que des pourparlers se tiennent via une médiation du Qatar, Joe Biden s'est dit « relativement optimiste ».

Le chef de la diplomatie de l'Union européenne, Josep Borrell, a pour sa part demandé la « libération immédiate » des otages, lors d'une visite jeudi à Beeri, dans le sud d'Israël. Dans ce kibboutz dévasté où au moins 85 personnes ont été tuées par les commandos du Hamas et une trentaine d'autres prises en otage, il a appelé le gouvernement à « ne pas se laisser consumer par la rage ». Israël a jusqu'ici refusé tout cessez-le-feu sans libération préalable des otages.

Selon l'ONU, 1,65 des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza ont été déplacés par la guerre. Plusieurs centaines de milliers d'entre eux ont fui le nord, où les combats sont les plus intenses, vers le sud, près de la frontière égyptienne.

Depuis le 9 octobre, Israël a placé la bande de Gaza en état de siège complet, coupant les livraisons d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments, tandis que l'aide internationale arrive au compte-gouttes par camions depuis l'Egypte. Malgré une première livraison d'un peu plus de 23.000 litres de carburant mercredi, l'ONU a averti que ses opérations d'aide à Gaza étaient « au bord de l'effondrement ».

Le directeur de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a affirmé jeudi à Genève que les communications étaient à nouveau « totalement coupées » avec la bande de Gaza, faute de carburant. « Gaza souffre à nouveau d'une panne totale de communications, et (...) c'est parce qu'il n'y a pas de carburant », a déclaré Philippe Lazzarini.

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