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Politique - Éclairage

La prorogation du mandat de Joseph Aoun avance lentement, mais sûrement

Nabih Berry pourrait convoquer une séance parlementaire à la fin du mois si le gouvernement ne parvient pas à régler le dossier.

La prorogation du mandat de Joseph Aoun avance lentement, mais sûrement

Le chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun, devançant un groupe de soldats lors d'une cérémonie. Photo d'archives/AFP

Nagib Mikati serait-il tenté de battre le fer tant qu’il est chaud ? Le Conseil des ministres se réunira mardi à 9h30 au Sérail, pour la première fois depuis l’annonce, par le Hezbollah, qu'il donne son approbation au maintien du commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, à son poste. « Il y aura prorogation (du mandat du général Aoun) », tranche pour L’Orient-Le Jour le porte-parole du Hezbollah, Mohammad Afif Naboulsi. Au-delà de la volonté du parti chiite de préserver la stabilité de l’institution militaire en cette période où les tambours de la guerre battent au Liban-Sud, le feu vert du parti de Dieu permettra au Premier ministre sortant d’aller de l’avant dans ce dossier qu’il veut régler dans les plus brefs délais. Pour maintenir Joseph Aoun à la tête de l’armée, il bénéficie d’une large couverture chrétienne qui s’étend de Bkerké à Saïfi en passant par Meerab et Bnechaï, en plus du feu vert du Hezbollah. Va-t-il donc saisir l’occasion pour évoquer le dossier en dehors de l’ordre du jour ? Il n'est pas possible de trancher. Mais ce qui est sûr, c’est que cette option progresse lentement, mais sûrement, au grand dam de Gebran Bassil qui n’en finit pas d’accuser le chef de l’armée de tous les maux, de la « corruption » aux calculs présidentiels.

« Ce n’est pas dans les médias que ce genre de dossiers est réglé. Le travail se poursuit loin des projecteurs », confie à L’Orient-Le Jour une source proche du Sérail, comme pour balayer d’un revers de la main les informations relayées lundi dans la presse locale selon lesquelles le Conseil des ministres s’orienterait vers une décision de proroger le mandat du chef de l’armée. « On n’en est pas encore là », commente Ali Darwiche, ancien député de Tripoli proche du Premier ministre sortant. « Nagib Mikati pourrait bien soulever la question en Conseil des ministres afin de tâter le pouls des composantes du gouvernement », nuance-t-il toutefois, réduisant l’hypothétique démarche à un simple ballon d’essai dans la perspective de la prochaine phase. « Ce dossier exige en effet une entente élargie », explique M. Darwiche. 

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Il se fait l’écho du Premier ministre qui a tenu des propos allant dans le même sens devant une délégation de députés de l’opposition qu'il a reçue dimanche soir. « Nagib Mikati a dit converger avec nous sur la nécessité d’épargner à l’armée toute secousse en ces temps de guerre. Il est donc pour la prorogation du mandat de Joseph Aoun pour une durée de six mois », révèle à L’OLJ Bilal Hocheimi, député de l'opposition qui était présent à la réunion.

Partant, le maintien de Joseph Aoun à son poste pour quelques mois semble presque acquis. D’autant que le patriarche maronite, Béchara Raï, se range désormais clairement parmi ceux qui veulent épargner à l’institution militaire un saut inopportun dans l’inconnu. Le chef de l’Église maronite a réitéré cette position devant l’ambassadrice des États-Unis à Beyrouth, Dorothy Shea, qui s’est rendue lundi à Bkerké. « Le patriarche a une position claire : il faut élire un président de la République qui puisse nommer le nouveau commandant de l’armée. En attendant, il faut proroger le mandat de l’actuel chef », tranche Mgr Samir Mazloum, proche du patriarche Raï.

Berry : Rendez-vous fin novembre
Mais qui officialisera la décision ? Telle est la question à laquelle personne ne peut répondre à ce stade. Car Nagib Mikati ne veut pas se lancer sur cette piste sans en réunir toutes les conditions, à commencer par le consensus élargi. De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berry, continue de renvoyer la balle dans le camp du gouvernement. Il a exprimé cette position lundi devant une délégation parlementaire des Forces libanaises venue le convaincre d’ouvrir les portes de la Chambre pour voter la proposition de loi  (présentée par le parti) repoussant d’un an le départ à la retraite de tout chef de la troupe. « Il veut donner leur chance aux contacts actuellement en cours pour que la décision soit prise en Conseil des ministres », souligne Ghassan Hasbani, député FL de Beyrouth. Et Georges Adwan, numéro deux des FL, de confirmer depuis Aïn el-Tiné que « Nabih Berry a promis de convoquer fin novembre une séance. Et notre proposition de loi figurera à la tête de l’ordre du jour ». Il laisse ainsi entendre que son parti brisera son boycottage des réunions législatives tenues en période de vacance présidentielle, uniquement pour proroger le mandat de Joseph Aoun. 

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Bassil n’en démord pas
De toute évidence, cette dynamique politique est à même d’isoler encore plus le chef du Courant patriotique libre, qui veut tout faire pour barrer la voie de Baabda à un des plus sérieux candidats à la présidence de la République. Lâché par son plus grand allié, le Hezbollah, ainsi que par le chef des Marada (et candidat du tandem chiite à la présidentielle) Sleiman Frangié, Gebran Bassil n’en démord pas. Dans une vidéo postée dimanche sur les réseaux sociaux, il a tiré à boulets rouges sur Joseph Aoun, l’accusant de « corruption ». M. Bassil a réitéré son rejet de toute prorogation du mandat du patron de la troupe, appelant, de nouveau, à ce que l’officier le plus haut gradé (Pierre Saab, grec-catholique) assure l’intérim. Il s’est également montré pour une entente élargie autour des membres du conseil militaire (organe décisionnel de l’armée), dont le commandant. Ils seraient nommés à la faveur de décrets contresignés par les 24 membres du cabinet sortant. Toutes ces options n’auraient pas été discutées lors de la réunion poursuivie autour d’un déjeuner entre Gebran Bassil et Taymour Joumblatt, le chef du Parti socialiste progressiste. Ce dernier devrait s’entretenir mardi avec une délégation parlementaire FL pour discuter du dossier.

Nagib Mikati serait-il tenté de battre le fer tant qu’il est chaud ? Le Conseil des ministres se réunira mardi à 9h30 au Sérail, pour la première fois depuis l’annonce, par le Hezbollah, qu'il donne son approbation au maintien du commandant en chef de l’armée, Joseph Aoun, à son poste. « Il y aura prorogation (du mandat du général Aoun) », tranche pour...

commentaires (8)

Ce n'est pas du tout certain que la prorogation du mandat du general Joseph Aoun soit acquise. D'ailleurs, pourquoi ferait-on exception a la regle quand quelqu'un comme Abbas Ibrahim et bien d'autres sont alles en retraite? De toute facon, personne n'est irremplacable et c;est sur qu'il y a au sein de l'armee des personnes aussi cpmpetentes que le general Aoun.

Sami NAJJAR

19 h 28, le 14 novembre 2023

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Commentaires (8)

  • Ce n'est pas du tout certain que la prorogation du mandat du general Joseph Aoun soit acquise. D'ailleurs, pourquoi ferait-on exception a la regle quand quelqu'un comme Abbas Ibrahim et bien d'autres sont alles en retraite? De toute facon, personne n'est irremplacable et c;est sur qu'il y a au sein de l'armee des personnes aussi cpmpetentes que le general Aoun.

    Sami NAJJAR

    19 h 28, le 14 novembre 2023

  • Des clowns

    Abdallah Barakat

    17 h 01, le 14 novembre 2023

  • Independamment des avis des uns ou des autres, le President de la Republique, le Directeur de la Surete Generale, ont quitte leurs postes a la fin de leurs mandats. Pourquoi y aurait il une exception dans ce cas la ????

    Nader

    14 h 32, le 14 novembre 2023

  • OLJ, vos 600 caractères offerts aux abonnés pour commenter sont un PEU légers. On sait que le pays traverse une période de pauvreté mais tout le monde sait que l’écrit n’a de valeur que son contenu et par définition ne coûte pas plus cher à imprimer. Alors remettez les 1100 caractères à notre disposition pour que nos commentaires ne ressemblent plus à la tâche de nos dirigeants, bâclée, incompréhensible et inachevée. MERCI.

    Sissi zayyat

    12 h 52, le 14 novembre 2023

  • Jusqu’à nouvel ordre le seul qui a été sanctionné publiquement pour corruption n’est autre que celui qui ne cesse de lancer des accusations de corruption, sans aune preuve, pour achever ce qu’il a déjà fait, à savoir céder tout le pays au chaos pour espérer récolter les miettes. On le connaît pour l’avoir vu à l’œuvre pendant des années et les conséquences de sa corruption ne sont plus à prouver. Il n’y a qu’à voir l’état de tous les ministères qu’il a occupés. Il vient prêcher des convaincus sur sa sale besogne qu’il compte accomplir, qui a coûté cher depuis qu’il est apparu dans le paysage

    Sissi zayyat

    12 h 09, le 14 novembre 2023

  • Et il m’arrive parfois que des commentaires ne passent pas et qu’il faut réessayer à saisir à SOUMETTRE À MODÉRATION qui ne passe pas après trois essais puis j’abandonne.

    Mohamed Melhem

    08 h 56, le 14 novembre 2023

  • Vous ne pensez pas que 600 caractères pour un commentaire qui en principe peut être supérieur à 1000 caractères. Toutefois, tant qu’il y’a six cents caractères, j’écrirais : SANS COMMENTAIRE.

    Mohamed Melhem

    08 h 52, le 14 novembre 2023

  • Va-t-on arrêter de nous casser les oreilles avec les élucubrations incessantes de Mr Bassil? Il accuse de corruption le chef de l’armée! Non mais, il ne s’est plus regardé dans un miroir? Toute la république serait corrompue, dont il fait partie et aucun dossier n’a jamais été ouvert…on peut lui rétorquer qu’il devrait présenter un dossier ferme avec preuves à l’appui avant de lancer ces accusations et au point où se trouve le pays, il y a un minimum de décence et au moins préserver la seule institution sécuritaire qui tient encore debout !

    Saliba Nouhad

    02 h 39, le 14 novembre 2023

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