Des condoléances ont été organisées ce dimanche dans une salle dédié de la Mosquée de l'Imam al-Moujtaba, à Hadath (caza de Baabda) dans la banlieue de Beyrouth, pour honorer la mémoire des quatre victimes tuées le 5 novembre par une frappe israélienne au Liban-Sud.
Selon nos journalistes sur place, Lucile Wassermann et Mohammad Yassine, des centaines de personnes se sont rendues sur place pour présenter leurs condoléances à la famille des victimes, la sœur du journaliste Samir Ayoub, Samira Abdel Hassan Ayoub et ses trois petites-filles, Remas, Taline et Enas, âgées de 14, 12 et 10 ans. Le président du conseil exécutif du Hezbollah Hachem Safieddine était présent et a assuré que les « combattants de la résistance ne baisseront jamais les armes contre un ennemi « qui ne respecte rien », selon des extrait de son discours relayés dans les médias.
Le jour du drame, les quatre victimes se trouvaient dans une voiture qui suivait celle du journaliste. sur la route reliant les localités de Aïnata à Aïtaroun (caza de Bint Jbeil) au niveau du lieu-dit de Ghedmata. Mardi, des centaines d'habitants du village de Blida au Liban-Sud ont participé aux obsèques.
Forte émotion
Sur place, l’émotion était forte. Des débris du véhicule détruit et les effets personnels des victimes étaient disposés dans l'enceinte de la mosquée. Mara Farah, professeur au Collège Saint-Joseph - Sœurs des Saints-Cœurs, à Aïn-Ebel, où les petites étaient scolarisées, faisait partie des personnes venues se recueillir à Hadath, tout comme plusieurs élèves de l’école.
« C'était des filles très gentilles, très douces, timides. Elles étaient artistes... Tous les jours elles dessinaient des cœurs, elles étaient pleines d'amour. Les Libanais ne réalisent pas ce qui nous arrive. Nous avons perdu trois anges et personne ne réagit. Le reste du Liban continue à vivre comme si rien ne se passait », déplore-t-elle. L’enseignante livre ensuite son ressenti sur la situation devenue explosive pour le Liban, où déborde la guerre qui a éclaté le 7 octobre entre le Hamas et Israël. « On ne sait pas ce qui nous attend et comment on va continuer. On se sait pas combien de temps ça va durer... et surtout ce qui va se passer pour chacun de nos enfants », conclut-elle.
Il y a près de dix jours, lors de son premier discours depuis le début de la guerre, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait déclaré que si l'Etat hébreu ciblait les civils au Liban, son mouvement répondra en faisant de même côté israélien. Le parti chiite avait ensuite attaqué la localité israélienne de Kiryat Shmona, à la frontière. Depuis, les affrontements se succèdent et samedi, lors de sa deuxième allocution, Hassan Nasrallah, a affirmé que ses combattants avaient musclé leurs opérations contre Israël au cours de la semaine écoulée. Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant l'a rapidement mis en garde, affirmant que Beyrouth pourrait subir le même sort que Gaza si le Hezbollah entraînait le Liban dans une guerre.
Dommages collatéraux qui touchent hélas des innocents :(( Qu'elles reposent toutes en paix
14 h 20, le 13 novembre 2023