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Moyen-Orient - TOURISME

Bientôt un visa unique pour visiter les pays du CCG

Le projet vise à stimuler l’activité touristique dans le Golfe.

Bientôt un visa unique pour visiter les pays du CCG

Malgré la reprise du tourisme au Moyen-Orient, la région ayant dépassé de 15 % les chiffres de 2019 selon l'ONU, la guerre à Gaza plonge désormais le secteur dans un horizon incertain. Photos d'archives AFP

Les pays du Golfe vont désormais avoir leur espace Schengen, du moins pour les touristes. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a approuvé mercredi le projet d’un visa touristique unifié pour tous les États membres de l'organisation : l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït, Bahreïn et Oman. Le document sera disponible dès 2024-2025. Il fonctionnera d’une manière similaire au visa Schengen, qui autorise des séjours allant jusqu'à 90 jours dans l'un des 27 États membres de l'Union européenne pour des motifs touristiques ou professionnels, permettant en outre la libre circulation entre les pays concernés.

« Le visa touristique unifié du Golfe est un projet qui contribuera à faciliter et à rationaliser les mouvements des résidents et des touristes entre les six pays du CCG et aura, sans aucun doute, un effet positif sur les secteurs économique et touristique », a déclaré Jasem Mohamed Albudaiwi, le secrétaire général du CCG, lors de la réunion des ministres de l’Intérieur des six pays, à Mascate, qui a approuvé ce projet proposé sous l’impulsion de Riyad, Abou Dhabi et Manama.

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« Cette initiative fait partie intégrante de la stratégie touristique du CCG 2030, conçue pour accroître la contribution du secteur du tourisme au PIB (produit intérieur brut) grâce à une augmentation des voyages inter-CCG et à des taux d'occupation hôteliers élevés, transformant le CCG en une destination mondiale de premier plan pour les touristes régionaux et internationaux », avait déclaré en amont le ministre émirati de l'Économie, Abdallah ben Touq al-Marri, à l’agence de presse nationale WAM le 23 octobre.


Compétition accrue

Les monarchies pétrolières, en particulier l’Arabie saoudite, ont fait du tourisme un pilier de leur diversification économique, en préparation de l’ère post-hydrocarbures. Embarqués dans une compétition accrue pour attirer les investissements et travailleurs qualifiés étrangers, les pays du Golfe ont néanmoins intérêt à profiter de l’attrait, ponctuel ou inhérent, dégagé par chacun de leurs voisins. Alors qu’Oman attire déjà de nombreux visiteurs grâce à ses wadis aux eaux turquoise, que Dubaï fait partie des destinations préférées dans la région et que le Qatar a accueilli des supporteurs des quatre coins de la planète en hébergeant la dernière coupe du monde de la FIFA, l’Arabie saoudite, dont l’industrie touristique en est encore à ses balbutiements, a prévu un budget de 1 000 milliards de dollars pour développer le secteur d’ici à 2030. Le royaume saoudien devrait également accueillir la FIFA 2034, et il est en lice pour organiser l’Expo 2030.

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Le projet de visa unifié semble mettre de côté les tensions passées au sein du CCG, notamment vis-à-vis du Qatar. Alors que l’émirat gazier était accusé d’être proche de l’Iran et de financer des organisations terroristes – ce qu’il a toujours réfuté –, les EAU, suivis de l’Arabie saoudite, ont poussé en 2017 pour l’imposition d’un blocus contre Doha, auquel se sont joints Bahreïn et l’Égypte. Un embargo qui a finalement été levé sous la pression de Riyad en janvier 2021, lors du sommet de la réconciliation d’al-Ula. Mais les efforts de rapprochement ont été parfois laborieux, alors que Doha n’a cédé à aucune exigence du quartette arabe pour mettre fin au blocus. Ces derniers mois, le président émirati a pourtant rencontré l’émir qatari, tout comme le dauphin saoudien avant lui.


La menace iranienne

Alors que la guerre à Gaza continue de faire rage plus d’un mois après les attaques du Hamas en Israël le 7 octobre, les pays du Golfe doivent faire face à une menace iranienne qui montre le bout de sa puissance de frappe à travers ses différents supplétifs régionaux. Ne pouvant se tourner publiquement vers les États-Unis, soutien indéfectible d’Israël, ils sont poussés à se serrer les coudes au niveau régional. Depuis leur rapprochement scellé à Pékin en mars dernier, l’Arabie saoudite et l’Iran ont échangé à plusieurs reprises sur le conflit. Le Qatar pourrait en outre servir de tampon, alors qu’il agit comme médiateur pour libérer les otages détenus par le Hamas et d’autres factions palestiniennes, et entretient de bonnes relations avec Téhéran.

Si la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza plonge désormais le secteur touristique dans un horizon incertain, au cours du premier trimestre de cette année, le Moyen-Orient a enregistré un rétablissement significatif de son activité touristique, devenant ainsi la première région mondiale à surpasser de 15 % les chiffres de 2019, marquant ainsi un retour aux niveaux d'avant la pandémie de Covid-19, d'après l'Organisation mondiale du tourisme. 

Les pays du Golfe vont désormais avoir leur espace Schengen, du moins pour les touristes. Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a approuvé mercredi le projet d’un visa touristique unifié pour tous les États membres de l'organisation : l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Qatar, le Koweït, Bahreïn et Oman. Le document sera disponible dès 2024-2025. Il fonctionnera d’une...

commentaires (2)

Cet article tombe à point, à un moment où la synchronisation des prises de position de tous les pays du MO est souhaitée. Beaucoup d'informations et belle synthèse.

Massabki Alice

08 h 44, le 11 novembre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Cet article tombe à point, à un moment où la synchronisation des prises de position de tous les pays du MO est souhaitée. Beaucoup d'informations et belle synthèse.

    Massabki Alice

    08 h 44, le 11 novembre 2023

  • Bravo. Louable initiative.

    Mohamed Melhem

    06 h 56, le 11 novembre 2023

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