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Moyen-Orient - Guerre Hamas-Israël

D’une Beyrouth à l’autre, la tragédie en commun

Une petite Palestinienne née en août 2020 portait le nom de la capitale libanaise. Elle a été tuée le week-end dernier à Gaza.

D’une Beyrouth à l’autre, la tragédie en commun

La petite Beyrouth, pétillante comme la capitale libanaise dont elle porte le nom. Extrait d'une photo circulant sur les réseaux sociaux

Elle s’appelait Beyrouth. Sur une des photos circulant sur internet, la petite fille de trois ans arbore un large sourire. Ses yeux noirs sont pétillants et une folle chevelure de jais entoure son joli visage. Comme Beyrouth, la capitale libanaise, elle respirait la joie de vivre. Le week-end dernier, cette petite Palestinienne a été tuée par l’armée israélienne dans un bombardement au nord de Gaza, quelque vingt jours après le déclenchement de la guerre entre l’État hébreu et le Hamas.

Beyrouth était née le 7 août 2020, trois jours après la terrible explosion au port de la capitale libanaise qui avait détruit plusieurs quartiers et fait plus de 220 morts et des milliers de blessés. Les Libanais, sous le choc, avaient-ils fait attention au large soutien que leur avaient alors manifesté les Gazaouis ? Sur l’un des grands bâtiments de la ville avait été projeté le message suivant : « De Palestine au Liban, paix. » Une paix dont ni la Palestine ni le Liban ne jouissent jamais très longtemps.

La famille Abou Chamaleh, originaire de Jenine dans la bande de Gaza, décide de rendre un hommage tout particulier aux Libanais en souffrance en nommant leur fille Beyrouth. Nombreux sont les articles qui rapportent ce fait en août 2020, accompagnés de la photo d’un beau bébé brun.

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Trois ans plus tard, la petite Beyrouth et sa famille devaient à nouveau être confrontées à l’impensable dans leur Gaza natal. L’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023 contre Israël, faisant de nombreux morts et accompagnée d’une prise d’otages, déclenche sur la bande assiégée un déluge de feu meurtrier. Jusqu’à présent, l’offensive israélienne sur Gaza a fait près de 8 800 morts, dont plus de 3 600 enfants.

Ce sont des internautes libanais qui ont décelé le nom de la petite Beyrouth Abou Chamaleh dans l’une des funestes listes de tués du nord de Gaza, pilonné par les avions israéliens sans relâche. Pas d'indication sur quels autres membres de sa famille auraient été tués ou blessés. « Elle s’appelait Beyrouth et elle n’avait que trois ans », a ainsi posté sur X (ex-Twitter) Élias Khoury, partageant la liste sur laquelle apparaît le nom de la petite. « La souffrance est là, elle est la même dans toutes nos villes arabes », commente @_sarahbey sur X, à propos de la disparition de la petite Palestinienne. « Cette petite fille s’appelait Beyrouth Abou Chamaleh… Son nom était Beyrouth car elle était née après l’explosion du 4 août… Beyrouth a été tuée par Israël », écrit sur X notre consœur d’al-Jazeera Carmen Joukhadar, hospitalisée après un bombardement israélien sur un groupe de journalistes au Liban-Sud le 13 octobre dernier, qui avait tué l’un d’eux, Issam Abdallah.

Avec la mort de la petite Beyrouth, c’est un autre traumatisme qui se réveille dans un pays sur lequel plane une fois de plus le spectre de la guerre… venant de Gaza. D’une tragédie à l’autre.

Elle s’appelait Beyrouth. Sur une des photos circulant sur internet, la petite fille de trois ans arbore un large sourire. Ses yeux noirs sont pétillants et une folle chevelure de jais entoure son joli visage. Comme Beyrouth, la capitale libanaise, elle respirait la joie de vivre. Le week-end dernier, cette petite Palestinienne a été tuée par l’armée israélienne dans un bombardement au...
commentaires (4)

“je m’appelle Beyrouth,” chantait Fairouz…..

Hacker Marilyn

03 h 15, le 05 novembre 2023

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Commentaires (4)

  • “je m’appelle Beyrouth,” chantait Fairouz…..

    Hacker Marilyn

    03 h 15, le 05 novembre 2023

  • Au nom de qui et de quoi se donne t-on le droit d’assainir l’innocence? Cela ne date malheureusement pas d’hier, nous n’oublierons jamais tous les enfants libanais ou ceux à naître sacrifiés ni tous les autres dans tous les pays où ces assassins ont mené leurs guerre pour simplement exister. Pourquoi personne n’a le courage de mettre fin à cette barbarie qui ne cesse de monter et qui n’a plus de limites puisque les fossoyeurs de l’humanité ne sont pas inquiétés. On laisse faire partout où ils décident de tuer au nom du sacro-saint realpolitik. Nous n’avons plus de larmes et bientôt la réalité deviendra un récit comme un autre. Allons nous finir par nous habituer à tout, même à l’innommable?

    Sissi zayyat

    15 h 24, le 04 novembre 2023

  • C'est le même sort tragique partout où il y a la guerre. Paix à son âme (innocente) mais pourquoi toujours se focaliser sur les Arabes et leur pseudo cause? Ces gens là n'apportent que des malheurs au monde (on l'a vu et on le voit au Liban). L'Orient-Le Jour devrait revenir à une ligne éditoriale plus "nationale" plutôt que de faire des courbettes aux Arabes

    Benjamin Le Biavant

    15 h 04, le 04 novembre 2023

  • C'est le même sort tragique que ce soit Beyrouth, Gaza, Damas, Bagdad, Sanaa ...

    Eva Eshak

    12 h 42, le 04 novembre 2023

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