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Nos Lecteurs ont la Parole

En se souvenant de Nietzsche

Bizarre, mais ces jours-ci je ne cesse de penser à la déclaration effarante faite par le philosophe allemand Nietzsche, que « Dieu est mort ».

C’était en l’an 1882, dans son œuvre Le gai savoir, puis encore une fois dans Ainsi parlait Zarathoustra. Mais ce qui est plus intéressant, c’est la suite du texte dans lequel le philosophe dit : « C’est nous qui l’avons tué ! Comment nous consoler, nous les meurtriers des meurtriers. Ce que le monde a possédé jusqu’à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous notre couteau. »

Des phrases qui sont si expressives, significatives et évocatrices de nos temps, où l’on assiste à l’extermination d’un peuple sous le silence, l’indifférence, la bassesse et l’infamie des dirigeants de la majorité des grandes nations.

Devant cette situation abjecte, je m’insurge, je refuse, je proteste, je dis non à ces crimes.

Comme le monde est dénudé de son humanisme. D’ailleurs depuis des siècles et des siècles, le mal ne cesse de prendre le dessus à cause des « intérêts » des grandes nations. Où en sommes-nous avec les valeurs humaines, où en sommes-nous avec notre foi, si cette dernière existe toujours.

Que de peine aussi, de voir certains ténors des droits de l’homme, qui ne sympathisent toujours pas avec la souffrance et l’affliction du peuple palestinien, à cause de la politique erronée du passé de certains de leurs dirigeants.

Penser qu’être muet devant la sauvagerie et le barbarisme commis contre les innocents vous épargne, vous êtes fautifs, car cela fera de vous des complices au crime. Ne pas dénoncer la violence, c’est encourager l’injustice, c’est aussi réconforter et exhorter le bourreau. Les pages de l’histoire sont là pour le confirmer.

Le génocide arménien impuni a donné main libre au Führer qui a dit « qui après tout parle aujourd’hui de l’annihilation des Arméniens » pour faire de même avec le peuple juif, car le génocide arménien est passé sans châtiments et réparations.

Le monde est déboussolé, l’Occident ne représente plus ce qu’il avait de différent du monde en tant que protecteur des droits de l’homme.

Récemment le monde a été témoin de l’occupation illégale de l’enclave arménienne du Haut-Karabagh par les forces azéries, et tout cela sous le silence funeste des grandes nations, car pour eux le sang des Arméniens était moins pesant que le pétrole azéri. Maintenant c’est le sang du palestinien qui pèse moins que l’argent et l’influence du lobby juif mondial, et voilà que nous assistons au génocide d’un peuple sans aucune intervention pour un cessez-le-feu.

Le mal a pris le dessus. Vers qui se tourner, à qui se complaindre ?

Le monde plonge dans un précipice de ténèbres qui va certainement nous conduire tôt ou tard à la fin de l’humanité au sens vrai du mot.

Réveillez-vous s’il y a hélas toujours de l’altruisme et de l’humanisme en vous.

Ayez le courage de dire non à l’injustice et à la cruauté. C’est nous qui devons faire la différence, autrement où et vers qui se tourner, car les grandes nations n’éprouvent aucun intérêt à freiner le bourreau. Cela demande beaucoup de courage. Si on n’essaye pas d’arrêter cette iniquité mondiale, un jour sera peut-être notre tour, et, hélas, ce sera trop tard.

La violence n’a jamais été la solution à un problème, la preuve en est le monde injuste où nous vivons.

Je termine en répondant à Nietzsche que Dieu n’est pas mort, mais la conscience en nous est en train de suffoquer, et malheureusement notre indifférence et notre grand mutisme devant les injustices font de nous des complices, et comme Nietzsche a dit « nos mains trempées dans le sang, et voilà que nous sommes les meurtriers des meurtriers ».

Dr Vartkès ARZOUMANIAN

Abou Dhabi

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Bizarre, mais ces jours-ci je ne cesse de penser à la déclaration effarante faite par le philosophe allemand Nietzsche, que « Dieu est mort ». C’était en l’an 1882, dans son œuvre Le gai savoir, puis encore une fois dans Ainsi parlait Zarathoustra. Mais ce qui est plus intéressant, c’est la suite du texte dans lequel le philosophe dit : « C’est nous qui...

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