Avec « Awal Kelmi », Zef ne dit pas son dernier mot

Il a fait ses premiers pas dans le monde de la musique en 2019, mais voilà qu’il dit son premier mot. Zef, de son vrai nom Joseph Abboud, vient justement de sortir son album numéro 1 intitulé Awal Kelmi, qu’il estime être son « tout premier message au monde », et qui définit à travers 5 chansons et 5 clips tous les contours de son univers musical. « À l’heure des chansons rapides qui ont pour but de se répandre sur les réseaux sociaux, dit-il, je fais partie de ceux qui croient qu’il est nécessaire pour un artiste de clarifier son image musicale, et une chanson ne suffit pas. »

Cet univers, le jeune chanteur et musicien de 28 ans peine à le définir, d’autant plus que ses inspirations musicales mêlent l’arabe, le français, le rock, le jazz, l’alternatif et le baladi. « Ma musique est pop, confirme Zef, mais c’est ce qu’on appelle parfois de la musique alternative, qui est de plus en plus en vogue et qui devient vraiment populaire. Mes mélodies sont très basiques, et les arrangements toujours agréables, avec des mots du quotidien et des petites choses qu’on ne remarque pas. »

Perfectionniste à souhait, Zef trouve un confort dans l’écriture et la composition de ses propres titres, et met à profit ses talents d’illustrateur et de monteur vidéo pour tout faire. Avec le soutien du producteur Sleiman Demian, il produit ses chansons et ce premier album dont l’idée a germé il y a 2 ans. « Je sens que les idées atterrissent comme venues de nulle part. Je suis prêt à m’exprimer sans filtre sur tous les sujets qui me viennent à l’esprit », assure le chanteur.

Sur l’un des titres de l’album, Zef aborde le sujet d’une relation amoureuse avec une personne narcissique et toxique. Avec le lead single, intitulé  Awal Kelmi, il exprime sa fascination pour la phrase « Je t’aime ». « Il existe tellement de chansons d’amour dans le monde et, au final, ce “Bhebik” est le seul mot qui compte », explique-t-il. Sur les images du clip, signé Élie Fahed et tourné dans les studios emblématiques de Télé Liban, Zef vit dans le Beyrouth de l’année 2078. Rien du passé ne subsiste, mis à part ce studio, et la phrase « Je t’aime » a été supprimée, faute d’usage. Mais le chanteur, craignant la fin du monde avant d’avoir exprimé ses sentiments à sa bien-aimée, incarnée par l’actrice Stéphanie Atala, renoue avec. « Quand Élie Fahed m’a parlé de Télé Liban, j’ai été conquis. C’est un lieu tellement vintage et si précieux dans le paysage médiatique libanais. Steph était évidemment de la partie car on a adoré l’idée, et notre complicité a rendu le clip plus vrai et plus authentique. »

Confidences

La relation du chanteur et de l’actrice n’est plus un secret, les deux tourtereaux s’affichant souvent ensemble sur les réseaux sociaux, avec toujours un brin d’humour, lorsqu’elle le surnomme publiquement « Sunshine » ou simplement « Boyfriend ». « Stéphanie et moi on se connaissait depuis de nombreuses années, mais c’est comme si nos vies se construisaient en parallèle, raconte l’interprète de Chi Nhar. Elle s’est arrêtée avec ses amis et nous a tous pris en photo. Quand elle m’a tagué sur les réseaux sociaux, nous nous sommes connectés. Jusqu’au jour où on m’a demandé de passer le casting d’une série intitulée Les Confessions d’une Fashionista. J’ai d’abord raté mon audition, avant de découvrir que Stéphanie faisait partie du casting. Je me suis dit qu’il fallait tout faire pour décrocher ce rôle et me rapprocher d’elle. Nous avons joué les rôles de deux époux et c’est sur ce tournage que tout a commencé. »

L’actrice Stéphanie Atala et le chanteur Zef, un duo qui marche aussi dans la vie. Photo tirée du compte Instagram @zefmusic

Inspiré des détails de leur histoire, de petits moments anodins qui se sont effectivement passés, Zef crée le titre  El Bekl, qu’il chante avec Stéphanie, et qui cumule 14 millions de vues sur la toile. La chanson confirme l’artiste dans ce registre pop qu’il présente, notamment après le titre engagé Lech Baddi Eb’a, et une participation en direct au spectacle Shine on Lebanon, dans le cadre du Festival de Baalbeck.

Son public grandit au Liban et dans les pays arabes. À l’heure où la notoriété de Stéphanie Atala explose dans le monde arabe avec la série Crystal, véritable phénomène médiatique, Zef, lui, se réjouit : « Stéphanie, tout le monde l’adore et elle le mérite car c’est une personne qui a été honnête avec le public dès le premier jour. Notre relation n’a en aucune façon été affectée par ce succès qui a transformé sa carrière. Nous avons gagné en maturité et nous partageons des valeurs communes. C’est essentiel. » L’actrice pourrait même rejoindre son complice dans son périple musical, puisque Zef prendra la route à partir de janvier 2024 dans le cadre d’une tournée qui, si tout se passe bien, l’emmènera du Liban jusqu’en Égypte, en passant par la Jordanie, Chypre, la Turquie et les Émirats arabes unis. « J’étais surpris de savoir que ma musique dépasse les frontières, et que je suis suivi sur les réseaux sociaux dans tous ces pays, affirme Zef. J’ai hâte d’aller à la rencontre de ce public avec ce premier album. »