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Économie - Guerre Hamas-Israël

Les habitants du Liban-Sud et de la Békaa louent en masse dans les régions « sûres »

Le Kesrouan, Jbeil et Batroun sont de plus en plus sollicités, contrairement à Aley, Baabda ou Beyrouth.

Les habitants du Liban-Sud et de la Békaa louent en masse dans les régions « sûres »

Un bloc résidentiel à Adonis Kesrouan. Photo P.H.B.

Les événements sécuritaires provoqués par le débordement de la guerre entre le Hamas et Israël à la frontière avec le Liban ont bien fait exploser les locations de logements dans le Chouf, le Metn et le Mont-Liban, selon le président du syndicat des agents immobilier (le REAL), Walid Moussa. Les locataires sont dans leur très grande majorité des habitants du Liban-Sud, mais aussi de la Békaa, à l'intérieur ou proches des zones d’influence du Hezbollah. « Le mouvement s’est enclenché deux ou trois jours après le début du conflit, lorsque les premiers échanges de tirs ont eu lieu à la frontière », a-t-il expliqué.

« Le Kesrouan, Jbeil et Batroun sont également de plus en plus sollicités, tandis que Aley, Baabda qui sont traversées par la route de Damas, principal axe routier reliant Beyrouth à la plaine de la Békaa, le sont moins », confirme Walid Moussa. Un entrepreneur qui est en train de terminer deux blocs résidentiels dans le Metn, mais qui souhaite garder l’anonymat, souligne avoir mis en location la totalité des appartements disponibles « en une semaine ».

Selon le syndicaliste, Beyrouth est « moins prisée parce que les prix sont à la base plus élevés qu’ailleurs et que les locataires qui quittent le Sud et la Békaa ne la considèrent pas comme une zone qui restera sûre si la situation venait à dégénérer. Au-delà de Batroun, qui se situe aux portes du Liban-Nord, la demande baisse, en raison de la distance, mais aussi du fait que certaines parties du Liban-Nord sont aussi considérées comme des zones à risque, du fait de leur proximité avec la poreuse frontière entre le Liban et la Syrie.

Les prix augmentent

Contacté, le porte-parole de la société More Than a Bed, qui gère près d’une centaine d’appartements loués via la plateforme AirBnB principalement à Beyrouth, confirme le verdict. « Les locataires qui fuient les zones à risque privilégient la montagne parce qu’ils veulent éloigner le plus possible leur famille des zones où ils risqueraient même d’entendre des bombardements au loin ou des avions de chasse passer dans le ciel », explique-t-il. Il confirme que la guerre a porté un coup dur au marché de la location à Beyrouth, et que ce phénomène s’est aggravé avec la décision de plusieurs ambassades d’appeler leurs ressortissants à quitter le Liban.

Dans les régions convoitées, en revanche, les prix augmentent, et les propriétaires demandent le paiement de plusieurs mois d’avance à la signature. « Ça peut aller jusqu’à un an d’avance pour des prix multipliés par deux », précise Walid Moussa, avant de relativiser cette tendance. « Il s’agit pour la plupart d’appartements excentrés en montagne, qui sont très demandés l’été mais beaucoup moins le reste de l’année. Les contrats signés sont généralement de courte durée (saisonniers), et les propriétaires ne demandent qu’un mois d’avance », explique-t-il encore. De fait, pour une même surface et un état similaire, un appartement a tendance à être moitié moins cher à la montagne que dans Beyrouth et sa périphérie (hors saison estivale pendant laquelle le Liban est pris d’assaut par la diaspora et les touristes).

Pour le syndicaliste, les propriétaires augmentent les prix et sont moins flexibles sur les conditions de paiement pour se prémunir contre toute éventualité. « Certains propriétaires ont peur de voir les locataires arrêter de payer si leur situation financière se dégrade, et de se retrouver ainsi sans moyen légal de récupérer leur bien, vu les dysfonctionnements des institutions au Liban. D’autres craignent que les locataires investissent un logement, le dégradent, et repartent au bout de deux semaines si la situation se calme », explique Walid Moussa. Le porte-parole de More Than A Bed acquiesce. « Certains propriétaires s’engagent à rembourser la différence si le locataire décidait de rentrer plus tôt, si la situation le permet ».
Il n’existe aucune base fiable de données sur le marché de la location au Liban.

Les événements sécuritaires provoqués par le débordement de la guerre entre le Hamas et Israël à la frontière avec le Liban ont bien fait exploser les locations de logements dans le Chouf, le Metn et le Mont-Liban, selon le président du syndicat des agents immobilier (le REAL), Walid Moussa. Les locataires sont dans leur très grande majorité des habitants du Liban-Sud, mais aussi de la...

commentaires (1)

Je suis étonné par un tel article. Les habitants du sud ont maintes fois déclarés et plus récemment dans votre journal, qu’ils étaient prêts à mourrir pour le Sayed. Alors pourquoi préparer la fuite, il faut plutôt organiser La Défense contre l’ennemi

Lecteur excédé par la censure

09 h 55, le 22 octobre 2023

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Commentaires (1)

  • Je suis étonné par un tel article. Les habitants du sud ont maintes fois déclarés et plus récemment dans votre journal, qu’ils étaient prêts à mourrir pour le Sayed. Alors pourquoi préparer la fuite, il faut plutôt organiser La Défense contre l’ennemi

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 55, le 22 octobre 2023

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