Le gouvernement du Canada a appelé ses ressortissants au Liban à « envisager de quitter le pays » tant que des vols commerciaux restent disponibles. L’avertissement a été publié sur le site gouvernemental de conseils aux voyageurs du Canada. Le pays accueille une importante diaspora libanaise.
Quelques minutes plus tard, la compagnie aérienne helvétique Swiss annonçait, dans un communiqué, suspendre ses liaisons vers Beyrouth jusqu'au 28 octobre « en raison de la situation au Proche-Orient et des tensions à la frontière entre Israël et le Liban », a indiqué .
Il y a quelques jours, la Lufthansa et Eurowings avaient annoncé la suspension de leurs liaisons avec Beyrouth.
« Attention aux Canadiens au Liban, vous devriez envisager de partir tant que des options commerciales sont disponibles », a écrit le gouvernement canadien sur sa page X destinée à donner des conseils aux Canadiens qui vivent et voyagent à l’étranger.
Sur son site officiel, le gouvernement demande aux Canadiens d'éviter « tout voyage non essentiel au Liban en raison de la situation sécuritaire imprévisible, du risque accru d’attentats terroristes et du conflit armé avec Israël ». « Si le conflit armé s'intensifie, les moyens commerciaux pour quitter le pays pourraient être affectés, ajoute le gouvernement. La capacité du gouvernement du Canada à fournir des services consulaires pendant un conflit actif, y compris l'évacuation des citoyens, peut être limitée. »
« Après un examen approfondi de la situation au Liban, nous avons décidé de suspendre nos liaisons aller-retour entre la Suisse et Beyrouth, une extension du conflit ne pouvant être exclue à l'heure actuelle », explique, de son côté, Swiss. Quatre vols sont ainsi supprimés, les 17, 19, 24 et 26 octobre entre Zurich et la capitale libanaise. Swiss souligne qu'elle fait appel à des experts pour jauger des risques et que la reprise des vols entre Zurich et Beyrouth dépendra de « l'actualité géopolitique ».
Contacté par L’Orient-Le Jour, le président de l’association des agences de voyage et de tourisme au Liban, Jean Abboud, a indiqué que les craintes d’un débordement au Liban de la guerre entre le Hamas et Israël avaient bien impacté le trafic à l’Aéroport international de Beyrouth. Il évoque une baisse de près de 23 % des arrivées sur la période allant du 10 au 15 octobre, comparée à la même période il y un an.
Isoler un pays en suspendant les vols internationaux, c'est planter le dernier clou dans le cercueil qu'est devenu ce pauvre Liban.
14 h 57, le 17 octobre 2023