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Moyen-Orient - Conflit

L'Iran appelle les "pays musulmans" à l'unité face à Israël

Téhéran a proposé d'accueillir une réunion d'urgence de l'Organisation de coopération islamique, dont la vocation est de promouvoir la coopération entre 57 pays.

Le président iranien Ebrahim Raïssi. Photo ATTA KENARE/AFP

L'Iran appelle les "pays musulmans et arabes" à faire front commun contre Israël alors que les dirigeants occidentaux, Joe Biden en tête, avertissent Téhéran de "faire attention" à ne pas étendre au delà de Gaza la guerre, qui a déja fait des milliers de morts. 

La République islamique se retrouve au centre de toutes les attentions pour son appui sans réserve au Hamas, le mouvement islamiste palestinien qu'il soutient depuis des années. Après avoir salué "le succès" de l'attaque lancée samedi sur le territoire israélien, la plus meurtrière depuis la création d’Israël il y a 75 ans, Téhéran cherche à organiser une mobilisation internationale contre les raids aériens israéliens menés en représailles sur Gaza.

Le président Ebrahim Raïssi a appelé les "pays musulmans et arabes" à "se coordonner" pour "stopper les crimes" d'Israël. "La République islamique va essayer de mettre sur pied cette coordination aussi vite que possible en contactant les dirigeants des pays musulmans", a-t-il ajouté, selon la présidence.

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Le président Raïssi s'est ainsi entretenu mercredi soir avec le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane et le président syrien Bachar el-Assad. Il a également dépêché le ministre des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, en Irak jeudi et au Liban vendredi, selon des médias iraniens et libanais.

Téhéran a en outre proposé d'accueillir une réunion d'urgence de l'Organisation de coopération islamique (OCI), dont la vocation est de promouvoir la coopération entre 57 pays.

"Signe de défaite"

Jusqu'à présent, aucune décision n'a été annoncée sur cette proposition ou sur d'autres initiatives concrètes en soutien aux Palestiniens.

N'étant pas un pays arabe, l'Iran ne fait pas partie des principales organisations du Moyen-Orient, comme la Ligue arabe qui s'est réunie mercredi au Caire.

La République islamique donne traditionnellement une dimension religieuse à la défense de la cause palestinienne, qui est devenue l'un des piliers de sa diplomatie depuis la révolution de 1979, en parallèle à sa volonté de voir disparaître Israël, dont elle ne reconnait pas l'existence.

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Le président Raïssi a accusé jeudi Israël "de faire tomber les bombes sur le peuple sans défense" de Gaza "parce qu'il ne peut pas vaincre les combattants palestiniens".  "Ces actes du régime sioniste ne sont pas un signe de victoire, mais de défaite", a-t-il ajouté au cours d'un discours à Chiraz (sud). Dans son entretien téléphonique avec le président Assad, il a fustigé "la poursuite du génocide des Palestiniens".

La presse officielle iranienne affichait jeudi en une des images des destructions provoquées par les bombardements israéliens qui ont fait plus de 1.350 morts à Gaza. Elle ne revenait pas sur les conditions dans lesquelles plus de 1.200 personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées dans les attaques du Hamas en Israël selon les autorités.

"Faites attention"

Prudents vis-à-vis de l'Iran depuis samedi, les Occidentaux ont haussé le ton en le mettant en garde contre une extension du conflit. 

Le président américain Joe Biden a ainsi déclaré mercredi qu'il avait "signalé clairement aux Iraniens: faites attention".

Washington craint en particulier l'ouverture d'un second front au nord d'Israël à la frontière avec le Liban, si le Hezbollah, allié du Hamas et soutenu par l'Iran, décidait d'intervenir massivement.

Au cours de son entretien avec M. Raïssi, le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane a affirmé que Riyad communiquait "avec toutes les parties internationales et régionales pour mettre fin à l'escalade en cours".

Cet objectif est également celui qu'affirment suivre le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a proposé sa médiation, ou des pays comme l'Egypte, voisine de la bande de Gaza.

Mardi, l'ayatollah Ali Khamenei, plus haute autorité d'Iran, avait nié l'implication de son pays dans l'offensive du Hamas, tout en réaffirmant son soutien. 

"Nous n'avons jusqu'à présent pas de preuves tangibles que l'Iran a soutenu concrètement cette attaque lâche du Hamas", a déclaré jeudi le chancelier allemand Olaf Scholz.  "Mais il est clair pour nous que sans le soutien iranien de ces dernières années, le Hamas n'aurait pas été en mesure de lancer des attaques sans précédent sur le territoire israélien", a-t-il ajouté.

L'Iran appelle les "pays musulmans et arabes" à faire front commun contre Israël alors que les dirigeants occidentaux, Joe Biden en tête, avertissent Téhéran de "faire attention" à ne pas étendre au delà de Gaza la guerre, qui a déja fait des milliers de morts. 

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