Malgré le devoir de réserve que s'impose généralement tout responsable sécuritaire, le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, s'est vu contraint de répondre, pour la deuxième fois en quelques jours, aux attaques verbales ciblant sa personne et la troupe. Des attaques menées par le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, qui ne rate aucune occasion pour s'en prendre au chef de l'armée sur fond de bataille présidentielle.
Dans un discours prononcé jeudi à l'occasion de l'inauguration d'une académie navale à Jounié, dans le Kesrouan, le général Aoun a regretté les attaques verbales ciblant l'armée, qui est également confrontée à de nombreux défis du fait de la nouvelle vague de Syriens souhaitant s'établir au Liban illégalement. « La troupe est quotidiennement confrontée à des campagnes suspectes dirigées contre elle », a-t-il dénoncé. « Les vagues de déplacements ont considérablement augmenté au cours des derniers mois, a relevé le patron de la troupe. Nous avons déjà lancé des avertissements à plusieurs reprises, appelant chacun à assumer ses responsabilités » mais, selon lui, ces appels n'ont pas été entendus. « L'armée fait actuellement face à ce défi toute seule, malgré toutes les complexités géographiques et le manque de moyens et d'effectifs », a-t-il souligné.
Pour le général Aoun, la crise migratoire est l'un des défis les plus difficiles auxquels l'armée est confrontée. « Nous devons faire face à l'infiltration par voie terrestre, mais aussi aux départs illégaux par la mer », a-t-il remarqué. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a plaidé cette semaine pour que le Liban ouvre sa frontière maritime aux Syriens souhaitant rejoindre les pays occidentaux. « L'Europe viendra négocier, soumise », a-t-il promis.
Les déclarations du commandant en chef de l'armée interviennent quelques jours après des attaques implicites lancées par Gebran Bassil, qui l'avait notamment accusé de ne pas vouloir fermer la frontière poreuse entre le Liban et la Syrie. Le député de Batroun avait même soutenu que « certains membres et commandants » de l'armée « profitent des réseaux de contrebande » depuis la Békaa. « Ces gens n’ont qu’un seul souci : la présidentielle et l'approbation de l’étranger », avait-il encore accusé, alors que le général Aoun est perçu comme un candidat sérieux à la présidence de la République.
Ce n'est pas la première fois que Joseph Aoun sort de son silence pour répondre, sans le nommer, aux critiques de M. Bassil sur le sujet des migrants et des réfugiés syriens. En septembre dernier, il avait affirmé que « ceux qui doutent du rôle de l'armée pour la protection des frontières (...) ne participent pas à la solution du problème », une pique dirigée contre le CPL, qui boycotte les réunions du Conseil des ministres.
commentaires (5)
Je rêve de voir arriver au poste de président, chef suprême, un homme digne, au caractère trempé, aux mains propres , donc fort et sans ambiguïté pour faire bouffer les pissenlits par la racine à tous les traîtres qui ont osé un jour comploté contre leur pays pour simplement exister.
Sissi zayyat
18 h 28, le 06 octobre 2023