Le ministre sortant de l'Intérieur libanais Bassam Maoulaoui a indiqué mercredi que 30 % des crimes commis au Liban sont le fait de ressortissants syriens, lors d'une conférence de presse organisée après une réunion entre lui et des présidents de municipalité et mohafez (gouverneurs), à Beyrouth. Cette question occupe largement le débat public dans le pays, où une grande partie de la classe politique appelle au rapatriement des migrants syriens chez eux.
« Les Syriens commettent plus de 30% des crimes au Liban. Cela nécessite de la solidarité pour protéger notre pays, son image et son identité », a lancé M. Maoulaoui lors de la conférence. « Nous n'accepterons pas cette présence aléatoire (...). Nous demandons aux municipalités de présenter un rapport tous les 15 jours concernant leurs actions sur la présence syrienne, quant à la répression des violations », a-t-il poursuivi.
Le ministre a ajouté que tout mohafez qui « donne des autorisations falsifiées ou mensongères sera jugé », martelant que le Liban et sa population « ne peuvent plus supporter la présence massive » des migrants syriens.
« Nous n'accepterons aucune aide qui œuvre à la présence de Syriens de manière illégale », a ajouté Bassam Maoulaoui, qui a appelé les Libanais à « ne pas se laisser appâter par l'argent » que peut rapporter le trafic des personnes aux frontières. « Nous voulons un plan de rapatriement, avec un cadre fixé dans le temps », a-t-il martelé.
Répondant à une question sur les tentatives d'émigration illégale par voie maritime, Bassam Maoulaoui a répondu du tac au tac : « Le sujet de la mer n'est pas le mien. Ce n'est pas à moi d'en décider. » Lors de sa dernière allocution lundi soir, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah avait suggéré de laisser les migrants syriens quitter le Liban par voie maritime, une proposition soutenue par le ministre sortant des Déplacés Issam Charafeddine.
Scepticisme chez HRW
« Nous avons des raisons d'être sceptiques quant à ces statistiques en raison de la myriade de crimes commis au Liban pour lesquels les auteurs ne sont pas tenus de rendre des comptes - soit en raison du manque de volonté ou de l'incapacité des autorités à enquêter correctement sur ces crimes, soit en raison de l'ingérence politique répétée visant à empêcher la justice de suivre son cours », réagit Ramzi Kaiss, chercheur à Human Rights Watch, à L'Orient Today, à propos des chiffres avancés par le ministre de l'Intérieur.
« Cela s'applique à de nombreux cas, mais notamment à l'explosion au port de Beyrouth, aux meurtres à motivation politique, aux crimes financiers, à la corruption, à la fraude et aux attaques contre les manifestants, les journalistes et les activistes », a ajouté M. Kaiss. Contactées, les FSI (Forces de sécurité intérieure, sous l'autorité de M. Maoulaoui) n'étaient pas disponibles pour confirmer et détailler les chiffres donnés par le ministre.
Le Liban dit accueillir plus d'1,5 million de réfugiés syriens, soit le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Quelque 800 000 d'entre eux sont enregistrés auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), sachant que le gouvernement libanais a demandé au HCR de ne plus en enregistrer depuis 2015. Rabih Haber, PDG de Statistics Lebanon, affirme, lui, que le nombre total de Syriens recensés s'élève à 2 048 713. Il précise qu'il s'agit là du total des Syriens résidant actuellement au Liban, sans distinction entre ceux travaillant légalement, ceux enregistrés en tant que réfugiés ou ceux en situation illégale.
C’est normal qu’un peuple frustré qui vivait sous la menace de se voir tuer pour une simple parole viennent se défouler dans notre pays où il n’y a plus de justice ni de justicier. C’est l’eldorado du crime et des criminels puisque la justice a décidé de céder son pouvoir aux vendus de notre pays moyennant argent ou poste pompeux qui sonne creux mais qui correspondent à leur structure de vendus.
12 h 47, le 05 octobre 2023