
La plateforme de forage TransOcean Barents. Photo TotalEnergies
Le consortium mené par le français Total Energies, l’italien Eni et QatarEnergy a décidé de participer à la procédure lancée par l’Autorité du pétrole libanaise (Lebanese Petroleum Administration ou LPA) pour attribuer des licences d’exploration et d’exploitation des réserves supposées d’hydrocarbures offshore de deux autres blocs de la zone économique exclusive libanaise (ZEE). L’annonce a été faite via un communiqué publié lundi par la LPA, agence rattachée au ministère libanais de l’Énergie et de l’Eau, et a été également confirmée à L’Orient-Le Jour par TotalEnergies, qui n’a pas fait d’autres commentaires. Cette annonce survient alors que la limite pour les dépôts de dossier était fixée à lundi, 16h.
Ces blocs, les n° 8 et n° 10, bordent le bloc n° 9 situé dans la partie sud de la ZEE libanaise, qui se situe au large de Tyr (Liban-Sud, dans les zones d’influences du Hezbollah) et dont les délimitations sont adjacentes aux blocs de la ZEE israélienne. Le consortium est actuellement en train d’explorer le fond du bloc n° 9 afin de confirmer la présence de gaz en quantités suffisantes pour justifier l’exploitation du puits foré. Si le consortium remporte la procédure, il détiendra désormais tous les blocs situés à l’extrémité sud de la ZEE libanaise.
Pas de calendrier
Contacté, un porte-parole de la LPA a indiqué que le dossier devait être étudié, sans s’avancer sur un calendrier précis, et a ajouté que les résultats du processus d’exploration du bloc n° 9, démarré en août, pourraient être disponibles d’ici à la fin du mois « comme prévu ».
La ZEE libanaise, dans laquelle le pays dispose de l'exclusivité d'exploitation des ressources, est divisée en 10 blocs. En 2018, le consortium mené par TotalEnergies, et composé à l’époque d’Eni et du Russe Novatek a remporté les premières licences émises par le Liban pour les blocs n° 4 et n° 9. Un premier puits d’exploration a été foré dans les blocs n °4 (située au large de Batroun, au Liban-Nord) en 2020 sans résultat concluant et le lancement de ce processus dans le bloc n° 9 a été bloqué jusqu’à ce que le Liban et Israël s’entendent en octobre dernier sur le tracé de leur frontière maritime, mettant fin à un litige qui dure depuis plusieurs années. Peu après que cet accord parrainé par les États-Unis a été signé, QatarEnergy a pris la place laissée vacante par Novatek au sein du consortium qui s’était déjà engagé à relancer le processus d’exploration cette année. La plateforme de forage, le TransOcean Barents, est arrivé au Liban en août.
Le Liban a enfin lancé un second round d’attribution de licences d’exploration dès 2019 en englobant d’abord cinq des blocs restants de la ZEE. Le délai imparti pour la procédure a été prolongé à plusieurs reprises faute d’offrants, puis a été réinitialisé fin 2021 pour inclure l’ensemble des blocs restants de la ZEE, sans plus de succès. La dernière extension remonte à juin et arrivait à expiration lundi.
De l’autre côté de la frontière, Israël n’a pas perdu de temps et a déjà commencé à exploiter certaines zones de sa ZEE où la présence de gaz en quantités suffisantes a pu être confirmée. Le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Walid Fayad, a pour sa part donné son feu vert fin août au lancement d’une étude sismique en trois dimensions (3D) des fonds marins du bloc n° 8 de la ZEE. Ce type d’étude permet d’avoir une meilleure lecture du potentiel en hydrocarbures des zones étudiées et limitent ainsi les risques pour elles d’effectuer des forages qui ne déboucheraient sur aucune découverte. Une démarche qui, combinée à d’éventuels résultats positifs du processus d’exploration du bloc n° 9, doit permettre au Liban de renforcer l’attractivité des blocs restants de sa ZEE, en commençant sur ceux de sa partie sud.
Concentrons nous sur l’existence même de notre pays avant de vendre la peau d’ours que nous n’arrivons toujours pas à tuer.
11 h 22, le 03 octobre 2023