Rechercher
Rechercher

Économie - Banques

Des frais de 100 « lollars » seraient prélevés aux clients de la Bank of Beirut

La banque n’a pas encore réagi à cette information qui circule sur les réseaux sociaux mais que certains de ses clients ont confirmé.

Des frais de 100 « lollars » seraient prélevés aux clients de la Bank of Beirut

Une enseigne de Bank of Beirut, avec le luminaire de la lettre "o" abîmé. Photo João Sousa

La Bank of Beirut (BoB), une des plus grandes banques du pays avant la crise, serait en train de prélever 100 « dollars bancaires » ou « lollars » de frais sur les comptes en dollars bloqués par les restrictions bancaires mises en place depuis le début de la crise, sans le couvert d’une loi autorisant un contrôle des capitaux. Ce montant est en moyenne dix fois plus élevé que ceux imposés par d'autres banques  libanaises pour cette même catégorie de frais.

L'information a été confirmée à L'Orient-Le Jour  par deux clients de la BoB, souhaitant rester anonyme pour des raisons personnelles. L'un d'eux a accepté de fournir une capture d’écran de son téléphone affichant un relevé de compte sur l’application de la BoB. L’image montre un prélèvement de 100 dollars daté du 28 septembre 2023 avec la description « Account Management Fees ». Selon les clients contactés, ces frais seraient mensuels.

La capture d’écran, que la source ne souhaite pas publier compte tenu du caractère personnel des données qu’il contient, permet de confirmer que ces 100 dollars ne sont pas des frais générés par une autre transaction (un retrait ou un transfert). L’information nous a également été confirmée par deux sources à la BoB que nous avons pu contacter via nos canaux et qui souhaitent rester anonymes pour des raisons professionnelles. Nous avons tenté de rentrer en contact avec la direction de la BoB pour avoir une confirmation formelle, voire un commentaire, mais sans succès pour le moment.

Lire aussi

Restitution des dépôts : Wassim Manssouri en appelle à une solution « collective »

Siphonner les comptes

Les appellations de « dollars bancaires » ou « lollars » se sont démocratisées ces dernières années et servent à désigner ces fonds que les clients des banques, qui se sont retrouvées à court de liquidités, ont déposés à l’époque où le taux de change était stabilisé à 1 507,5 livres pour un dollar et qu’ils ne peuvent plus librement retirer à leur valeur d’origine depuis l’automne 2019 ou transférer à l’étranger. On les oppose aux « dollars frais », c'est-à-dire les vrais dollars qui sont déposés sur des comptes spéciaux créés après le début de la crise et peuvent être librement retirés et transférés à l’étranger.

Les « lollars » peuvent actuellement être retirés via deux dispositifs instaurés par la BDL : la circulaire n° 151, qui ouvre la possibilité d’en retirer de petits montants au taux de 15 000 livres pour un dollar (elle est de moins en moins utilisée en pratique) et la circulaire n° 158, qui permet de retirer 300 ou 400 dollars frais par mois à partir des fonds extraits des comptes en « lollars ». Présentés comme des moyens pour les déposants de contourner les restrictions bancaires, ces dispositifs ont surtout permis aux banques de se débarrasser d’une grande partie de leurs engagements en dollars vis-à-vis de leurs clients en obligeant ces derniers à subir une importante décote.

Avec un taux de change flottant autour de 90 000 LL pour un dollar actuellement, une partie des déposants qui ont encore des comptes en lollars préfèrent attendre une éventuelle décision des autorités concernant la restructuration bancaire et le remboursement des dépôts bloqués, pour récupérer une partie de leurs fonds à de meilleures conditions.

Lire aussi

Des avoirs d’une banque libanaise saisis par la justice française

Si l'information devait se confirmer, le fait de gonfler autant les frais de compte pourrait être assimilé à une tentative de la BoB de chercher à décourager ces clients et à effacer autant de dollars qu’elle peut de son passif (les dépôts étant en fin de compte des créances des clients à son encontre). Avec 100 dollars de frais bancaires par mois et par compte c’est donc 1 200 « lollars » qui peuvent potentiellement être aspirés chaque année sur chaque compte. Le total des dépôts en devises dans les banques commerciales libanaises est passé de plus de 116 milliards de dollars à fin 2019 à environ 90 milliards actuellement.

En quatre ans de crise, le Liban n’a toujours pas entamé de processus sérieux pour restructurer son secteur bancaire et organiser le remboursement de sa dette publique et des dépôts bancaires bloqués. De nombreux déposants furieux de se voir refuser l'accès à leurs fonds ont tenté d'obtenir gain de cause devant les tribunaux ou de se faire justice eux-mêmes.

On rappelle que le PDG de Bank of Beirut, Salim Sfeir, est aussi le président de l’Association des banques du Liban. 

La Bank of Beirut (BoB), une des plus grandes banques du pays avant la crise, serait en train de prélever 100 « dollars bancaires » ou « lollars » de frais sur les comptes en dollars bloqués par les restrictions bancaires mises en place depuis le début de la crise, sans le couvert d’une loi autorisant un contrôle des capitaux. Ce montant est en moyenne dix fois plus élevé que ceux...

commentaires (15)

Cela est minime a comparer avec ce que la BLOM est en train de faire. Blominvest a commence par nous charger $ 200 par mois jusqu’à ce qu'on accepte de transférer notre compte investissement a une branche BLOM. Apres que cela a été fait ils ont charge "custody fees" $ 425 par trimestre alors que je payais $ 90 avant ,puis $ 525 et maintenant $569. Un ami qui a plus d'actions a été charge $ 969. Lorsque j;ai essaye de comprendre la raison ils ont dit c'est "L'assurance" qui a augmente. A mon avis leur but est de nous obliger a payer ces montants sinon ils reprendront les actions BLOM GDR. C'est triste de voir a quel point ils ont chute et c'est enrageant.

Nick Oakland

04 h 45, le 02 octobre 2023

Tous les commentaires

Commentaires (15)

  • Cela est minime a comparer avec ce que la BLOM est en train de faire. Blominvest a commence par nous charger $ 200 par mois jusqu’à ce qu'on accepte de transférer notre compte investissement a une branche BLOM. Apres que cela a été fait ils ont charge "custody fees" $ 425 par trimestre alors que je payais $ 90 avant ,puis $ 525 et maintenant $569. Un ami qui a plus d'actions a été charge $ 969. Lorsque j;ai essaye de comprendre la raison ils ont dit c'est "L'assurance" qui a augmente. A mon avis leur but est de nous obliger a payer ces montants sinon ils reprendront les actions BLOM GDR. C'est triste de voir a quel point ils ont chute et c'est enrageant.

    Nick Oakland

    04 h 45, le 02 octobre 2023

  • Le Liban a tjs été en pays de bandits. Du simple citoyen à la classe dirigeante. J’ai quitté il y’a 30 ans m’ayant rendu compte de cette triste réalité. Aux États Unis on dit la vérité jusqu’à preuve du contraire alors qu’au Liban on ment jusqu’à preuve du contraire. Pour changer il faut se rendre compte de ses problèmes malheureusement les libanais continuent de dire: Lebnan ah la balad! Alors que la réalité est tout à fait l’inverse. Pauvre pays mais la régression à la moyenne des pays voisins se faisait attendre: bravo pour y avoir réussi brillamment.

    George Fares

    23 h 55, le 01 octobre 2023

  • Les banques libanaises: Un cartel de voleurs

    Moi

    16 h 40, le 01 octobre 2023

  • Non contents d'empêcher les clients de retirer leur argent de la banque. Non contents d'avoir dilapidé aussi l'argent des clients...En plus ils taxent ces clients fortement les empêchant toujours de retirer leur argent. En d'autres termes, les clients sont OTAGES et en même temps, ils doivent payer au ravisseur . Waow..C'est fou ce silence au liban sans que personne ne s'indigne . Pour moins que cela, en Europe, les gens seraient dans la rue EXIGEANT la démission des responsables (Publics et privés) qui seraient impassibles et qui n'auraient rien fait pour empêcher ceci et même aux banquiers pour avoir trahi la confiance que leurs clients avaient en eux : cad l'argent des épargnants..

    LE FRANCOPHONE

    14 h 44, le 01 octobre 2023

  • BLF: un retrait de 42 $ en début de mois, un autre de 24 $ en fin de mois, sans autre mention/raison possible que "Frais".

    Safieddine Wadih

    11 h 47, le 01 octobre 2023

  • C’est le pompon. Les libanais continuent à accepter qu’on les vole avec a l’appui des circulaires qui valent leur pesant de cacahuètes parce que les directeurs cleptomanes l’ont décidé. Ça n’est pas plutôt les clients qui devraient exiger une pénalité des banques qui bloquent leur argent pour en disposer au lieu de passer à la caisse sans broncher. Où est la justice de notre pays? Quand est ce qu’elle va sortir de son coma artificiel causé par la corruption de ces juges ? La honte qui les couvre ne leur fait plus peur il faut des sanctions à la hauteur de leur laxisme conscient pour nourrir les fossoyeurs de leur pays.

    Sissi zayyat

    10 h 59, le 01 octobre 2023

  • Franchement ! Avant de faire un scandale pour ces 100 lollards volés par la banque, nous aurions dû faire une révolution généralisée contre le vol de 85% de notre épargne soit presque 90 milliards de dollars qui ont été volés par les dirigeants politiques, les hauts fonctionnaires, les banquiers et tous leurs proches. Moi je serai d’accord de payer100$ de frais bancaires si la banque me permet d’utiliser mon épargne à sa vraie valeur.

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 38, le 01 octobre 2023

  • Qu’en pense notre PM Mikati?

    PPZZ58

    20 h 36, le 30 septembre 2023

  • (…)"On rappelle que le PDG de Bank of Beirut, Salim Sfeir, est aussi le président de l’Association des banques du Liban." Et voilà … tout est dit dans cette dernière phrase!

    T Myriam

    17 h 47, le 30 septembre 2023

  • C’est étonnant que les frais de tenue de compte ne soient pas réglementés. En France, ils sont gratuits et pour les prestations payantes, les banques sont tenues d’envoyer chaque année à leurs clients leurs conditions générales de vente, incluant les tarifs: carte bancaire et autres. Là, c’est la jungle.

    Marionet

    14 h 21, le 30 septembre 2023

  • Voleurs , voleurs , et voleurs ! Impunis. Sans justice, sans lois, dans un pays à la dérive, qui ressemble de plus en plus au radeau de la méduse !

    LeRougeEtLeNoir

    13 h 35, le 30 septembre 2023

  • Qui a décidé et de quel droit que les soi-disant lolars sont des faux dollars ? Les voleurs et bandits de grands chemins qui nous dirigent et dirigent toujours les banques en faillite ?

    TrucMuche

    12 h 16, le 30 septembre 2023

  • TOUS LES PREDATEURS ESCROCS BANQUIERS AURAIENT DU ETRE DEPUIS LONGTEMPS EN PRISON.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 03, le 30 septembre 2023

  • Les crapules bancaires rivalisent d'imagination pour devaliser les epargnants captifs. Nous sommes a la recherche d'un juge, un seul, qui soit assez honnete et courageux pour en mettre quelques uns en prison. Malheureusement, le corps judiciaire parait aussi gangrene que la profession bancaire. Bientot, les potences.....

    Michel Trad

    11 h 21, le 30 septembre 2023

  • C’est plutôt les banques qui devraient payer 100$ par mois par compte, ou alors nous laisser les clôturer au taux du marché! J’espère que la BoB sera lourdement sanctionnée pour montrer l’exemple.

    Gros Gnon

    23 h 04, le 29 septembre 2023

Retour en haut