Le gouverneur par intérim de la Banque du Liban, Wassim Manssouri. Photo Mohammad Yassine
Décidément très prolixe depuis sa prise de fonction il y a près de deux mois, le gouverneur par intérim de la Banque du Liban, Wassim Manssouri, a continué sur sa lancée jeudi avec un détour par le Conseil économique, social et environnemental libanais (CESEL), organe consultatif supposé jouer les courroies de transmission entre le secteur privé et les institutions publiques.
Un premier passage au cours duquel le remplaçant du gouverneur Riad Salamé n’a presque rien dit de plus que ce qu’il avait déjà exposé lors de ses précédentes apparitions publiques, mais où il a néanmoins émis l’espoir de voir une solution « collective » émerger pour entamer le processus de restitution des avoirs bancaires bloqués par les restrictions. « J’espère que nous lancerons un atelier collectif réunissant le Parlement, le gouvernement la BDL et le CESEL (…) pour trouver des réponses dans les meilleurs délais. Nous portons tous la responsabilité de ce retard », a ajouté le gouverneur par intérim.
Il a aussi répété que la Banque du Liban avait lancé des chantiers visant à moderniser sa gouvernance ainsi que ses « mécanismes financiers internes ». Assurant que les besoins de financement des salaires des fonctionnaires avaient été assurés pour septembre, il a aussi insisté sur le fait que les dollars que les employés de la fonction publique pouvaient retirer au taux de Sayrafa (85 500 livres soit un niveau inférieur à celui du marché) ne venaient pas des réserves de devises détenues par l’institution. Ce qui veut dire qu’elles proviennent de dollars que les ministères se sont procurés directement, ou que la BDL a acheté pour elles sur le marché.
Selon Wassim Manssouri, l’État a collecté « 20 000 milliards de livres en septembre, soit autant qu’en août », c'est-à-dire l’équivalent de plus de 220 millions de dollars au taux du marché (environ 89 500 livres pour un dollar), ce qui permet à la BDL de maintenir un équilibre « acceptable » mais « fragile » de la situation monétaire et du taux de change. Il a enfin réaffirmé qu’il ne financera pas l’État ni en souscrivant à des obligations en devises que celui-ci émettrait comme le faisait la BDL auparavant, ni en imprimant des livres libanaises. Wassim Manssouri n'a pas fait de nouvelles annonce concernant le déploiement de la nouvelle plateforme de change opérée par Bloomberg qui devrait remplacer Sayrafa d'ici la fin de l'année.
La gestion de l’ancien gouverneur de la Banque du Liban est régulièrement pointée du doigt pour avoir contribué à mener le pays vers l’effondrement qu’il connaît depuis 4 ans. L’intéressé, qui a été ciblé par plusieurs enquêtes, notamment en Europe, sur la façon dont il a constitué son patrimoine a de son côté toujours rejeté cette responsabilité, reprochant aux dirigeants libanais d’avoir accumulé les déficits jusqu’au point de non-retour, jusqu’au défaut de paiements sur les eurobonds en mars.
commentaires (2)
Où se trouve Riad Salame. Certains affirment qu’il a été exfiltre au Brésil avec la complicité de dirigeants politiques très haut placés. C’est étonnant qu’aucun journaliste de l’OLJ ne se soit posé cette question.
Lecteur excédé par la censure
09 h 45, le 29 septembre 2023