Quelques dizaines de manifestants se sont rassemblés entre 11h et 13 h mardi devant le siège d’Électricité du Liban (EDL), selon des informations rapportées par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) que L’Orient-Le Jour a pu corroborer via un porte-parole de la direction du fournisseur public. Les forces de sécurité intérieure ont dépêché des effectifs pour limiter les débordements.
Les manifestations ont tenté de pénétrer dans l’enceinte du bâtiment, puis se sont postés devant pour en entraver l’accès. Selon l’ANI, ces manifestants protestaient contre « les factures élevées » qu’ils reçoivent et qui ne sont accompagnées par « aucune amélioration du service ». Certains employés d’EDL ont échangé leurs points de vue avec les manifestants.
Le porte-parole d’EDL a rapporté que les manifestants étaient notamment menés par le militant et avocat Wassef Haraké, figure de la « thaoura », terme désignant le mouvement de contestation né dans le sillage du 17 octobre 2019 dont l’influence s’est beaucoup réduit en 4 ans de crise que traverse le pays. Sur sa page Facebook, l’avocat a publié une vidéo filmée en direct montrant les manifestants déambuler dans la cour intérieure du siège d’EDL, à l’ombre du bâtiment central partiellement détruit par la double explosion du 4 août 2020 et qui n’a toujours pas été réhabilité depuis. Les employés qui n'ont pas été relocalisés dans d'autres antennes d'EDL au Liban, sont répartis entre les sous-sols du bâtiment central et des conteneurs disposés dans la cour intérieure.
Déjà incapable de fournir de l’électricité 24h sur 24 à tous ses abonnés avant la crise, EDL n’assure aujourd’hui qu’une poignée d’heures, faute d’argent pour financer du carburant pour les centrales. En novembre 2022, les autorités ont décidé d’augmenter les tarifs d’électricité, gelés depuis 1994, dans le cadre d’un plan supposé augmenter la production parallèlement aux prix. Mais ce plan n’a pas fonctionné comme prévu, notamment en raison du retard de la collecte des factures, plus importantes dans certaines régions que d’autres, et par le refus de la Banque du Liban de débloquer les sommes demandées par le ministère de l’Énergie et de l’Eau, et approuvées par le Conseil des ministres en janvier dernier, pour acheter du carburant.
Pour l’heure, le seul carburant consommé par les centrales d’EDL encore en marche est fourni à travers un accord de troc aux modalités obscures entre le Liban et l’Irak.
Il faudrait payer les factures au prorata du service. 4h/24 d’électricité? Ça fait un sixième. On paie 1/6e de la facture. Sinon coupez-nous.
05 h 35, le 28 septembre 2023