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Moyen-Orient - Focus

Feu vert US pour une vente d’armes de 500 millions de dollars à l’Arabie saoudite

L’annonce intervient après la diffusion d’un entretien exclusif de Mohammad ben Salmane sur Fox News, lors duquel il s’est félicité de ses relations avec Washington.

Feu vert US pour une vente d’armes de 500 millions de dollars à l’Arabie saoudite

Des soldats américains présentent un Himars en Estonie, le 6 janvier 2023. Photo d’archives Ints Kalnins/Reuters

Jeudi 21 septembre, le Congrès américain a été notifié par le département d’État de l’approbation d’une vente d’armes à l’Arabie saoudite à hauteur de 500 millions de dollars. Il s’agit de pièces de rechange et de réparation destinées à l’armée saoudienne pour ses tanks Abrams et M60, ses véhicules de combat Bradley, Humvees (4 x 4 à forte mobilité) et blindés légers, ainsi que pour des fusils, pistolets et d’autres équipements, rapporte le média al-Monitor. La vente n’ajoute donc rien à l’arsenal américain détenu par Riyad, qui est l’un des premiers clients de Washington dans le domaine de la défense. Mais elle est annoncée alors que des restrictions étaient en place depuis l’arrivée de Joe Biden au pouvoir et que le Congrès menace régulièrement de bloquer les ventes d’armes à l’Arabie saoudite au vu de la situation des droits de l’homme dans le pays.

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C’est que le contexte a changé depuis l’élection du président démocrate. Aujourd’hui, les États-Unis, Israël et l’Arabie saoudite sont en pourparlers pour un « grand deal » qui pourrait contribuer à restructurer le Moyen-Orient autour d’une normalisation saoudo-israélienne. La levée de certaines restrictions pour la vente d’armes est l’une des conditions du royaume pour établir des relations avec l’État hébreu, avec une assistance américaine pour développer son programme nucléaire et un pacte sécuritaire qui envisagerait une protection mutuelle entre les deux pays. « Nous sommes le plus gros acheteur de la production armée américaine », s’est vanté le prince héritier dans un entretien exclusif accordé à la chaîne conservatrice Fox News et diffusé mercredi soir aux États-Unis, la veille de l’annonce du département d’État. À cette occasion, Mohammad ben Salmane a également réaffirmé la solidité des relations avec Washington.

Changement de cap

Une orientation qui détonne avec le froid qui s’était installé à l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche. Celui-ci avait annoncé vouloir faire de l’Arabie saoudite un État « paria » durant sa campagne présidentielle, et une fois au pouvoir, avait déclassifié un rapport des renseignements américains accusant le dauphin saoudien d’avoir approuvé l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans le consulat de son pays à Istanbul, avant de geler les exportations d’armes offensives vers le royaume en raison des crimes de guerre commis durant la guerre au Yémen. Face à la guerre en Ukraine et à la flambée des prix des hydrocarbures qui s’est ensuivie, le président américain a cherché à se rapprocher du royaume saoudien, à la tête de l’OPEP+ avec la Russie. Lors de sa visite à Djeddah en juillet 2022, Joe Biden a donc entamé une réconciliation.

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Pour avancer vers une normalisation avec Israël, la Maison-Blanche est désormais prête à négocier des conditions encore jugées impensables ces derniers mois, comme l’enrichissement d’uranium sur le sol saoudien, ou encore un traité de sécurité mutuelle avec le royaume. « La route sera encore longue et sinueuse, a déclaré mercredi Barbara Leaf, chargée du dossier Moyen-Orient auprès de Washington, lors d’un événement en marge de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Il sera très complexe d’y arriver. » Des élus des deux grands partis américains sont encore à convaincre pour obtenir le soutien du Congrès, nécessaire au moins pour permettre la signature d’un traité de défense avec un pays tiers. En attendant, il semble que la vente d’armes annoncée jeudi devrait être validée par les représentants américains, qui bénéficient d’un délai de 30 jours pour exprimer une potentielle objection. 

Jeudi 21 septembre, le Congrès américain a été notifié par le département d’État de l’approbation d’une vente d’armes à l’Arabie saoudite à hauteur de 500 millions de dollars. Il s’agit de pièces de rechange et de réparation destinées à l’armée saoudienne pour ses tanks Abrams et M60, ses véhicules de combat Bradley, Humvees (4 x 4 à forte mobilité) et blindés...

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