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Société - Polémique

Un programme sur « l’inclusivité » présenté comme une tentative d’intégration des migrants syriens

Cette initiative en collaboration avec l'organisation Hardwired Global a été mal interprétée par certains Libanais, poussant le ministère a réagir. 

Un programme sur « l’inclusivité » présenté comme une tentative d’intégration des migrants syriens

Des élèves présentant le bac libanais au premier jour des épreuves dans un lycée à Beyrouth, le 10 juillet 2023. Photo d'illustration Houssam Chbaro

L’hypersensibilité d’une frange de la population libanaise à la problématique des migrants syriens installés ou qui se déplacent au Liban a été le moteur d’une nouvelle polémique cette semaine, a priori sans fondements.

Une circulaire émanant du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur annonçant la tenue de session de formation sur « l’inclusivité » à destination de cadres du corps enseignant a été présentée comme une tentative d’intégrer des migrants syriens dans les écoles publiques libanaises.

L’Orient-Le Jour a pu consulter la circulaire qui se borne à fixer les dates de ces session de formation, d’en préciser les destinataires – les enseignants d’éducation civiques et de sciences sociales dans les écoles publiques – et l’auteur du contenu de ces formations, l’ONG Hardwired Global, investie dans la lutte contre l’injustice sociale et les discriminations dans le monde.

Mais pour les auteurs d’un message relayé en masse sur un groupe de messagerie instantanée dans le sillage de la publication de la décision, le ministère aurait, à travers cette circulaire, « lancé le processus de fusion des étudiants déplacés (syriens) avec les étudiants libanais (…) à travers une formation des enseignants d'éducation civique et de sociologie sur la promotion de la diversité et de l'intégration ». Pour étayer le lien effectué, qui ne se base sur aucun élément concret de la décision dénoncée, les auteurs de ce message, restés anonymes, ajoutent que « Hardwired Global joue un rôle essentiel dans la gestion des réfugiés syriens au Liban ».

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Le ministère de l’Éducation n’a pas tardé à réfuter cette interprétation pour mettre fin à la polémique. Dans un communiqué publié sur l’Agence nationale d’information (ANI, officielle), il a assuré que les informations qui ont circulé au sujet des sessions de formation concernées étaient « incorrectes » et que « le projet n'avait aucun lien avec l'intégration des étudiants syriens avec les Libanais ».

« Le but de ces séances est de donner une formation aux conseillers pédagogiques des écoles publiques, qui pourront ensuite collaborer avec les enseignants d'éducation civique et de sociologie du cycle secondaire afin d'organiser des discussions avec leurs élèves sur l'importance de l'acceptation des autres », a assuré à L’Orient-Le Jour un fonctionnaire du ministère qui a requis l'anonymat.

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« Ces discussions aborderont des questions portant sur l'inclusivité sociale, c'est-à-dire, l'égalité entre les garçons et les filles, celles avec les personnes de couleurs de peau ou de religion différentes, ou de statuts socio-économiques différents. Nous aborderons également la question de la non-discrimination envers les personnes ayant un handicap physique ou des troubles de l'éducation », a-t-il poursuivi. « La question du genre ou de l'orientation sexuelle n'est à aucun moment abordée, de même que la question des réfugiés syriens au Liban », a encore insisté le fonctionnaire, dénonçant le « racisme systémique de la société libanaise », et assurant que « ce n’est pas la première fois que le ministère fait face à de telles campagnes », sans plus de détail.

Contactée par L'OLJ, Hardwired Global a refusé de répondre aux questions et de fournir davantage d'informations sur le projet. Selon le fonctionnaire précité c’est l’ONG qui est à l'origine de ces sessions de formation et qui finance la totalité du projet « lequel vient compléter le programme de sociologie et d'éducation civique déjà existant ».

Hardwired Global a été fondée en 2013 dans le but de « promouvoir les protections légales et sociales pour les personnes vivant dans des pays où la liberté de conscience et de croyance est la plus menacée », selon la présentation faite sur son site. Domiciliée à North Chesterfield, en Virginie, l'organisation a successivement mené des projets au Soudan, au Népal, en Irak, au Moyen-Orient, au Maroc, en Jordanie, ainsi qu'au Niger. Elle est active au Liban depuis 2017. La fondatrice et PDG de l’ONG, Tina Ramirez, est un membre actif du parti Républicain aux ֥États-Unis.

L’hypersensibilité d’une frange de la population libanaise à la problématique des migrants syriens installés ou qui se déplacent au Liban a été le moteur d’une nouvelle polémique cette semaine, a priori sans fondements.Une circulaire émanant du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur annonçant la tenue de session de formation sur «...

commentaires (1)

Que nos autorités incapables, assurent déjà le nécessaire aux enfants libanais en nature de livres et de fournitures scolaires et se penchent sur les besoins de nos enfants avant de songer à intégrer des enfants venus d’ailleurs pour assurer leur éducation. La charité commence toujours par soi même. Sans oublier bien sûr les enseignants qui sont oubliés par ces autorités et qui sont payés au lance pierres qui n’ont pas dit leur dernier mot. Une grève générale et indéterminée devrait avoir lieu dans notre pays accompagnée de désobéissance civile de tout le peuple jusqu’à obtenir ses droits les plus élémentaires en matière de sécurité, d’eau, d’électricité, de soins et de moyens pour l’éducation de nos enfants. Cela ne vous coûterait rien à part une solidaire qui, si elle a lieu aurait raison de tous ces malfrats qui nous gouvernent. Je ne comprend pas qu’elle n’ait pas eu lieu malgré toutes les injustices que ces quelques fossoyeurs de la république font subir à tout un peuple.

Sissi zayyat

10 h 45, le 24 septembre 2023

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Commentaires (1)

  • Que nos autorités incapables, assurent déjà le nécessaire aux enfants libanais en nature de livres et de fournitures scolaires et se penchent sur les besoins de nos enfants avant de songer à intégrer des enfants venus d’ailleurs pour assurer leur éducation. La charité commence toujours par soi même. Sans oublier bien sûr les enseignants qui sont oubliés par ces autorités et qui sont payés au lance pierres qui n’ont pas dit leur dernier mot. Une grève générale et indéterminée devrait avoir lieu dans notre pays accompagnée de désobéissance civile de tout le peuple jusqu’à obtenir ses droits les plus élémentaires en matière de sécurité, d’eau, d’électricité, de soins et de moyens pour l’éducation de nos enfants. Cela ne vous coûterait rien à part une solidaire qui, si elle a lieu aurait raison de tous ces malfrats qui nous gouvernent. Je ne comprend pas qu’elle n’ait pas eu lieu malgré toutes les injustices que ces quelques fossoyeurs de la république font subir à tout un peuple.

    Sissi zayyat

    10 h 45, le 24 septembre 2023

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