
Le commandant en chef de l'armée libanaise Joseph Aoun rencontrant une délégation du syndicat de la presse, le 18 septembre 2023. Photo ANI
La présidentielle libanaise « ne me concerne pas », a déclaré lundi le commandant en chef de l'armée libanaise Joseph Aoun, alors que son nom circule chez les politiques et médias locaux sur son éventuelle candidature à la course pour succéder à Michel Aoun, dont le mandat a expiré le 31 octobre 2022.
Le Liban est depuis sans président et connaît une double vacance de l'Exécutif : sans chef de l'État et avec un gouvernement démissionnaire.
Lors d'une réunion avec une délégation du syndicat de la presse libanaise, Joseph Aoun a déclaré qu'il « ne se soucie pas de la présidentielle et que cela ne le concerne pas ». Et d'ajouter : « Personne n'en a discuté avec moi, et je n'en ai discuté avec personne ».
Le Hezbollah et le mouvement Amal soutiennent le chef du mouvement Marada, Sleiman Frangié, pour la présidence, tandis que le camp de l'opposition a soutenu le haut fonctionnaire du Fonds monétaire international (FMI), Jihad Azour. Toutefois, plusieurs échos politiques et dans la presse ont récemment suggéré que le général Aoun pourrait également être candidat, M. Frangié et M. Azour n'ayant pas été en mesure d'obtenir les votes nécessaires pour être élus.
Une récente rencontre entre Joseph Aoun et le député du Hezbollah Mohammad Raad a fait circuler l'idée que le parti chiite n'était pas hostile à la candidature du commandant de l'armée. Cependant, le Courant patriotique libre (CPL), fondé par Michel Aoun et dirigé par Gebran Bassil, a critiqué à plusieurs reprises cette candidature potentielle.
Le Qatar et, plus discrètement, les États-Unis, pencheraient pour la candidature du général Aoun. Cependant, ni Paris, ni Riyad, ni même Washington - qui répètent souvent qu'ils ne favorisent aucun candidat, le choix devant appartenir aux Libanais - n'ont publiquement exprimé leur soutien à Joseph Aoun.
Le commandant en chef de l'armée a d'ailleurs accueilli mardi dans son bureau à Yarzé l'ambassadeur du Qatar à Beyrouth, Saoud Ben Abdel Rahman al-Thani, qui a réaffirmé l'engagement de son pays à « soutenir le Liban et son armée, notamment dans le contexte actuel ». Le général Aoun a transmis ses remerciements au Cheikh Tamim ben Hamad al-Thani, émir du Qatar, pour son soutien à la troupe. Cette réunion a lieu au moment où la presse locale rapporte que le ministre d'État qatari aux Affaires étrangères, Mohammed al-Khelaïfi, est attendu à Beyrouth le 5 octobre.
L'éventualité d'une candidature du commandant en chef de l'armée libanaise a soulevé des questions quant à la possibilité de son élection. Selon la Constitution, les militaires en activité ne peuvent pas être élus à la tête de l'État. Pour qu'il devienne président, il faudrait qu'un amendement constitutionnel soit approuvé par les deux tiers du Parlement, ou qu'il attende six mois après la fin de son mandat de commandant de l'armée. Joseph Aoun doit prendre sa retraite de l'armée en janvier 2024 et n'a pas de successeur.
La campagne pour la présidentielle ne se fait pas avec des sondages, des pronostics (rien qu’avec les chefs de formations politiques) mais avec des estimations sans certitude, des supputations si j’ose écrire. Que nous dit-on à l’issue des législatives de 2022 sur le meilleur profil du candidat : """"Dans le meilleur des cas, cela aboutira à l'élection d'un candidat de compromis plutôt que du chef d’un bloc politique""""… (Olj, 21 mai 2022). Le profil se confirme, bien que des complications ont surgi (et on connaît bien leurs origines) et la déclaration du commandant en chef est pour calmer le jeu, les esprits, en attendant son départ à la retraite et le délai constitutionnel de six mois. Donc pas avant juillet 2024, car je suis toujours persuadé que """"Tous les chemins mènent à... Joseph Aoun""""Olj, 28 juin 2023…
02 h 03, le 20 septembre 2023