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Politique - Liban

Combats à Aïn el-Héloué : des centaines de déplacés fuient à nouveau le camp

Les combats ont repris dans l'après-midi. Certains établissements scolaires pourraient être réquisitionnés pour reloger les déplacés.

Combats à Aïn el-Héloué : des centaines de déplacés fuient à nouveau le camp

De la fumée au-dessus du camp de Aïn el-Héloué, près de Saïda, au Liban-Sud, le 8 septembre 2023. Photo MAHMOUD ZAYYAT / AFP

La reprise des combats samedi matin entre le Fateh et des groupes islamistes dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda au Liban-Sud, a fait au moins quatre morts, selon des sources médicales, et des centaines de déplacés, qui ont dû à nouveau évacuer leurs habitations.

En début d'après-midi, des tirs sporadiques étaient encore entendus dans la région, et les combats ont regagné en intensité plus tard dans la journée. L'armée a pour sa part appelé les habitants à la vigilance et les combattants à cesser les hostilités.

Les affrontements ont fait au moins quatre morts samedi, un civil tué à Ghazieh, à deux kilomètres de Saïda, deux combattantsdu Fateh et le frère d'un responsable du groupe islamiste Jund el-Cham. Une soixantaine de personnes ont été blessées depuis la reprise des combats. 

Dans l'après-midi, un obus a atterri dans une usine de céramique de Saïda.

Réagissant aux affrontements de Aïn el-Héloué, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, a appelé à la retenue. « Ce qui arrive ne sert pas du tout la cause palestinienne et constitue une grave offense à l'Etat libanais » et la ville de Saïda, a déclaré M. Mikati au chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lors d'un appel téléphonique, selon un communiqué du bureau du Premier ministre libanais.

M. Mikati a souligné « la priorité de mettre fin aux opérations militaires » et la nécessité de « coopérer avec les forces de sécurité libanaises pour résoudre les tensions », selon le communiqué posté sur X (ex-Twitter).

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Réfugiés dans des mosquées

Quelque 300 déplacés du camp de Aïn el-Heloué se sont réfugiés à la municipalité de Saïda, selon une source locale interrogée par L'Orient-Le Jour et ayant requis l'anonymat. Les scouts locaux sont venus apporter leur aide morale et logistique à ces déplacés. D'autres personnes se sont réfugiées dans certaines mosquées et bâtiments abandonnés de la ville, ou chez des parents. Les ONG locales évoquent pour leur part un total de 2 000 déplacés.

Ces mêmes associations locales, aindi que des ONG internationales, dont l'Unrwa, seraient en concertation pour agir face à l'escalade, selon des informations obtenues par notre publication. La Croix-Rouge libanaise serait également en train d'installer un camp non loin du Palais de justice pouvant héberger près de 100 familles. Une aide logistique serait aussi en chemin.

Selon la source précitée, l'Unrwa s'attend à l'arrivée de 10 000 à 20 000 déplacés supplémentaires qui pourraient fuir le camp dans les jours qui viennent. « Tous les habitants à qui j'ai pu parler estiment que la situation est beaucoup plus grave que lors des combats du mois dernier », souligne cette source.

Enfin, les écoles de l'Unrwa et certains établissements scolaires publics pourraient être réquisitionnés pour reloger les déplacés, alors que les acteurs humanitaires sur le terrain s'attendent à un report de la rentrée scolaire, initialement prévue en octobre pour ces établissements, au vu de la dégradation de la situation dans le camp.

Mesures de sécurité de l'armée

Interrogée par L'OLJ, une source du Front démocratique pour la libération de la Palestine (FDLP) a assuré que certaines factions palestiniennes communiquent avec le Fateh, les combattants de Jund el-Cham et des Shabab al-Moslem, pour tenter de faire respecter le cessez-le-feu décrété la veille. Cette initiative est soutenue par l'ambassadeur de Palestine au Liban, Achraf Dabbour, le chef du Parlement, Nabih Berry, ainsi que par des notables de Saïda.

Le cessez-le-feu devrait inclure le retrait des hommes armés islamistes des écoles de l'Unrwa, l'Agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine, dans lesquelles ils ont pris position depuis les derniers affrontements et la remise de huit suspects aux autorités libanaises, ajoute-t-on de même source.

Des mesures de sécurité ont été instaurées par l'armée, qui a dévié la circulation vers la route maritime.

La troupe a par ailleurs exhorté samedi dans un communiqué les groupes qui se battent dans le camp à cesser les hostilités. L'armée indiqué qu'elle « s'efforce de prendre les mesures appropriées et d'établir les communications nécessaires pour mettre fin à ces affrontements qui mettent en danger la vie de citoyens innocents ».

L'armée a également appelé les habitants de la région « à faire preuve de prudence dans les zones entourant le camp, à éviter les lieux d'affrontements, et à adhérer aux mesures prises par les unités militaires déployées dans la région afin de préserver leur sécurité ».

Un cessez-le-feu bafoué

Des sources palestiniennes dans le camp indiquent à notre publication que l’accord de cessez-le feu conclu vendredi soir, et qui avait été globalement respecté pendant la nuit malgré quelques incidents épars, a finalement volé en éclats samedi vers 10 heures du matin, les affrontements regagnant en intensité en début de matinée. Des tirs de mitrailleuses lourdes et d’obus ont été entendus sur une courte vidéo filmée par un habitant du quartier de Sayroubiyeh, en bordure de Saïda. Des forces spéciales du Fateh seraient également passées à l’action.

Les premières ambulances ont commencé à se rendre sur place, samedi matin, à l’exception de l’épicentre des combats. Un premier bilan, basé sur des informations obtenues auprès de sources médicales et sécuritaires avait fait état d’au moins un mort à Ghazieh et de six blessés. Comme lors des combats de la veille, le quartier environnant de Taamir, au sud de Saïda, a été particulièrement exposé.

« Anxiogène » et en même temps « normal »

La précédente vague de violence, qui avait commencé jeudi soir, avait fait au moins 20 blessés ce soir-là et déplacé des centaines de personnes, selon plusieurs sources médicales dans le camp.

Lara, 29 ans, expatriée au Canada, est revenue au Liban quelques semaines. Originaire de Saïda, où ses parents résident dans le centre-ville, elle explique s'être rendue au marché de fruits et légumes samedi matin à « Hisbeh » quand des tirs se sont fait entendre. « Les gens autour de nous se sont tout de suite exclamés : « Ça recommence, ça recommence ». « De notre appartement, nous entendons aussi les tirs, et du balcon nous avons vue sur une habitation endommagée par une explosion tôt ce matin, d'après mes parents, car je ne l'ai pas entendue personnellement », explique-t-elle.

Pour Lara, la situation est « alarmante et anxiogène » mais en même temps « normale ». « Ça fait partie du lot (de vivre ici) », soupire-t-elle. Dans la ville aujourd'hui, l'atmosphère est calme, selon elle. « Il n'y a pas de consigne, la vie continue presque comme si de rien n'était ».

Selon nos informations, la cause de cette reprise des violences serait toujours liée au fait que les groupes islamistes impliqués dans les combats cherchent encore à empêcher les forces de sécurité conjointes d'arrêter les huit personnes accusées d'avoir tué Abou Achraf el-Amrouchi. Le chef de la sécurité dans le camp affilié au Fateh avait été tué fin juillet, ainsi que ses quatre gardes du corps, en représailles au meurtre, la veille, d'un responsable d'un groupe islamiste en réaction à l'assassinat, le 1er mars, d'un jeune membre du Fateh.

Fin juillet, d’autres affrontements avaient déjà fait trembler le camp et coûté la vie à au moins treize personnes.

La reprise des combats samedi matin entre le Fateh et des groupes islamistes dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Héloué, près de Saïda au Liban-Sud, a fait au moins quatre morts, selon des sources médicales, et des centaines de déplacés, qui ont dû à nouveau évacuer leurs habitations.En début d'après-midi, des tirs sporadiques étaient encore entendus dans la...

commentaires (4)

Il est temps que les personnes ( j’essaie de rester poli) qui nous parlent de « cause palestinienne » reviennent en 2023 et ne restent pas enfermées dans les années 50… Le monde a changé, le monde a évolué. La Palestine est devenue un pays de très haute technologie mais sous l’appellation « Israël » que presque tous les pays arabes reconnaissent et travaillent avec sur divers plans notamment technologiques, sportives,médicales et spatiales. Les rares pays arabes ( dits moumanaa) font vivre leurs citoyens dans la misère, guerre, instabilité et sans avenir. Même les palestiniens eux-mêmes n’ont jamais cru en leur cause . Leur principal objectif durant toutes ces décennies est de pomper du fric aux pays du gulf, lancer des attaques contre Israël pour que cette dernière riposte sauvagement et détruise tout… oui ces gens n’ont pas de cœur… on le sait…et du coup, les palestiniens demandent des DOLLARS aux arabes . Dollars , dont une partie disparaîtrait dans certaines de leurs poches… sans doute. voila à quoi ressemble la dite cause. Foutre le bordel dans tous les pays hôtes avec l’ingratitude qui est leur principale qualité. OLJ merci de ne pas censurer comme d’habitude lorsqu’il s’agit de palestiniens… Les libanais du sud sont victimes des palestiniens actuellement…comme d’habitude..!! Bonne journée

LE FRANCOPHONE

18 h 11, le 09 septembre 2023

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Commentaires (4)

  • Il est temps que les personnes ( j’essaie de rester poli) qui nous parlent de « cause palestinienne » reviennent en 2023 et ne restent pas enfermées dans les années 50… Le monde a changé, le monde a évolué. La Palestine est devenue un pays de très haute technologie mais sous l’appellation « Israël » que presque tous les pays arabes reconnaissent et travaillent avec sur divers plans notamment technologiques, sportives,médicales et spatiales. Les rares pays arabes ( dits moumanaa) font vivre leurs citoyens dans la misère, guerre, instabilité et sans avenir. Même les palestiniens eux-mêmes n’ont jamais cru en leur cause . Leur principal objectif durant toutes ces décennies est de pomper du fric aux pays du gulf, lancer des attaques contre Israël pour que cette dernière riposte sauvagement et détruise tout… oui ces gens n’ont pas de cœur… on le sait…et du coup, les palestiniens demandent des DOLLARS aux arabes . Dollars , dont une partie disparaîtrait dans certaines de leurs poches… sans doute. voila à quoi ressemble la dite cause. Foutre le bordel dans tous les pays hôtes avec l’ingratitude qui est leur principale qualité. OLJ merci de ne pas censurer comme d’habitude lorsqu’il s’agit de palestiniens… Les libanais du sud sont victimes des palestiniens actuellement…comme d’habitude..!! Bonne journée

    LE FRANCOPHONE

    18 h 11, le 09 septembre 2023

  • La solidarité avec la “lutte des frères et sœurs” palestiniens comporte des obligations et parfois des inconvénients. Les gens de Saida doivent accepter de vivre avec les conséquences de leurs choix…

    Mago1

    17 h 10, le 09 septembre 2023

  • il est temps de desarmer tous ces gens et l etat libanais montre qu il est chez lui . et ceux qui veulent liberer la palestine qu il aillent en arabie saoudite.

    barada youssef

    14 h 44, le 09 septembre 2023

  • un civil touché par une balle perdue à Ghazieh à près de deux kilomètres de la zone des combats, et de six blessés.. il y a t il un service vétérinaire de garde, parce que l'on peut comparer ces abrutis à des animaux, le cerveau en moins...

    C…

    13 h 35, le 09 septembre 2023

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