Le cabinet sortant de Nagib Mikati a approuvé jeudi, en Conseil des ministres, le recouvrement de la nationalité libanaise par quatre-vingt-onze émigrés, visiblement chrétiens pour la plupart. Une telle mesure, qui provoque souvent des remous sur la scène locale de crainte qu’elle ne porte atteinte à l’équilibre confessionnel, semble être passée sous silence. Jusqu’ici, aucun parti n’a officiellement commenté cette décision qui a toutefois suscité plusieurs interrogations quant à son timing et son enjeu, alors que le Liban connaît une vacance à la magistrature suprême et que le gouvernement est démissionnaire.
Sur la scène chrétienne, la démarche du Premier ministre sortant divise. Si, au Courant patriotique libre (CPL) dont le chef Gebran Bassil avait fait du recouvrement de la nationalité son cheval de bataille, on salue cette décision, bien que les ministres aounistes boycottent les réunions gouvernementales en période de vacance, les Forces libanaises (FL) se montrent plus réticentes. Pour elles, cette démarche est « rejetée » si elle ne relève pas de la nécessité en période d’expédition des affaires courantes.
La présidence du Conseil des ministres fait le point. « Quatre-vingt-onze décrets de recouvrement de la nationalité libanaise sont parvenus au Grand Sérail. Nagib Mikati les a signés pour éviter que les dossiers ne s’accumulent », explique à L’Orient-Le Jour Farès Gemayel, porte-parole du Premier ministre sortant. Selon lui, « il n’y a pas de message politique derrière cette mesure qui est conforme à la loi » (votée en 2015, NDLR). « Il s’agit d’un recouvrement de la nationalité et non pas d’un décret de naturalisation facultative, chose que Nagib Mikati avait refusée sous le mandat de Michel Aoun. Que ses détracteurs fassent leur travail et élisent un président de la République ! » renchérit-il. M. Gemayel a enfin indiqué qu’environ 400 demandes de recouvrement de la nationalité se trouvent actuellement au ministère de l’Intérieur et qu’elles seront envoyées au Grand Sérail une fois complétées.
Les partis chrétiens divisés
Cette fois-ci, la démarche de Nagib Mikati n’a donc pas été critiquée par les aounistes, bien que le parti orange revienne souvent à la charge contre lui, l’accusant de vouloir accaparer les prérogatives du président de la République en convoquant à maintes reprises son cabinet avec un ordre du jour chargé en période de vacance. « Le recouvrement de la nationalité aurait dû être effectué il y a longtemps, mais mieux vaut tard que jamais », indique à notre publication le député Alain Aoun. Ce dernier insiste toutefois sur le fait que le travail du cabinet doit « rester dans le cadre de l’expédition des affaires courantes », estimant que le cas contraire serait une « normalisation de la vacance présidentielle ».
C’est le parti de Samir Geagea qui semble toutefois s’opposer à la démarche de Nagib Mikati. La signature des décrets est « rejetée si elle ne relève pas de la nécessité, vu que l’équipe ministérielle actuelle est uniquement chargée d’expédier les affaires courantes et que le pays est sans chef de l’État », souligne Charles Jabbour, porte-parole des FL. S’abstenant de se prononcer davantage avant d’obtenir un complément d’information, M. Jabbour met toutefois en garde contre une réédition du scénario de 1994, lorsque environ 150 000 personnes, à majorité musulmanes, ont été naturalisées sous les mandats d’Élias Hraoui et Rafic Hariri.
Quid des émigrés concernés ?
Consultée par L’OLJ, la liste des personnes concernées semble regrouper en majorité des expatriés chrétiens résidant en Amérique latine. Elle inclut notamment le footballeur péruvien Alexandre Succar. À l’issue du Conseil des ministres de jeudi, le ministre sortant de la Jeunesse et des Sports, Georges Kallas, a déclaré avoir discuté de la demande de recouvrement de la nationalité du joueur avec son collègue de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, et le président de la Fédération libanaise de football, Hachem Haïdar, afin que M. Succar puisse représenter l’équipe nationale dans l’avenir.
Il est vite berné le gendron. Il se félicite d’une décision qui ne relève pas d’un gouvernement sortant concernant quelques dizaine s de chrétiens et ensuite monterait sur ses grands chevaux lorsque ce même gouvernement sortant viendrait naturaliser des centaines de milliers d’une autre confession. Comment pourrait il justifier son refus lorsqu’il a admis une irrégularité de la constitution pour venir ensuite la condamner? Il se croit plus rusé que les renards qui le mènent par le bout du nez qui lui ont toujours jeté des miettes pour lui faire croire qu’ils sont de son bord alors qu’ils ne font que nous enfoncer dans un marasme qui détruit notre pays pierre par pierre et édifice après édifice. S’il était pour la protection des chrétiens ça se saurait. Il a eu avec son bon papa tout le loisirs de les protéger et il n’a fait qu’abonder dans leur sens pour exister. Ses actes parlent pour lui, il n’a nul besoin de démontrer le contraire.
10 h 27, le 09 septembre 2023