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Lifestyle - Mode

Avec la chaussure AC2 de MSCHF, on va adorer se casser le pied

Avec la chaussure AC2 de MSCHF, on va adorer se casser le pied

À défaut du bobo, MSCHF a inventé l’accessoire qui fait mouche sans faire mal : la chaussure déguisée en attelle (ou l’inverse). Photo : https://mschf.com/

Depuis sa sortie, le 22 août, le mocassin AC2 de MSCHF convertible en botte, met à la mode les jambes cassées. La fracture est certes une option, et l’on est même autorisé à les porter avec des os parfaitement sains. Le collectif de créateurs basé à Brooklyn, New York, et dirigé par Gabriel Whaley a été créé en 2016 avec l’idée de lancer des produits toujours plus absurdes en éditions limitées. Le nom du label est d’ailleurs composé des consonnes de « Mischief », espiègleries en anglais. Premier fait d’armes : un ordinateur équipé des programmes les plus malveillants de l’histoire des virus informatiques. Suivront des massacres d’œuvres, des détournements d’objets si familiers qu’on ne soupçonnait pas leur force iconique, des manipulations d’applications de portables, des mariages improbables entre produits de luxe et produits basiques, jusqu’à tout récemment l’édition en taille humaine des bottes en silicone rouges gonflées des plombiers Mario Bros, héros d’un célèbre jeu vidéo sous Nintendo, (Astroboy, le personnage de manga, a les mêmes) ou la reproduction au laser d’un microscopique sac Vuitton OnTheGo (littéralement la taille d’un grain de poussière) vendu aux enchères 63 000 dollars en juin dernier.

Non contents d’avoir acheté une œuvre de Damien Hirst pour la poinçonner et la vendre par petits bouts à 450 dollars le rond, ou détruit des sacs Birkin d’Hermès (décidément), les reconvertissant en sabots Birkenstock pour le seul plaisir de les rebaptiser « Birkinstock », ou vendu des sacs de course de marques de luxe, ou fait réaliser la première peinture académique, en l’occurrence un pied, par intelligence artificielle, ou injecté du vrai Chanel N°5 dans un déodorant de supermarché, entre des dizaines d’autres exploits, les cerveaux malicieux de MSCHF ont réussi à produire avec chacune de leurs farces de la valeur et du désir.  À la croisée du design et de l’art contemporain, leur démarche consiste à faire marcher une clientèle avide d’objets de conversation, prête à y mettre un prix démesuré avec une arrière-pensée de spéculation.

La nouvelle AC2 se présente en version mule capable de muter avec l’ajout d’accessoires. Photo : https://mschf.com/

Constatant que plus c’est gros, plus ça marche, MSCHF enfourche les mégavagues de l’absurde et surfe sur une époque écarquillée, avide d’images, de visibilité et de sensations. Vous voulez attirer l’attention ? Être beau ou belle selon les canons éprouvés ne suffit plus. Déployer des effets d’argent facile ne suffit plus. Étaler des fêtes, des demeures féeriques, des voyages extraordinaires ne suffit plus. Il reste cette chose qui fonctionnait plutôt bien quand vous étiez petit : le bobo. Le bobo d’adulte est souvent dû à un accident. Il a un parfum d’aventure ou de pas-de-chance. En deux mots, il a surtout une histoire, et l’histoire est l’ingrédient rêvé pour que des centaines de milliers d’yeux s’arrêtent, ne serait-ce qu’une seconde, sur vos médias sociaux. À défaut du bobo, MSCHF a inventé l’accessoire qui fait mouche sans faire mal : la chaussure déguisée en attelle (ou l’inverse).

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Une première version, la AC1, lancée en 2022, avait le format d’une botte. Grise avec des détails noirs, elle était équipée de sangles se rejoignant de face, au milieu de la jambe. Offrant un confort absolu, elle était ultra-légère et rembourrée de mousse. La nouvelle AC2 fait encore mieux : elle se présente en version mule capable de muter avec l’ajout d’accessoires. Et si on parle au singulier, c’est qu’il est rare de voir quelqu’un marcher avec une attelle à chaque jambe. MSCHF aura inventé l’impossible paire !

Depuis sa sortie, le 22 août, le mocassin AC2 de MSCHF convertible en botte, met à la mode les jambes cassées. La fracture est certes une option, et l’on est même autorisé à les porter avec des os parfaitement sains. Le collectif de créateurs basé à Brooklyn, New York, et dirigé par Gabriel Whaley a été créé en 2016 avec l’idée de lancer des produits toujours plus...
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