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Économie - Tourisme

L’avenir de Global Blue au Liban se jouera au cours du prochain Conseil des ministres

La société spécialisée dans la restitution de la TVA pour les touristes de passage a suspendu ses opérations depuis l’hiver.

L’avenir de Global Blue au Liban se jouera au cours du prochain Conseil des ministres

Un kiosque effectuant des remboursement liés à la détaxe à l'aéroport d'Athènes. Celui situé à l'aéroport de Beyrouth a suspendu ses opérations depuis mars. Photo P.H.B.

Arrivée au Liban en 2002, le leader mondial de la détaxe pour les touristes Global Blue, devrait en savoir plus sur son avenir dans le pays au cours du Conseil des ministres prévu mercredi prochain. Le dossier est inscrit en 10e position de l’ordre du jour de la réunion.

La détaxe est une opération de restitution de la TVA payées dans un pays et qui se révèle particulièrement intéressante pour les achats de produits haut de gamme ou de luxe. Les voyageurs de passage au Liban – libanais ou étrangers tant qu’ils ne résident pas dans le pays – pouvaient donc récupérer la TVA sur certains de leurs achats faits sur le territoire comme cela peut se faire ailleurs dans le monde.

Mais depuis début mars, la filiale libanaise de la société suisse Global Blue International a mis ses opérations en pause, en attendant que le gouvernement valide un nouveau « mécanisme » modifiant le circuit de restitution de la TVA. Ce mécanisme a été préparé par le ministère des Finances, qui n’a pas officiellement communiqué ses contours.

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Contacté, le directeur de Global Blue SAL, Joe Yacoub n’a pas souhaité faire de commentaires sur ses attentes par rapport à la réunion de mercredi. Il indique cependant que selon une étude interne réalisée par la société, les voyageurs les plus aisés dépensent généralement plus d’argent dans les pays qui offrent des services de détaxe et que la moyenne des dépenses qu’ils ont réalisé au Liban a progressé à un rythme annuel bien meilleur que celui des touristes « normaux ».

Il souligne également que la TVA à laquelle le pays renonce est largement compensée par la propension des touristes aisés à dépenser sur place l’argent qu’il « sait qu’il va récupérer sur ses achats réalisés pendant son séjour ». Dans le budget de 2022, qui est entré en vigueur avec 10 mois et demi de retard, l’État tablait sur des revenus liés à la TVA de 5 500 milliards de livres, soit plus d’un cinquième des recettes prévues.

Ne plus perdre d'argent

Selon les explications fournie en février à L’Orient-Le Jour, Global Blue souhaitait remplacer le circuit actuel qui intègre le ministère des Finances pour un nouveau qui ne lui fasse plus perdre d’argent.

Sous l’ancien système, un voyageur qui faisait pour plus de 100 dollars d’achat au Liban auprès d’un commerçant faisant partie du réseau Global Blue payait la TVA puis remplissait en ligne un bordereau de détaxe auprès de ce dernier. Une fois sur le départ – principalement à l’aéroport – le voyageur passait d’abord par les douanes pour faire valider son bordereau, puis se rendait au kiosque opéré par la société où l’opération de restitution était traitée. Une fois cette étape franchie, le remboursement était effectué au prix d’une commission.

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Avant la crise qui a éclaté dans le pays en 2019 et qui s’est manifestée par un effondrement de la monnaie et des restrictions bancaires illégales sur les dépôts en dollars, Global Blue remboursait la TVA en dollar et en cash.

Après le début de la crise et jusqu’en février 2022, elle a continué d’effectuer ces remboursements, mais cette fois en livres libanaises et par virement ce qui n’était plus intéressant pour les acheteurs à cause des restrictions sur les conversions de livres en dollars et les virements bancaires depuis le Liban vers l’étranger.

Le second problème est lié à la lenteur à laquelle le ministère des Finances reversait à Global Blue la TVA déjà payée par le client et que Global Blue avait déjà remboursée à ce dernier. Ces remboursements se faisaient en livres et par virement, laissant la société avec d’importants montants qu’elle ne pouvait pas librement convertir en dollar. De plus, entre le moment où la TVA était restituée au client par Global Blue et celui où le ministère des Finances la remboursait à la société, le taux de change dollar/livre sur le marché pouvait subir d’importantes fluctuations dépréciant de facto l’argent récupéré par la société.

Et ce taux a été particulièrement volatile en quatre ans de crise, la stabilité précaire de ces derniers mois faisant figure d’exception. Si le taux officiel n’a pas évolué avant le 1er février pour passer de l’ancienne parité officielle de 1 507,5 livres pour un dollar à 15 000 LL, depuis un décret du Conseil des ministres publié fin avril, la TVA doit être désormais calculée à trois taux différents proches du marché.

Pour éviter ces désagréments, Global Blue SAL a demandé à traiter directement avec les marchands, mais rien n’indiquait à ce stade que le ministère des Finances allait privilégier cette solution au détriment d'une autre qui lui permettait de rester dans la boucle.

Global Blue SAL a vu le nombre de commerçant de son réseau fondre avec la crise, passant de 600 à un peu plus de 300, pour un nombre de magasin desservis inférieur à 1 000, contre plus de 2 000 auparavant. 

Arrivée au Liban en 2002, le leader mondial de la détaxe pour les touristes Global Blue, devrait en savoir plus sur son avenir dans le pays au cours du Conseil des ministres prévu mercredi prochain. Le dossier est inscrit en 10e position de l’ordre du jour de la réunion.La détaxe est une opération de restitution de la TVA payées dans un pays et qui se révèle particulièrement...

commentaires (1)

Je ne vois pas comment un État failli pourrait se permettre de rétrocéder sa TVA, d'où qu'elle provienne. L'argumentaire selon lequel le fait de payer moins cher augmente la consommation des voyageurs ne résiste pas à l'analyse. A situation d'urgence, mesures d'urgence. NO VAT REFUND IN LEBANON tant que la situation politique, économique et sociale le justifie...

Ca va mieux en le disant

17 h 27, le 03 septembre 2023

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Commentaires (1)

  • Je ne vois pas comment un État failli pourrait se permettre de rétrocéder sa TVA, d'où qu'elle provienne. L'argumentaire selon lequel le fait de payer moins cher augmente la consommation des voyageurs ne résiste pas à l'analyse. A situation d'urgence, mesures d'urgence. NO VAT REFUND IN LEBANON tant que la situation politique, économique et sociale le justifie...

    Ca va mieux en le disant

    17 h 27, le 03 septembre 2023

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