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Sport - Coupe du monde de basket

Les Bleus en plein questionnement à un an des JO de Paris

Au lendemain du fiasco qu’a constitué ce Mondial pour l’équipe tricolore, une remise en question « à tous les niveaux » du basket français est nécessaire, moins d’un an avant les Jeux olympiques de Paris.

Rudy Gobert frustré pendant le match entre la France et la Lettonie lors du Mondial de basket, dimanche à Djakarta. Photo FIBA

« Comprendre avant qu’il ne soit trop tard » : l’élimination des Bleus au premier tour du Mondial de basket a soulevé plusieurs interrogations auxquelles les joueurs, l’encadrement et la fédération devront, après le dernier match du premier tour mardi contre le Liban à Jakarta, répondre en vue des JO 2024.

Heurtel rappelé ?

C’est à Francisco, justement, qu’est revenu le tir de la potentielle victoire contre la Lettonie (86-88), en l’absence de l’expérimenté Nando De Colo (36 ans), exclu après une seconde faute antisportive. Une lourde responsabilité pour un joueur qui disputait sa première compétition et a été sélectionné plutôt que d’autres meneurs (Kilian Hayes, Theo Maledon, voire Rodrigue Beaubois, qui avait cependant il y a quelques années décliné la sélection), en l’absence de Thomas Heurtel (34 ans). 

Le meneur de l’équipe finaliste de l’Euro 2022 est suspendu par la fédération après avoir rejoint le Zenit Saint-Pétersbourg, à l’encontre des règles édictées par la fédération. Son rappel, pour lequel militent depuis plusieurs mois les cadres de l’équipe, a de nouveau été demandé par le capitaine Nicolas Batum dimanche : « On a besoin de tout le monde. » 

D’autant plus à ce poste essentiel – le vrai chantier de la France – que ne maîtrisent pas sur le bout des doigts De Colo et encore moins Élie Okobo, davantage des arrières. Frank Ntilikina aurait pu être précieux au Mondial, notamment, par ses qualités défensives en l’absence d’Andrew Albicy (non sélectionné), mais il s’est blessé. Heurtel pourrait-il revenir en vue des Jeux ? « Ce n’est pas moi qui peux vous répondre », a évacué Collet, renvoyant la balle vers le président de la fédération, Jean-Pierre Siutat.

Avec « Wemby » à Paris ?

« Il faut enrichir cette équipe », est cependant convenu le sélectionneur, qui devrait sauf surprise aller jusqu’au bout de son contrat, à l’issue des Jeux de Paris. Une piste pourrait être d’étoffer le staff, dont s’est mis en disponibilité Laurent Foirest, par un consultant comme le Canada en dispose avec David Blatt (vainqueur de l’Euro et de l’Euroligue).

Les Bleus devraient en tout cas pouvoir compter à Paris sur le prodige Victor Wembanyama (19 ans, 2,24 m), qui a renoncé au Mondial pour mieux se concentrer sur sa première saison NBA avec San Antonio. Un renfort potentiel de poids pour le secteur intérieur, sur lequel plane toujours l’ombre de Joel Embiid : le MVP de la saison régulière NBA écoulée avec les Philadelphie Sixers ne savait toujours pas, en juin, s’il souhaitait « jouer pour une sélection », alors qu’il est courtisé par la France et les États-Unis, et peut aussi opter pour le Cameroun, son pays de naissance.

Dans quel état de forme ?

Avec ou sans Embiid, les Bleus auront besoin d’arriver au top de leur forme à Paris, alors que Batum a souligné après la déroute contre le Canada (95-65) qu’ils avaient « manqué un peu de gaz ». En raison d’une préparation mal calibrée par le staff ? Ils ont ainsi terminé par deux derniers galops d’essai à Tokyo qui les ont obligés à revenir, à l’issue d’un voyage de sept heures, vers l’ouest (Jakarta) où ils ont subi un décalage horaire de deux heures. Un programme calé avant le tirage au sort qui les a envoyés en Indonésie plutôt qu’à Okinawa ou Manille, plus proches de la capitale nippone.

Le déplacement en Lituanie le 11 août, effectué de nuit, peut aussi être mis en question, comme le pedigree des adversaires en début de préparation (Tunisie, Venezuela, Monténégro). Alors que la plupart des autres candidats au podium ont préféré se roder avec des oppositions plus relevées.

« Tout ça, ce sont des éléments qui ont joué effectivement. Il y a eu un ou deux déplacements difficiles. Ce sont effectivement des choses qui comptent, il ne faut pas le nier. Mais je pense que ça dépasse ça. Ça s’est ajouté au reste », a répondu Collet, ciblant avant tout un manque d’humilité et un état d’esprit défaillant. « Ça partait d’un bon sentiment, le fait d’annoncer haut et fort des objectifs. Mais était-ce bien réaliste, eu égard aux différentes saisons qui avaient pu être effectuées cette année ? » a aussi lancé le sélectionneur.

Si Evan Fournier a été le meilleur Français malgré sa saison blanche à New York, Rudy Gobert a connu un premier exercice compliqué avec Minnesota, De Colo (Asvel) en dents de scie, alors que Nicolas Batum n’a pas un rôle d’impact player aux Los Angeles Clippers.

« Comprendre avant qu’il ne soit trop tard » : l’élimination des Bleus au premier tour du Mondial de basket a soulevé plusieurs interrogations auxquelles les joueurs, l’encadrement et la fédération devront, après le dernier match du premier tour mardi contre le Liban à Jakarta, répondre en vue des JO 2024.



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