Karim Zeinoun, ballon en main, tentant de se frayer un chemin jusqu’au panier canadien face à Kelly Olynyk (d.) et Shai Gilgeous-Alexander (g.) lors du 2e match du groupe H entre le Liban et le Canada, dimanche à Djakarta. Photo FIBA
Les matches se suivent et se ressemblent pour les Libanais, une nouvelle fois surclassés par un adversaire contre lequel il n’y avait pas grand-chose à faire ni à espérer. Cinq minutes auront suffi aux Canadiens pour mettre la machine en route et développer toute l’étendue de leur supériorité.
L’écart final en est la preuve irréfutable : 73-128, soit 55 points de différence. Le monde d’écart qui séparait le Liban de la Lettonie est apparu encore plus béant ce dimanche. Mais, paradoxalement, ce revers laisse un goût moins amer que le précédent.
Si les limites individuelles et collectives des hommes de Jad el-Hajj par rapport au plus haut niveau mondial sont évidentes, les valeurs et les intentions de jeu affichées sur le terrain ce dimanche sur le parquet de l’Indonesia Arena de Djakarta n’en demeurent pas moins encourageantes pour la suite.
Valeurs collectives
Bien loin de s’effondrer, à l’image de leur seconde période face aux Baltes, ils ont gardé la tête haute en développant un basket bien plus ambitieux malgré l’écart au score. Ce sont d’ailleurs les Cèdres qui ont pris le meilleur départ en inscrivant les deux premiers paniers de la rencontre, avant de rester seulement trois minutes en tête.
Timide et visiblement sous pression l’avant-veille pour son premier match en Coupe du monde, Waël Arakji s’est montré bien plus à son aise, donnant le tempo de l’équipe et se montrant bien plus adroit devant le panier adverse en début de match (8 points, 4 passes).
Lui aussi transparent lors du premier match, Karim Zeinoun a cette fois-ci fait honneur à son statut de meilleur marqueur du championnat libanais. Le « guitariste » s’est illustré avec cinq tirs primés (15 points), soit le deuxième meilleur total libanais derrière Omari Spellman (16 points, 3 rebonds).
Toujours inégal dans l’ensemble, surtout en défense, l’ancien joueur des Golden State Warriors a su toutefois tirer son épingle du jeu sur les phases offensives en s’illustrant par quelques beaux paniers. À noter également les 11 points du capitaine Ali Haïdar et les 9 inscrits par Sergio el-Darwiche, meilleur Libanais face à la Lettonie.
Record mondial pour les Canucks
Mais même avec les meilleures intentions du monde et un basket plus libéré, les Cèdres ont été dépassés par la vitesse et le talent de l’armada offensive canadienne. Les « Road Warriors » pourront même se targuer d’avoir établi un nouveau record mondial, celui du plus grand nombre de passes décisives sur un même match : 44.
Un total impressionnant rendu possible par une adresse diabolique au tir, surtout derrière la ligne des 3 points (60 % de réussite, contre 42 % pour le Liban).
Sans leur meneur titulaire Jamal Murray (blessé lors de la préparation), les Canucks se sont encore une fois appuyés sur leur large panel de stars NBA. Entre autres RJ Barett des New York Knicks (17 points), Shai Gilgeous-Alexander du Thunder d’Oklahoma City (12 points) ou encore Kelly Olynyk du Utah Jazz (12 points).
Les Canadiens ont également pu compter sur l’aide précieuse de leurs remplaçants, auteurs de 68 points au total en sortie de banc, contre 29 pour le Liban (un bilan bien moins famélique qu’au premier match avec seulement 8 petites unités).
Avec deux défaites en autant de rencontre, les très minces espoirs de qualification se sont définitivement envolés et le troisième et dernier match contre les Bleus devrait accoucher selon toute vraisemblance d’une issue plutôt similaire.
Mais cela importe peu, puisque les Libanais débuteront leur véritable tournoi à partir de jeudi prochain, à l’occasion du deuxième tour, synonyme de début des matches de classement.
En concurrence avec la Jordanie, l’Iran, la Chine et le Japon (qui ont tous les quatre perdu leur premier match), le Liban luttera jusqu’au bout pour terminer au premier rang des nations asiatiques afin de décrocher un billet direct pour les Jeux olympiques de Paris l’été prochain.