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Sport - Coupe du monde de basket 2023

Un monde d’écart

L’entrée en lice des Cèdres dans le Mondial a viré au cauchemar face à une équipe lettone bien plus adroite et agressive, facile vainqueur 109-70 du premier match du groupe H, vendredi à Djakarta.

Un monde d’écart

Waël Arakji tentant de contrer un tir de Dāvis Bertans lors du 1er match du groupe H dans le cadre du Mondial 2023 de basket. Photo FIBA

On imaginait que la marche serait sans doute trop haute, mais peut-être pas dans de telles proportions. L’enthousiasme nourri par ces treize années d’absence dans le grand bain du basket mondial a été douché en l’espace de quelques minutes par la nette supériorité de l’équipe lettone, facile vainqueur d’une rencontre à sens unique.

Le pire est que le score final (109-70) ne rend pas totalement compte du monde d’écart qui séparait les Cèdres des Baltes, plus grands, plus forts, plus agressifs et surtout plus adroits devant le panier. Telle est la dure réalité de la Coupe du monde sur laquelle les Libanais se sont heurtés lors de cette entrée en lice, dont ils ressortent avec la sensation d’avoir été dépassés par l’événement, sans être parvenus à jouer leur basket.

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D’habitude très adroits derrière la ligne des trois points, les hommes de Jad el-Hajj n’avaient réussi qu’un seul tir à longue distance avant la dernière seconde du troisième quart-temps, moment choisi par Sergio Darwiche pour inscrire, au buzzer, le deuxième panier primé des Libanais.

Darwiche, bien trop seul

Sauf qu’à ce moment-là, le score était déjà sans appel : 82-48. Et Darwiche avait beau s’employer comme un beau diable pour tenter de maintenir le navire libanais à flot, l’écart culminait dans des hauteurs bien trop élevées pour espérer quoi que ce soit (au point de grimper jusqu’à 44 unités au milieu du 3e quart-temps).

Avec 19 points, 5 rebonds et 2 passes, l’ex-meneur de jeu de Sagesse est sans doute la seule éclaircie à extraire d’un tableau libanais bien terne. Malgré cinq premières minutes encourageantes, où ils semblaient capables de résister au défi physique imposé par les Lettons, les Libanais ont trop rapidement été décrochés à la marque (27-17 au terme du premier quart-temps, puis 55-30 à la fin du deuxième). Le tout en encaissant une myriade de tirs à trois points empilés par une équipe balte réglée comme du papier à musique à longue distance (62 % de réussite, contre seulement 29 % pour le Liban).

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Preuve de cette ultradomination collective, les Lettons finiront avec pas moins de sept joueurs affichant un total de plus de dix points au compteur, dont 20 pour Dairis Bertans, meilleur marqueur de la partie. Une véritable démonstration de force de la 29e nation mondiale réalisée en l’absence de son meilleur atout, Kristaps Porzingis, l’ailier des Boston Celtics, forfait pour toute la compétition.


Wael Arakji se prenant la tête lors de la lourde défaite du Liban face à la Lettonie en ouverture du Mondial 2023 du basket, vendredi à Jakarta. Adek Berry / AFP

Symbole du succès qu’a constitué la campagne en Coupe d’Asie l’été dernier, Waël Arakji n’a cette fois-ci pas eu l’influence escomptée dans le jeu d’une équipe dont il est censé être le métronome. Son bilan somme toute assez honorable de 14 points et 8 passes décisives cache de trop nombreux trous d’air où il a parfois disparu de la circulation.

Il faut dire que le meneur de Riyadi a peu été suppléé par ses autres coéquipiers. Les statistiques sont sans appel : seulement 8 petits points ont été inscrits par les joueurs sortis du banc, contre 51 pour la Lettonie.

Omari, si tu savais...

Preuve que le jeu libanais repose sur trop peu d’épaules. Un état de fait d’autant plus fâcheux lorsque celles qui sont censées porter une partie de l'équipe sont aussi défaillantes. Au centre de toutes les attentions pour sa grande première sous le maillot libanais, Omari Spellman, naturalisé en avril dernier, a été à des années-lumière du rendement qu’on pouvait espérer de lui.

Bien loin de justifier l’investissement consenti pour l’enrôler, l’ancien joueur des Golden State Warriors a traîné son surpoids apparent tout au long de la partie, au point de devoir s’éclipser lors de la troisième reprise pour récupérer en pédalant sur un vélo d'appartement.

Pris de vitesse en phases défensives et inexistant au rebond des deux côtés du terrain (zéro pointé), il a oublié de remplir tous les fondamentaux du poste de pivot qu’il occupait sur la composition de départ.

Le plus frustrant dans toute cette histoire est qu’en étant totalement hors de forme, il n’est pas non plus passé complètement à côté de la plaque. La facilité déconcertante avec laquelle il a enchaîné ses quatre paniers à 3 points dans les cinq dernières minutes le prouve : il pourrait être un sacré joueur de basket.

Mais certainement pas du niveau qu’impose l’exigence d’une Coupe du monde. Spellman et ses nouveaux coéquipiers en ont fait la douloureuse expérience. Celle-ci devrait assurément se prolonger lors de la prochaine rencontre, prévue ce dimanche à 12h45 (heure de Beyrouth).

On voit mal comment le Liban pourrait ne serait-ce que titiller l’impressionnante armada canadienne, qui a infligé une véritable correction à la France, qui faisait pourtant partie des favoris, dans l’autre match du groupe H (95-65).

Mais si les rêves de qualification pour le deuxième tour de la compétition semblent d’ores et déjà envolés, celui de voir la couleur des Jeux olympiques l’été prochain à Paris reste permis. Défait par l’Allemagne, le Japon n’a pas pris d’avance sur le Liban, en attendant les rencontres de la Jordanie, de l’Iran et de la Chine, qui feront leur entrée ce samedi.

Car si ces cinq nations devraient rapidement prendre la porte dès le premier tour, elles ne rentreront pas bredouilles à la maison dès mardi prochain. Bien au contraire, elles se battront jusqu’au bout lors des matchs de classement pour finir en tête des nations asiatiques, synonymes de billet pour le prochain tournoi olympique de Paris. Et s’il ne se trouvait pas là le véritable objectif de ce Mondial ?



On imaginait que la marche serait sans doute trop haute, mais peut-être pas dans de telles proportions. L’enthousiasme nourri par ces treize années d’absence dans le grand bain du basket mondial a été douché en l’espace de quelques minutes par la nette supériorité de l’équipe lettone, facile vainqueur d’une rencontre à sens unique. Le pire est que le score final...

commentaires (4)

Perdre un match ne veut pas dire avoir perdu. D’autres matchs vous attendent et montrez votre valeur et votre hargne de gagner.

Mohamed Melhem

01 h 12, le 26 août 2023

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Commentaires (4)

  • Perdre un match ne veut pas dire avoir perdu. D’autres matchs vous attendent et montrez votre valeur et votre hargne de gagner.

    Mohamed Melhem

    01 h 12, le 26 août 2023

  • On peut se dire que le véritable objectif est la participation aux JO mais toujours est-il qu'une coupe du monde doit se jouer à fond et ne peut constituer en soi une étape dans un parcours sportif. Le Liban ne peut pas espérer remporter le tournoi mais l'on remarque que la préparation n'était pas optimale car il manquait ce jour de l'énergie au niveau des rebonds et défensivement trop peu d'automatismes. Il suffit de comparer avec le match effectué contre l'Australie en finale de coupe d'Asie

    Georges Olivier

    00 h 10, le 26 août 2023

  • Quelle déception!

    Marionet

    23 h 12, le 25 août 2023

  • Pour gagner, il faut un mental d’acier et une équipe soudée qui se complète et joue en harmonie. Je ne sais pas si cela est le cas. Pour la consolation, la france a été battue à plate couture par le canada. Elle jouera , au prochain tour contre la Lettonie… Nous verrons ce que cela donnera

    LE FRANCOPHONE

    21 h 58, le 25 août 2023

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