Cri du cœur

Ces hélices qui tuent ! Conçues principalement pour assurer la propulsion des avions ou de tout autre engin aéronautique, le cas échéant un hélicoptère, l’historique des hélices au Liban est devenu synonyme de mort.

L’armée libanaise a été endeuillée plusieurs fois à cause d’accidents liés aux hélicoptères. Outre probablement la vétusté des appareils, le manque de moyens logistiques, voire de maintenance, le pouvoir politique peine à fournir à l’armée les moyens financiers dont elle a besoin. Évidemment, il est occupé à retirer le reliquat des réserves, qu’il s’agisse de celles qui sont libellées en devises étrangères ou de celles qui sont encore en livres libanaises et qui se trouvent dans les caisses de la BDL.

Ceux qui critiquent l’ancien Liban oublient ou ignorent carrément que nous avions des Mirage, des Gazelle ainsi que toute une panoplie d’appareils modernes, financés de surcroît par le gouvernement libanais et non point quémandés auprès de tel ou tel autre État. Nous avions de la dignité, de l’amour-propre, de la fierté et surtout de la décence.

Certes, la pratique des pots-de-vin existait, le clientélisme aussi, des factions rivales qui jonglaient entre partis de gauche ou de droite, qu’importe... L’essentiel, c’était d’épater la galerie, de faire du m’as-tu-vu et de jouir d’une certaine notoriété sociale aussi éphémère que futile. Par ailleurs, il y avait une classe politique qui avait encore le sens de l’État, parmi elle certains étaient vraiment des hommes d’État.

La pseudo-classe politique d’aujourd’hui est réduite à mendier, à se prosterner, à vendre son âme au diable, plus exactement à se prostituer pour maintenir un semblant de pouvoir, un iota de présence et surtout une mainmise nécessaire à s’autoprotéger et sauvegarder ses acquis.

Pourquoi n’y a-t-il pas d’hélices pour ces énergumènes ? Cette question hante bon nombre de Libanais. Pourquoi doit-on subir des cannibales comme gestionnaires du bien public ? Pourquoi et par quels stratagèmes restent-ils impunis ?

Laurent Fabius avait trouvé une formule magique suite au scandale du sang contaminé : responsable mais pas coupable !

Chers martyrs de l’armée, ceux d’aujourd’hui et de jadis, ne cherchez pas les coupables de vos tristes destins.

Si auparavant un auteur avait écrit Ces malades qui nous gouvernent, certains qui le font actuellement n’en sont pas moins malades, bien au contraire.

Les avatars de la pseudo-démocratie, du pseudo-État, des affairistes et plus particulièrement de la médiocratie ambiante sont des maladies graves socialement et politiquement transmissibles.

Y aurait-il des remèdes ?

Seules des hélices bien spécifiques pourraient y arriver... Cependant, elles sont la destinée des braves et non des minables !

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.