La plateforme de forage TransOcean Barents. Photo TotalEnergies
La plateforme de forage TransOcean Barents, chargé de l'exploration du gaz dans le bloc 9 au large du Liban, est "arrivée au point de forage", a annoncé mercredi matin le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamiyé.
TotalEnergies a également annoncé l'arrivée du navire, dans un communiqué consulté par L'Orient-Le Jour.
Affrétée par TotalEnergies pour le compte du consortium qu'il a formé avec l'Italien ENI et QatarEnergy, la plateforme TransOcean Barents va forer un puits d'exploration dans le bloc 9 de la zone économique exclusive (ZEE) du Liban, au large de la côte, près de Tyr, au Liban-Sud.
Une étape importante
Dans un communiqué de presse transmis à L'Orient-Le Jour, TotalEnergies annonce "l'arrivée de l’appareil de forage, Transocean Barents, sur le bloc, à environ 120 km au large des côtes de Beyrouth, ainsi que l'arrivée du premier hélicoptère à l'aéroport de Beyrouth. Cet hélicoptère, contracté par TotalEnergies EP Bloc 9 et opéré par Gulf Helicopters, assurera le transport des équipes jusqu'à l’appareil de forage".
"L'arrivée de ces appareils marque une étape importante dans la préparation du forage du puits d’exploration sur le bloc 9, qui débutera vers la fin du mois d’août 2023", a déclaré TotalEnergies.
M. Hamiyé et le ministre sortant de l'Énergie Walid Fayad ont "inspecté (mercredi matin) la base logistique à l'aéroport international Rafic Hariri de Beyrouth", qui sera utilisée pour fournir des services à la plateforme de forage dans le bloc 9, via un transfert par hélicoptère, rapportent des médias locaux.
Deux ou trois mois
Cité par ces médias, Walid Fayad a déclaré que les autorités libanaises "connaîtront les résultats du forage et de l'exploration dans deux ou trois mois". M. Fayad a fait remarquer à la chaîne de télévision Al-Jadeed que les autorités libanaises avaient été "informées par ENI et Total que le puits de pétrole était commercial".
Le ministre sortant de l'Energie, Walid Fayad, lors d'une conférence de presse à l'aéroport international de Beyouth, aux côtés de TotalEnergies, le 16 août 2023. Photo TotalEnergies
M. Hamiyé, pour sa part, a déclaré depuis l'aéroport : "Nous espérons que le Liban deviendra un pays pétrolier."
S'adressant également à Al-Jadeed, le ministre sortant des Travaux publics a déclaré que la ligne d'hélicoptères destinée à fournir des services à la plateforme de forage a été baptisée Ligne 96 "en mémoire des martyrs de Cana".
Le 18 avril 1996, 106 civils ont été tués lors d'un bombardement israélien, alors qu'ils s'abritaient dans une base de la Finul dans le village de Cana, au Liban-Sud.
Fin juillet, une source de l'Administration libanaise du pétrole avait déclaré à L'Orient Today que "le (navire) devra se préparer pendant 10 jours avant de pouvoir commencer le forage d'un puits d'exploration dans le bloc 9".
La même source avait ajouté que "le processus prendra environ deux mois avant que l'on sache si le Liban peut commencer à extraire et à produire du gaz naturel à partir du bloc".
Impact environnemental
Le ministre sortant de l'Environnement, Nasser Yassine, a pour sa part approuvé mercredi l'étude d'impact environnemental relative au forage dans le bloc 9, selon un document officiel que L'Orient-Le Jour a pu consulter. Il a par ailleurs demandé au ministère de l'Energie de veiller à ce que les employés suivent les recommandations du ministère de l'Environnement et présentent, d'ici un mois, les résultats de leurs travaux.
Le rapport sur l'impact environnemental du bloc 9 a été préparé par l'entreprise RSK Environnement, à la demande de TotalEnergies, sur les différentes phases des activités d'exploration et de forage prévues. Il a été mis à la disposition du public fin mai.
Situé au large des côtes du sud du Liban, le bloc 9 fait partie d'une série de champs gaziers potentiels qui comprend également le bloc 4 au large de Batroun, pour lequel le Liban a attribué les toutes premières licences d'exploitation en 2018 à un consortium composé du français TotalEnergies, de l'italien ENI et du russe Novatek.
Le processus d'exploration du bloc 4 a été lancé en 2020, et les résultats du premier puits de forage ont détecté la présence de gaz, mais pas en quantité suffisante pour justifier une mise en production.
L'exploration du bloc 9 a été initialement retardée par un différend entre le Liban et Israël sur la délimitation de leur frontière maritime, qui a ensuite été résolu par un accord signé entre les deux pays en octobre dernier.
Entre-temps, le consortium a changé de visage avec le départ de Novatek en septembre dernier - conséquence indirecte de la guerre en Ukraine - et l'arrivée de QatarEnergy en janvier.
commentaires (3)
Roulement de tambours, en attendant qu’il soit explosé au moindre accroc entre HB et les pseudos autorités libanaises pour cause de partage inégal. On n’a pas besoin d’ennemis, ils sont à l’intérieur et dans le tréfonds de notre pays. Il suffit de lever les yeux ou si HN le permet. Puisque depuis des années, celui qui ose lever la tête est condamné a une mort sûre.
Sissi zayyat
20 h 44, le 16 août 2023