Des pays du Golfe renforcent leurs recommandations de voyage pour leurs ressortissants au Liban

Emboitant le pas à l'Arabie saoudite et au Koweït, plusieurs autres pays du Golfe ont émis ces dernières heures des recommandations de voyage renforcées pour leurs ressortissants au Liban, les Émirats arabes unis et Bahreïn allant jusqu'à les appeler à éviter tout déplacement vers le pays du Cèdre. De leur côté, Qatar et le sultanat d'Oman ont demandé à toute personne actuellement au Liban à faire preuve de vigilance, sur fond de tensions dans le Sud après des affrontements sanglants dans le camp de réfugiés palestiniens de Aïn el-Heloué.

Dans un communiqué sur son site Internet, le ministère bahreïni des Affaires étrangères a exhorté les ressortissants de cette monarchie à ''respecter les précédents communiqués déconseillant tout voyage au Liban et à quitter le territoire libanais pour assurer leur sécurité (...) En cas d'urgence, les ressortissants bahreïnis peuvent contacter l'ambassade à Damas pour obtenir de l'aide". Depuis que plusieurs pays arabes du Golfe avaient rappelé leurs ambassadeurs à Beyrouth entre octobre 2021 et avril 2022, l'ambassade de Bahreïn à Beyrouth n'est plus en activité. 

Pour sa part, la diplomatie des Emirats arabes unis a insisté, dans un tweet adressé aux ressortissants émiratis, sur ''l'importance de se conformer à l'interdiction préalablement annoncée de tout voyage au Liban''.

Appels à la prudence

De son côté, l'ambassade du Qatar à Beyrouth a appelé samedi les Qataris à "rester vigilants, à s'éloigner des zones où se déroulent les incidents", sans toutefois les citer, et à "respecter les directives émises par les autorités locales compétentes". En cas d'urgence, elle a appelé ses ressortissants à contacter l'un des numéros suivants : le 009611835444 ou le 009611835111.

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Même son de cloche du côté du sultanat d'Oman. La mission diplomatique omanaise a incité dimanche ses ressortissants au Liban à "rester prudents, à respecter les mesures sécuritaires nécessaires en s'éloignant des zones de conflit armé et à suivre les directives de sécurité émises par les autorités compétentes". Deux numéros ont été mis à la disposition des Omanais : le +961 76 010037 ou le +961 01 856555.

Samedi, l'Arabie saoudite avait demandé à ses ressortissants de quitter rapidement le Liban, alors que Koweït avait exhorté ses citoyens à rester vigilants. 

Ces décisions interviennent à la suite des accrochages armés survenus dans ce camp, où au moins 13 personnes ont été tuées. Selon des sources de sécurité, des combattants du mouvement nationaliste Fateh ont affronté des groupes proches des islamistes les plus radicaux. Le camp de Aïn el-Héloué, situé près de la ville côtière de Saïda dans le sud du Liban, compte environ 80.000 réfugiés palestiniens, ce qui en fait le plus grand camp du pays.

Réagissant à ces mises en garde et interdictions de voyage, le député du Hezbollah Ali Fayad a dénoncé ''le retour de phénomènes inquiétants et de prises de position suspectes sur la scène libanaise'' visant, selon lui, à ''cibler la stabilité sécuritaire et politique dans le pays''. ''Ces positions ne peuvent pas être isolées des pressions auxquelles le Liban est exposé'', a-t-il ajouté, estimant qu'elles démontrent l'importance que le blocage politique soit résolu par un dialogue interne et non ''en se contentant de parier sur des initiatives extérieures", le Liban étant sans président depuis fin octobre dernier.

Début août, le Royaume-Uni avait également mis à jour ses conseils aux voyageurs pour le Liban, déconseillant "tout voyage sauf essentiel" dans certaines parties du Liban-Sud, près de Aïn el-Héloué. Pour sa part, l'ambassadeur d'Allemagne à Beyrouth, Andreas Kindl, a démenti samedi des ''rumeurs'' selon lesquelles son pays demande aux Allemands de quitter le Liban. ''Nous ne demandons PAS aux citoyens de partir. Comme toujours, nous appelons les citoyens allemands à se familiariser avec et respecter nos conseils aux voyageurs'', a-t-il twitté. Il a partagé avec son message un lien vers le site du ministère allemand des Affaires étrangères qui appelle, concernant la ''situation sécuritaire'' au Liban, à éviter la région au sud du Litani et évoque les combats à Aïn el-Héloué.