Sur un air de zaffé et tout sourire, Riad Salamé quitte la BDL

Une dizaine de personnes, dont des journalistes et des employés de la Banque du Liban (BDL), ont fait leurs adieux lundi au gouverneur Riad Salamé, au dernier jour de son mandat à la tête de la banque centrale depuis trente ans.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré un petit attroupement devant le siège de la BDL à Beyrouth dont est sorti, tout sourire, M. Salamé sur un air de la traditionnelle zaffé. 

Un employé de la BDL a lu un communiqué qualifiant le gouverneur de "capitaine avisé qui a œuvré pour les intérêts du Liban" tout au long de ses mandats.

À la tête de l'institution depuis 1993, M. Salamé, 72 ans, est accusé de corruption et d'être l'un des principaux responsables de la grave crise financière qui frappe le pays depuis 2019. Il fait l'objet d'enquêtes au Liban et dans plusieurs pays européens, où il est soupçonné d'avoir accumulé un riche patrimoine immobilier et bancaire grâce à un montage financier complexe et à des détournements massifs de fonds publics libanais.

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Sa succession sera assurée par les quatre vice-gouverneurs, en l'absence d'un remplaçant nommé en bonne et due forme, sur fond de crise politique sévère. Depuis fin octobre, le Liban est en effet sans président, tandis que le gouvernement est uniquement chargé de l'expédition des affaires courantes. Dans ces circonstances, plusieurs forces politiques, dont le Hezbollah et les partis chrétiens, estiment que le cabinet sortant n'a pas les prérogatives pour effectuer des nominations administratives. 

Plus tôt dans la journée de lundi, le premier vice-gouverneur, Wassim Mansouri, a établi son plan pour les prochains mois, estimant que la banque centrale doit progressivement arrêter de financer l'Etat en l'absence d'une législation encadrant les emprunts du gouvernement à la BDL.