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Culture - Lieux à visiter

Avec Dar al-Mona, l'art aussi s'implante à Batroun

La belle demeure accueille cet été une flopée d’événements, entre concerts, expositions et activités sportives.

Avec Dar al-Mona, l'art aussi s'implante à Batroun

Une charmante demeure du XIXe siècle propose un programme artistique aux habitants et aux visiteurs de Batroun. Photo Zeina Kovacs

Dar al-Mona, c’est l’histoire d’une famille passionnée qui a décidé de donner sans rien recevoir. Au début des années 1980, Mona Abi-Hanna, artiste peintre, et son mari, Sabah Abi-Hanna, architecte, décident de racheter l’une des plus belles demeures de Batroun, qui appartenait au maire de la ville, avec, pour objectif, de préserver et rénover son architecture exceptionnelle datant du XIXe siècle, et d’y accueillir une branche de l’entreprise de son mari, initialement basée au Koweït.

Finalement, la maison, située en plein cœur du village, non loin de la municipalité, a rapidement accueilli la grande famille Abi-Hanna pour des réunions estivales. « En 2003, je cherchais un endroit pour exposer mes peintures, raconte Mona Abi-Hanna, et j’ai trouvé ça intéressant de les exposer dans la maison à Batroun, et de l’ouvrir à tous, c’est comme ça qu’on a appelé le lieu Dar al-Mona ». Très vite, ils ont ouvert le lieu à d’autres artistes qui venaient régulièrement faire des expositions, et à des musiciens pour des concerts, pour le plus grand bonheur des habitants de Batroun. Mona et sa fille Ghita s’occupent désormais de cet espace exceptionnel que la famille a décidé de dédier à la culture à Batroun.


Dar al-Mona, la maison des arts à Batroun. Photo Zeina Kovacs

Renaissance après la crise

« En 2011, on a décidé de fermer le lieu au public, parce que la ville était devenue trop touristique, ce n’était plus la même population qui venait. Mais après le Covid et l’explosion (au port de Beyrouth le 4 août 2020), on s’est dit que c’était honteux de laisser les portes closes, donc on l’a rouvert au public. » Une réouverture qui a permis à Dar al-Mona de renaître sous un nouveau jour. Marché de Noël, ateliers, concerts et les traditionnelles expositions, Mona et Ghita ne manquent pas d’imagination pour redonner envie aux libanais, habitants de Batroun ou de passage, de venir se cultiver dans un lieu d’exception, et tout cela gratuitement. « Nous voulons simplement promouvoir l’art libanais, et qu’il soit accessible à tout le monde. Nous en avons les moyens, ce serait bête de ne pas le faire. »

Un accrochage d’œuvres jusqu'au 6 août. Photo Zeina Kovacs

Et pour cause, Mona Abi-Hanna possède une grande collection de peintures, des dons ou des achats. Youssef Aoun, Zeina Badrane, Tala al-Amine, Mansour el-Habre, Fadi Ziadé… des artistes qui sont notamment venus exposer dans les années 2000. « J’ai de quoi faire plusieurs expositions ! Je m’arrêterai seulement quand j’aurai tout sorti », plaisante Mona. Dar al-Mona présente déjà sa seconde exposition « Scène », après une première, plus contemporaine, « Abstract » qui s’est terminée le 25 juin. Cette nouvelle sélection regroupe, jusqu'au 6 août, des œuvres plus réalistes, de paysages et de maisons libanaises, dans un mélange de créations d’Arlette Haddad, Raymond Ghaleb, Father Jean Jabbour, Michel Rouhana et, évidemment, les œuvres de Mona Abi-Hanna.

Renouveau libanais

« On sent qu’il y a un renouveau culturel au Liban en ce moment, les Libanais retrouvent le goût de l’art et du local, ils ont envie de sortir », s’émerveille Ghita. Dans l’esprit de cette impulsion, la famille a décidé d’animer le magnifique bâtiment et son grand jardin tout l’été. Le 22 juillet, ils ont accueilli le groupe argentin FlirTango. Du 29 au 30 juillet, se déroulera la seconde édition du Power Week-end, un festival dédié au sport et au rire avec des ateliers de yoga, zumba, pilates et d’autres. Du 3 au 6 août, les deux passionnées ont créé « Summer of Love », une exposition de bijoux et objets de mode et, pour finir, elles accueilleront le peintre Omar Greig pour son exposition « Nautilus » dédiée à la mer et au surf.

Plus qu’un simple lieu culturel, Dar al-Mona, c’est avant tout un lieu d’espoir, de partage et de lutte pour que vive encore longtemps l’art au Liban.

Dar al-Mona, c’est l’histoire d’une famille passionnée qui a décidé de donner sans rien recevoir. Au début des années 1980, Mona Abi-Hanna, artiste peintre, et son mari, Sabah Abi-Hanna, architecte, décident de racheter l’une des plus belles demeures de Batroun, qui appartenait au maire de la ville, avec, pour objectif, de préserver et rénover son architecture exceptionnelle...

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