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Culture - Expo Photo

Les portraits, entre ombre et lumière, de Khalid al-Mohannadi

Le portraitiste qatari dévoile avec élégance et subtilité ses douleurs et ses aspirations à travers un premier accrochage à Beyrouth, à la galerie Art District de Gemmayzé.

Trois pièces de l’accrochage « Twilight » du photographe qatari Khalid al-Mohannadi à la galerie Art District. Photo DR

Beyrouth, ville phare de l’expression artistique dans la région, donne voix aux talents du Moyen-Orient. À l’instar de celui du photographe qatari Khalid al-Mohannadi qui présente, jusqu’au 29 juillet, à Art District (Gemmayzé), un espace dédié aux beaux-arts photographiques, sa première exposition solo intitulée « Twilight » (Crépuscule).

Fort d’une décennie d’expérience, cet artiste cultive une préférence marquée pour la photo narrative, raconteuse en filigrane d’une histoire intrigante. Transposant dans ses images des sujets sociétaux controversés, il en donne une vision audacieuse, voire provocatrice, mais toujours enrobée d’une pointe de vulnérabilité et sous-tendue d’un discours pédagogique. Dans « Twilight », il dévoile une série de 15 photographies évoquant subtilement la complexité des relations entre homme et femme dans la société qatarie.

Noir vs blanc

Empreintes d’une aura fortement expressive, ses œuvres attirent indéniablement le regard par ce mélange de traditionalisme et d’imagination qu’elles dégagent. Dans ces images où les hommes sont toujours entièrement vêtus de blanc et les femmes invariablement drapées dans leur voile noir, ce contraste chromatique sert à mettre en évidence le double standard appliqué dans cette société restée très patriarcale. Ses portraiturés sont délibérément masqués, privilégiant l’anonymat et insufflant à cette problématique humaine une dimension universelle, transcendant ainsi toute individualité.

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Parmi les clichés les plus percutants : ceux d’hommes aux traits du visage complètement abolis. Une représentation perturbante qui souligne l’idée d’une « toile vierge offrant une opportunité de repenser nos relations mutuelles, de réinventer la manière dont nous interagissons les uns avec les autres et de réécrire notre façon de nous percevoir mutuellement en tant qu’hommes et femmes », indique le photographe dans sa note d’intention. D’autres œuvres remettent également en question la polygamie ainsi que « la domination masculine, la soumission féminine ou encore l’interdiction faite aux hommes de pleurer, encore prégnantes dans nos sociétés », affirme-t-il.

Si Mohannadi a choisi de présenter en premier ses photographies dans une galerie beyrouthine, c’est parce qu’il se questionnait sur leur réception par ses compatriotes, confie son galeriste. Craignant qu’ils ne se sentent froissés par les sujets sensibles traités, le photographe assure qu’il ne cherche pas à critiquer sa société par haine, mais par amour pour son peuple, en espérant contribuer à son amélioration. Selon lui, on ne peut résoudre les problèmes que lorsqu’on en parle. Et, à ce titre, ses photographies se révèlent parlantes !

Encouragé par les éloges reçus à Beyrouth, et par le fait que certaines de ses œuvres ont été remarquées et même republiées par cheikha al-Mayassa bint Hamad, l’une des femmes mécènes les plus influentes au monde, l’artiste qatari est plus motivé que jamais à persévérer dans sa voie. Il envisage même, désormais, d’exposer son art à Doha.

Comme quoi le Liban reste incontestablement le lieu d’épanouissement des talents artistiques de la région.

« Twilight » de Kaled al-Mohannadi à la galerie Art District, Gemmayzé, jusqu’au 29 juillet.

Beyrouth, ville phare de l’expression artistique dans la région, donne voix aux talents du Moyen-Orient. À l’instar de celui du photographe qatari Khalid al-Mohannadi qui présente, jusqu’au 29 juillet, à Art District (Gemmayzé), un espace dédié aux beaux-arts photographiques, sa première exposition solo intitulée « Twilight » (Crépuscule). Fort d’une décennie d’expérience,...

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